Le Raisin

LE RAISIN, Pu Tao  par jean Pélissier professeur en MTC

Le raisin est le fruit de la vigne, Vitis. C’est un des fruits les plus cultivés au monde.

Nous nous intéresserons ici au raisin de table, en laissant de côté le « vitis vinifera » qui sert à fabriquer le vin.

Le raisin s’appelle Pu Tao, 葡萄, en chinois.

Originaire d’Asie Centrale et d’Asie Mineure, la vigne sauvage a été domestiquée il y a environ 6000 ans grâce à la découverte de son processus de fermentation qui déboucha sur la fabrication du vin. Aussi bien en Chine que dans la Rome ancienne, les égyptiens ou les Grecs étaient très friands de raisins frais ou séchés.

Les textes de pharmacopées traditionnelles chinoises vantent depuis des millénaires les pouvoirs extraordinaires de ce fruit de fin d’été.

 

Que dit la médecine chinoise ?

Le raisin est de saveur douce et acide et sa nature est neutre.

Les méridiens-organes cibles sont ceux :

                  du Poumon,

                  de la Rate-Estomac,

                  des Reins,

                  et de l’intestin grêle.

Ces actions principales sont :

                  De tonifier le sang et l’énergie.

                  De fortifier les tendons et les os.

                  De favoriser la miction.

                  De calmer la toux consécutive à une faiblesse du Yin du Poumon.

                  De calmer les douleurs rhumatismales dues au « vent-humidité ».

                  Il « nourrit le Yin des Reins et du Foie ».

                  Il apaise la soif, génère les liquides organiques.

                  Il humidifie le Poumon.

*Le raisin est un antirhumatismal notoire.

Nous savons qu’en MTC l’énergie du Foie gouverne les tendons de l’organisme et celle des Reins « les os du squelette ». En régulant ces deux « logiciels organes », on agit directement sur les douleurs rhumatismales. Les Chinois parlent alors de « faiblesse des lombes et des genoux ».

Il a aussi une action puissante sur les problèmes d’arthrites qui « augmentent en cas de climat orageux ».

*Ce n’est pas un hasard si c’est un  fruit de fin d’été. En effet, en régénérant les liquides organiques il permet d’arrêter la soif et de s’opposer aux maladies fébriles qui tendent à « assécher » l’organisme.

*En cas de faiblesse du Poumon, on peut avoir une perte de voix, la gorge sèche et surtout une toux sèche. C’est un très bon antidote de ce type de toux.

*Son effet diurétique est très connu en MTC. Il permet d’éteindre des signaux d’alarme comme les œdèmes, les difficultés urinaires, les urines foncées et peu abondantes.

*Dans un compendium de pharmacopée chinoise de plus de 2000 ans, il est dit que : « Pu Tao renforce le Zhi contenu les Reins ».

Cette entité gouverne la volonté mais aussi la mémoire pure. C’est aussi le dynamisme, la détermination, la résolution dans la poursuite de ses objectifs, la puissance de la capacité réalisatrice. Directement relié au Cœur, le Zhi permet d’émettre des « énergies de pensée ».

À la lecture de toutes ces actions, difficile de mettre de côté ce « don de la nature ».

*En tant que laxatif doux, il favorise l’évacuation des déchets par les selles.

Contenant une grande quantité de fibres, notamment dans la peau et les pépins, il permet d’augmenter le péristaltisme intestinal et le nettoyage des villosités intestinales.

*Il a comme action « d’ouvrir l’estomac », c’est-à-dire de favoriser la future digestion. En tant qu’apéritif donc, il est conseillé de mastiquer 9-10gr de raisins secs une demi-heure avant le repas. Cela permet de tonifier l’énergie de l’estomac, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire.

*Dans les familles chinoises, on sait que consommer régulièrement des raisins secs, ou frais pendant la saison peut traiter l’anémie chez l’enfant, chez la femme enceinte ou favoriser la récupération de sang et d’énergie chez les personnes en convalescence.

* Son action sur le Cœur et  le sang en fait un puissant tonicardiaque. Il permet d’apaiser des symptômes comme les palpitations, l’insomnie, les fatigues accompagnées de transpirations nocturnes abondantes.

* Son action sur l’énergie du Foie permet d’agir sur la vésicule biliaire et favorise l’élimination des micros calculs.

* Son action en cosmétologie n’est pas du tout négligeable.

Si on mixe des raisins et que l’on récupère la pulpe et les graines, on peut en faire un masque. Son action exfoliante douce et éclaircissante redonne clarté et vigueur à la peau.

* De même qu’un massage à l’huile de pépins de raisin permet de nourrir, de réguler et de réparer. Il prévient le vieillissement précoce de la peau. Ce massage est aussi idéal à faire quand les cheveux sont fins, sec et abîmés.

Que disent les recherches modernes ?

*Le raisin de saison et de région ou le jus de raisin bio prévient la thrombose artérielle en ralentissant la formation de caillots d’origine plaquettaire. Il permet donc de prévenir l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux.

*Il combat le « mauvais cholestérol ».

*Il est très riche en vitamines A, B, C et il contient aussi de très nombreux oligo-éléments.

*Chaque grain de raisin est recouvert de pruine, riche en levure.

*Il a une très forte activité antioxydante, sachant que le raisin rouge l’est deux fois plus que le vert.

*La consommation régulière de raisin, surtout rouge, permet d’avoir un effet préventif sur certains types de cancers en particulier ceux du colon et des globules blancs (lymphome, leucémie).

*Une consommation régulière de raisins ou de jus de raisin (un petit verre à chaque fois à température ambiante) permet de réduire les effets secondaires de la chimiothérapie.

* D’autres recherches ont pu montrer que la consommation régulière de raisins pouvait augmenter les facultés cognitives d’un individu et donc le raisin pouvait être un allié précieux quant à la prévention de la maladie d’Alzheimer.

*L’huile de  pépin de raisin pressée à froid est le seul produit alimentaire au monde qui contient des oligo-pro-antho-cyanidines (OPC), qui sont considérés comme les antioxydants les plus puissants.

À noter que les huiles pressées chimiquement perdent complètement cette propriété.

Mode de préparation.

*Quand on choisit une grappe de raisin, les grains doivent être fermes, bien mûrs, car ils ne mûrissent plus après la cueillette. La tige doit être ferme, sans traces de moisissures.

Il ne faut pas s’acharner sur la pellicule blanche qui recouvre les grains, car elle est bonne pour la santé. Par contre si le raisin n’est pas bio, il convient de nettoyer soigneusement la grappe.

*On peut le consommer en grappe, en jus, en décoction, en solution alcoolique, cuit.

 

*On peut évidemment en faire du vin, mais aussi du vinaigre.

*Les graines peuvent  être transformées en huile. Une fois la bouteille entamée, on doit la garder au frais, au sec et à l’abri de la lumière.

*Il convient donc de consommer le raisin frais de saison et de région, bio de préférence avant les repas ou au petit déjeuner, ou au goûter de 16h. Il faudra éviter de le prendre après les repas.

Par contre il peut être consommé cuit dans un plat.

Contre-indications

*La consommation abusive aussi bien dans la répétition que sur le moment même peut être responsable de l’apparition d’un excès de chaleur-humidité interne ou d’une agitation interne avec des symptômes tels que l’inquiétude excessive.

*Pris en excès, le raisin se retourne contre l’énergie de  la Rate-Estomac et peut déclencher des diarrhées.

Conclusion

Il est évident que le raisin doit faire partie de notre panoplie  d’alicaments destinés à réguler notre organisme et prévenir les déséquilibres.

J’en profite ici pour vous mettre en garde sur les effets négatifs que peuvent générer des monos diètes sous forme de cure, en particulier de raisin.

Ne consommer que du raisin pendant une semaine à dix jours peut apporter plus d’inconvénients que d’effets positifs sur la santé.

Les raisons sont très simples à comprendre.

Les raisins actuels sont beaucoup trop acides. Cet excès d’acidité se retourne contre le foie et favorise l’apparition entre autres de tendinites.

L’excès de saveur sucrée risque de déséquilibrer fortement la Rate et de vous mettre dans un état pré diabétique.

Ensuite il y a le problème de la quantité de liquide ingérée, l’équivalent de plus d’un litre qui se rajoute aux boissons quotidiennes, car le raisin donne soif. Quand on connaît les effets secondaires d’une hyperhydratation, ce n’est pas le moyen le plus adéquat de perdre du poids.

Enfin, même si vous le consommez bio, même si vous le rincez correctement, il a été obligatoirement soufré pendant sa croissance. Si au moment de la montée en graine, il a subi cette opération et qu’il n’a pas été lavé par la pluie, ce souffre risque d’être emprisonné dans la grappe et d’y rester. Or l’excès de souffre est très nocif pour le foie.

 

Bref, il vaut mieux consommer le raisin pendant sa saison, ou prendre de temps en temps des raisins secs ou du jus de raisin plutôt que de suivre ce type de cure.

Une citation de Galilée pour finir : « Le soleil, avec toutes ses planètes qui gravitent sous sa gouverne, prend encore le temps de mûrir une grappe de raisin, comme s’il n’y avait rien de plus important ».

Le Petit Pois

LE PETIT POIS, Wan Dou      par Jean Pélissier professeur en MTC

Le pois est un terme générique qui englobe aussi bien les petits pois, graines que l’on écosse, les pois secs, les pois cassés, les pois gourmands au corps aplati  encore appelé « mange-tout » que l’on consomme avec la gousse. Le pois fait partie de la grande famille des légumineuses.

Son nom chinois est Wan Du, 豌豆 , son nom scientifique est « pisum sativum » et il fait partie de la famille des « fabacées ». Il proviendrait d’Asie centrale et aurait été domestiqué il y a environ 10 000 ans en même temps que le blé et les lentilles.

Au départ il n’était cultivé que pour sa graine sèche et le terme « petit pois » ne serait apparu qu’au 18éme siècle pour le distinguer du poids sec.

Nous allons voir qu’en tant que légumineuse, c’est un élément essentiel, de la diététique « du juste milieu ».

Que dit la médecine chinoise ?

Les petits pois sont de saveur douce et de nature neutre. Nous savons qu’en MTC, la saveur douce harmonise et tonifie la Rate-Pancréas, ce que l’on appelle « le centre ».

D’autre part quand on dit qu’un aliment est de nature neutre, cela sous-entend que c’est un aliment du juste milieu, ni « froid », ni « frais, ni « chaud », ni tiède », un peu comme le riz. Ce sont des aliments très importants à consommer pour un bon équilibre interne.

Les méridiens-organes cibles sont ceux :

                  de la Rate et de l’Estomac.

Ses actions principales selon la tradition sont :

                  De renforcer la Rate,

                  d’harmoniser le Foyer Moyen ,

                  d’abaisser le Qi en excès de l’estomac,

                  de nourrir le Yin de l’estomac,

                  de favoriser la diurèse,

                  de débloquer le lait.

*En renforçant la Rate, « chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire », les petits pois permettent de lutter contre les nausées, les vomissements, les selles molles à répétitions.

*La fonction « humidifiante » de l’estomac, liée à la saveur douce en fait un puissant hydratant et permet de lutter contre les sensations de soif et de gorge sèche.

*Le petit pois est un très bon diurétique et permet de réguler les problèmes d’œdèmes au niveau des membres inférieurs et de faire diminuer l’ascite.

*En cas de « stagnation d’énergie » en particulier du Foie, les vaisseaux galactogènes des seins peuvent être bloqués, empêchant par-là, la remontée régulière du lait. Les petits pois selon la tradition favorisent l’allaitement. On dit en MTC qu’ils « débloquent le lait ».

Que disent les recherches modernes ?

*Les petits pois contiennent de nombreux antioxydants, dont la lutéine et la zéaxanthine qui protègent les cellules du corps contre les dommages causés par les radicaux libres.

*Les petits pois écossés contiennent une très grande quantité de protéines, deux fois plus que les mange-tout dont les graines sont plus petites. Par contre les « mange-tout » contiennent beaucoup plus de fibres longues.

*C’est une excellente source de vitamine C et de vitamine K qui régule la coagulation sanguine.

*Ils contiennent une grande quantité de fer, mais aussi du magnésium, du phosphore, du cuivre, du manganèse et bien d’autres éléments.

Mode de préparation.

Les pois peuvent donc se consommer sous forme séchée ou fraîche.

Les variétés à écosser sont donc appelées « petits pois ». Pour les variétés à consommer avec la cosse, on les appelle donc « mange-tout » ou pois gourmand. Le pois sec peut être coupé en deux : il s’agit alors des pois cassés.

Quand on les choisit sur les marchés, les cosses doivent être bien vertes, gonflées, et fermes. Elles doivent être luisantes, sans tâche et bien cassantes. Les grains des petits pois doivent être croquants et sucrés.

Les pois mange-tout doivent être bien verts, bien plats et de petite taille pour éviter les fils.

Quand le petit pois est sec, il doit être consommé bien cuit. Il est préférable de le faire tremper au préalable dans de l’eau salée pour une meilleure cuisson et une meilleure digestibilité.

Quand il est frais, son temps de cuisson est court. L’idéal alors est la cuisson à la vapeur pendant 10-15’. On n’a pas besoin de trempage préalable, car la graine est « propre » protégée par sa cosse. Plus il cuit, plus il perd ses vertus thérapeutiques.

L’idéal est évidemment d’écosser soi-même les petits pois, juste avant de les cuisiner et le plus près possible après la cueillette. En effet le processus de conversion du sucre en amidon commence à se faire dès le moment où ils sont cueillis.

Les préparations sont très nombreuses, mais en tant que légumineuse, on peut considérer qu’un plat de petit pois est complet et se suffit à lui-même.

En effet, c’est en même temps une source de sucres lents, de fibres, de protéines, les trois ingrédients d’un repas diététique complet.

Vous pouvez par exemple les cuisiner à l’étouffée avec de petites carottes, de petits oignons marinés et de fines herbes ciselées ajoutées en fin de cuisson comme de la menthe, du romarin, de la marjolaine ou du thym.

Les pois mange-tout se cuisent à la vapeur pendant quelques minutes ou à l’étouffée avec un peu de viande et de l’oignon comme dans certains plats chinois.

Contre-indications

Les réactions allergiques sont très rares.

La Laitue

LA LAITUE, Wo Ju.   par Jean Pélissier professeur en MTC

La laitue est issue de la famille des Astéracées. La plus cultivée à l’heure actuelle est l’espèce Lactuca Sativa, qui vient du mot latin Lactuca, lac-lactus signifiant lait. En effet il s’écoule un latex blanc quand la tige a une blessure.

C’est à partir de cette espèce que les jardiniers ont sélectionné de nombreuses variétés comme la batavia, la laitue frisée, la romaine, la feuille de chêne et bien d’autres encore.

Elle est originaire du bassin méditerranéen et du proche orient.

Le mot laitue se traduit en chinois par Wo Ju, 萵苣.

Que dit la médecine chinoise ?

La saveur de la laitue est amère et douce et sa nature fraîche.

On se rappelle que la saveur amère purge et assèche l’humidité, favorise les écoulements. Elle est rafraîchissante et légèrement laxative. La saveur douce elle relâche les contractures, tonifie les états de manque. La saveur fraîche, quant à elle, peut éliminer les symptômes de chaleur.

Les méridiens-organes destinataires sont ceux :

                  Du Gros intestin et

                  de l’Estomac.

La laitue a pour principales actions :

                  de perméabiliser la circulation au niveau des méridiens, en particulier ceux de l’estomac et du gros intestin

                  de traiter les stagnations de froid, les stagnations de Qi, l’accumulation de Tan et les parasitoses

                  de clarifier la chaleur,

                  de favoriser la diurèse,

                  de tonifier les tendons et les os,

                  de libérer les selles : c’est un laxatif doux.

Ses principales indications selon la tradition :

                  Les problèmes d’hématurie,

                  les insuffisances de montée de lait,

                  les dysuries,

                  les piqûres d’insectes (en application externe).

*La laitue favorise la production de lait au moment de l’allaitement.

On peut alors prendre une décoction de 250gr de laitue matin et soir.

*La laitue est particulièrement indiquée lors de symptômes d’inflammation des voies urinaires et de la vessie provoquant des urines chaudes, foncées, peu abondantes. On peut alors la consommer crue ou cuite, ou en décoction. C’est aussi un diurétique et un antiseptique des voies urinaires.

Une recette très connue en Chine en cas d’œdème avec peu de miction : « on prend 200 gr de laitue et 100 gr de haricots verts. On fait blanchir les haricots que l’on fait ensuite revenir au Wok avec un peu d’huile. On rajoute la laitue quand les haricots sont presque cuits. On fait sauter à feu vif quelques instants . On y ajoute un peu de coriandre et de basilic ». Il faut éviter de saler ce plat, car cela contrarierait l’action des deux légumes.

Que disent les recherches modernes ?

*La laitue contient une molécule qui se rapproche de l’opium sans en avoir les défauts et la toxicité. Cela en fait un excellent légume pour lutter contre la nervosité et l’insomnie. C’est un somnifère naturel.

Pour augmenter encore ces effets, on la prend cuite ou en décoction : « une tasse d’eau avec deux feuilles de laitue. On porte à ébullition pendant 1 minute et on laisse infuser 10’ ».

*C’est un légume qui provient directement de la terre et qui est donc très riche en vitamines et en minéraux. Elle contient entre autres une grande quantité de silice organique qui joue un rôle essentiel dans l’assimilation et l’élaboration du calcium. La silice est aussi un antidote de l’aluminium, très toxique pour l’organisme. On sait qu’elle joue un rôle protecteur du système cardio-vasculaire.

*Des études ont montré qu’une consommation régulière de laitue diminuait le risque de cancer digestif et ceux  du poumon. Rappelons-nous le lien direct qu’il y a entre poumon et gros intestin en MTC. Ceci du fait de la présence de nombreux antioxydants, et de très nombreuses fibres qui favorisent le péristaltisme intestinal.

Mode de préparation.

*Il convient de choisir toujours une salade possédant une belle couleur verte, car c’est elle qui possède le plus d’éléments nutritifs.

*En usage interne on peut la prend crue, blanchie, sautée, en décoction ou en potage. En application externe sous forme de broyat.

*Cru ou cuit ? Les deux sont possibles, bien que la tradition préfère le cuit pour atténuer la nature froide qui risque de générer des stagnations ou  tout au moins de retard de digestion.

Ensuite c’est une question de logique. En été, une bonne salade crue peut rafraîchir le corps. Inversement en plein hiver, on risque de s’exposer à des  phénomènes de stagnation.

Mais en tout état de cause, quand on consomme de la laitue crue il faut la « cuire dans la bouche » par une longue mastication.

Ensuite, la salade doit être lavée feuille par feuille sous l’eau, bien rincée et bien «essoré » (ne pas la laisser trop longtemps tremper) et ce d’autant plus que la salade est « bio », c’est-à-dire qui n’a pas subi de traitements chimiques. Ceci pour éviter d’ingérer des parasites ou des œufs de parasites qui ne feraient qu’augmenter une parasitose déjà présente.

Le fait uniquement de la blanchir tue ces parasites, mais la salive aussi au moment de la mastication à cette même action.

*Il convient de consommer la laitue très fraîche. En effet, c’est un légume qui contient beaucoup de nitrates qui peuvent se transformer en nitrites très toxiques quand la salade est coupée depuis trop longtemps.

Et bien sûr ne jamais consommer une salade de la veille qui a déjà été assaisonnée. D’ailleurs, l’assaisonnement doit se faire au dernier moment quand on la consomme crue, voir même juste avant de servir ou sur la table.

*Il faut savoir qu’au moment de sa culture « en masse », c’est un des légumes qui reçoit le plus grand nombre de traitements chimiques que ce soit des herbicides, des insecticides et surtout des fongicides. À cause de cela il faut préférer les laitues issues de l’agriculture biologique ou mieux encore, la cueillir dans son jardin.

Contre-indications

*Dans la tradition, il est dit très souvent que l’abus de laitue « trouble la vue, obscurcie celle-ci. Il faut l’éviter en cas d’atteinte oculaire importante.

*Il faut la consommer avec précaution en cas de déficience de Yang du foyer moyen, entre autres de la Rate-Estomac, déficience qui génère un état de froid au niveau de l’estomac avec des difficultés de digestion entraînant des selles molles ou liquides.

*Éviter aussi la consommation de laitue, surtout crue en cas de règles douloureuses avec une sensation de froid dans le petit bassin.

Conclusion

L’étude sur la laitue est un excellent exemple pour comprendre les dangers d’une culture «non-bio» qui peut avoir pour conséquence d’empoisonner lentement notre organisme.

Mais aussi elle nous permet d’introduire une réflexion que l’on doit avoir quant à une consommation excessive de crudités.

Une des grandes règles dans la « diététique du juste milieu » c’est d’insister sur la mastication.

Non seulement une mastication prolongée est capable de « cuire » la salade dans la bouche, mais aussi la salive étant un puissant antiseptique naturel, cela permet de tuer tous les parasites microscopiques pouvant être encore présent.

le CHOU CHINOIS

Le CHOU CHINOIS, Bai Cai              par Jean Pélissier professeur en MTC

Le chou chinois, Bai Cai, 白菜, encore appelé « chou de Pékin » ou  Pe-Tsaï se retrouve à l’heure actuelle sur tous nos étals. C’est une plante herbacée de la famille des brassicacées, anciennement  dénommée « crucifères ».

En Chine, il est cultivé depuis des millénaires comme plante potagère pour ses feuilles que l’on consomme comme légume.

C’est une plante bisannuelle qui a des feuilles allongées et dressées comme une pomme de forme allongée.

Pour les Chinois, c’est le légume par excellence qui entre dans une infinité de préparations culinaires.  Rares sont les soupes qui n’en contiennent pas.

Dans Bai Cai, Caï signifie « plat de viandes et de légumes » et Bai, « blanc ».

Introduit en Occident à la fin du 19e, il est de plus en plus cultivé sur nos sols au regard de ses extraordinaires pouvoirs nutritifs. Nous allons voir que les produits laitiers font pâle figure au regard de ce légume qui est un des plus riches en calcium assimilable.

 

 

 

 

 

Que dit la médecine chinoise ?

Sa saveur est Douce et sa nature est légèrement Froide.

Les méridiens-organes destinataires sont ceux :

                  du Poumon, de l’Estomac et de la Vessie.

Ses actions principales sont de :

                  Clarifier la chaleur du Poumon.

                  Clarifier la chaleur de l’Estomac.

                  Clarifier la chaleur de la vessie.

Voyons quelques indications :

*Le chou chinois est excellent quand on se trouve devant un état dit de « chaleur dans l’estomac » qui assèche et irrite les muqueuses en donnant une symptomatologie « feu » comme de la soif, de l’agitation, des problèmes de constipation par sécheresse des liquides organiques. Cet état peut apparaître quand on mange trop et que les aliments stagnent dans l’estomac.

*Par son action tonifiante et rafraîchissante du Poumon, Bai Cai permet de lutter contre les inflammations du Poumon avec toux et mal de gorge.

*On peut aussi le prendre en cas d’inflammation de la vessie avec des mictions incessantes et douloureuses, des rétentions urinaires.

*Il ne faut pas oublier ce légume en cas de rhume ou de grippe avec fièvre, car il rafraîchit le corps du fait de sa nature légèrement froide.

*Le chou chinois permet de rapidement éliminer les effets nocifs des repas de fête un peu trop arrosés.

*Dans le Dian Nan Ben Cao il est dit que « Bai Cai favorise la circulation de sang et d’énergie dans les vaisseaux et les méridiens ».

Que disent les recherches modernes ?

*Il fait donc partie de la famille des crucifères, avec les brocolis, les choux fleurs, famille botanique à même de nous protéger des cancers du Poumon, de l’appareil digestif, des ovaires et des Reins.

*Il diminue les risques de maladies cardio-vasculaires.

*Surtout, le chou chinois est un des légumes qui contient le plus de calcium dit « disponible », c’est-à-dire directement assimilable par l’organisme.

*En outre il contient une grande concentration de vitamine A qui favorise la croissance des os et des dents, maintient la peau en bonne santé et favorise une bonne vision nocturne.

Mode d’utilisation.

*Ce légume peut se consommer en soupe, en salade, sauté avec de la viande.

*En Chine il entre dans la composition des raviolis et des galettes fourrées.

*Au nord-est de la Chine, il peut être fermenté par saumurage. On l’appelle alors Suan Cai. Il serait à l’origine de notre choucroute !

*On peut manger les feuilles crues, émincées avec une vinaigrette en salade. Il est alors de nature beaucoup plus froide et contre balance des mets trop épicés et lourds à digérer.

*Il est très courant en Chine de le prendre sous forme de bouillon. On fait alors dorer des oignons émincés. On ajoute un peu d’ail et du gingembre pilé, puis de l’eau salée que l’on porte à ébullition. On jette ensuite du chou émincé grossièrement et on laisse cuire 5 à 7 minutes. On se trouve alors devant une soupe délicieuse.

*En Chine, on accroche les feuilles de chou pour les faire sécher en prévision de l’hiver. En automne, toutes les cours des maisons étaient ainsi garnies de rangées de feuilles suspendues.

*L’application externe des feuilles de chou sous forme de cataplasme est très courante : Après les avoir stérilisées par immersion dans l’eau tiède, on les applique sur la poitrine en cas de bronchites, sur les brûlures, les dartres, les entorses, les froissements de muscles, les ganglions enflés, les gerçures de sein, la goutte, les furoncles, les panaris, les phlegmons, les plaies suppurantes (changer les feuilles fréquemment), les névralgies faciales, la rougeole (application à la cheville, aux poignets, au front et à la nuque), en cas d’urticaire, de zona.

*Il entre dans la composition du fameux régime « Okinawa », dit de « longévité ».

Contre-indications

*Il convient d’éviter d’en consommer en excès en cas de faiblesse  de l’énergie de la Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. De par son caractère « glissant », il peut légèrement être laxatif.

*De même en cas de faiblesse du Poumon.

*Dans les textes anciens, il est dit que le chou chinois est incompatible avec la prise de réglisse !

Conclusion

Voilà un légume qui a su s’acclimater à notre sol. Je vous conseille vivement de le faire entrer régulièrement dans vos préparations culinaires en n’oubliant pas de varier vos aliments et de privilégier la consommation de légumes et de fruits de saison et de région.

 

Le KIWI

Le KIWI, Mi Hou Tao

Par Jean Pélissier professeur en MTC

 

Le Kiwi ou « groseille de Chine », Mi Hou Tao, 獼猴桃, ou encore Yang Tao, « souris végétale ».

Nous allons voir que c’est le fruit idéal à prendre après les fêtes.

Ce fruit est originaire du centre de la Chine, où il était considéré comme une plante médicinale à part entière, qui poussait uniquement à l’état sauvage.

Sa domestication et sa culture à une grande échelle ont débuté au début du siècle.

En passant par la Nouvelle-Zélande, Mi Hou Tao a pris le nom de Kiwi, oiseau typique de ces contrées.

C’est le fruit de l’actinidia Sinensis, une plante liane qui peut mesurer plus de dix mètres de long.

Sa peau est mince, brun jaune ou jaune-vert, couverte de poils fins poussiéreux jaunes.

La chair est tendre, vert pâle, semi-translucide, remplie de petites graines noires. C’est un fruit qui contient beaucoup de jus.

C’est une des plantes les plus résistantes aux maladies, et donc  ne demande que très peu de traitements.

En Occident, elle est connue comme la « plante de la vitamine C » par excellence.

 

 

 

 

 

 

 

Que dit la médecine chinoise ?

Sa saveur est Douce et Acide et sa nature Froide.

Je vous rappelle que la saveur douce nourrit, tonifie et favorise la production de liquides organiques, surtout quand elle est combinée à la saveur acide, ce qui est le cas ici.

C’est aussi une saveur qui a comme propriété de relâcher les tensions.

Les méridiens-organes destinataires sont ceux :

                  Des reins,

                  de la Vessie,

                  de la Rate

                  et de l’estomac.

Ses actions principales sont de :

                  Clarifier la chaleur ;

                  favoriser la production de liquides organiques,

                  dissiper les amas d’aliments,

                  favoriser la diurèse,

                  débloquer les urines en cas de calculs.

Voyons quelques indications :

*Le kiwi est indiqué dans tous les cas de sécheresse de liquides organiques. Que ce soit en cas de diabète avec envie de boire, de maladies fébriles, de coup de chaleur.

Il convient alors de consommer le fruit frais qui aura des vertus désaltérantes et rafraîchissantes, 30 à 60gr de fruit frais trois fois dans la journée.

*C’est aussi un fruit qui tonifie l’énergie de la Rate-pancréas, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. On le considère alors comme un digestif.

Il s’oppose aux amas d’aliments qui peuvent stagner dans l’estomac, pourrir et provoquer des nausées ou des indigestions chroniques.

Le kiwi est très efficace en cas de brûlures de l’estomac avec vomissements. Dans ce cas, il convient de prendre un mélange de 90gr de fruits frais et de 9gr de gingembre frais que l’on écrase. On presse le jus frais et on en boit matin et soir.

C’est donc le fruit idéal après des périodes de bombances culinaires.

*En pharmacopée chinoise, on dit que le Kiwi s’oppose à la « chaleur-humidité » dans la vessie.

Ce type de syndrome désigne, outre les problèmes d’infections urinaires, les lithiases, les calculs de la vessie qui  peuvent bloquer non seulement la miction, mais la rendre douloureuse avec des émissions d’urines chaudes et rouges. On écrase alors 30 à 60gr de fruit frais que l’on ajoute à une tasse d’eau tiède. On filtre le tout pour obtenir un jus que l’on va boire en trois fois dans la journée.

*En cas d’excès de table, le kiwi permet d’éliminer les effets secondaires liés à une prise excessive de boissons alcoolisées.

Que disent les recherches modernes ?

*Le Kiwi contient un enzyme, l’actinidine qui est capable de scinder les protéines alimentaires en plus petites molécules pour en faciliter la digestion. Ce que la tradition appelle « lutter contre les amas d’aliments ».

*Très riche en antioxydants naturels, il a une action anti cancérigène et antimutagène. Il prévient entre autres les cancers de l’estomac, du tube digestif, des poumons et du sein.

C’est un fruit donc à consommer très régulièrement en cas de crainte de ce type de cancer lié à des prédispositions familiales.

*Très utile en cas d’hypertension artérielle, de taux de lipides élevés dans le sang, de maladies coronariennes. On dit qu’il a les mêmes effets que l’aspirine pour fluidifier le sang.

*Le Dr Chang (Taipei) dit : « la consommation régulière de Kiwi raccourcit le temps de transit dans le colon, augmente la fréquence des selles et améliore la fonction intestinale chez les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable ».

*En application externe ou consommation interne, il favorise la cicatrisation des plaies et agit sur les problèmes d’ulcère chronique.

*Il contient une grande quantité de fibres qui favorisent le péristaltisme intestinal, une des fonctions les plus importantes de l’organisme pour la préservation de la santé.

*Il contient beaucoup plus de vitamine C que l’orange et le citron.

Mode d’utilisation.

*On le consomme cru, en jus, en décoction. Il entre dans de très nombreuses recettes de cuisine.

*Si vous l’aimez acide, il faut qu’il soit ferme sous le doigt. Au contraire souple, ce sera un fruit fondant et sucré.

*Il faut le conserver et le consommer à température ambiante.

*Pour le faire mûrir plus vite il convient de le mettre au contact de pommes ou de bananes.

Contre-indications

*A éviter en cas de diarrhées chroniques par hypo fonction de l’énergie de la rate en MTC, ou des états de froid dans le foyer moyen.

*A éviter en cas de menaces de fausses couches ou de règles trop abondantes.

*Et bien évidemment en cas d’allergie, qui sont cependant peu courantes.

Conclusion

Le kiwi était encore inconnu en France il y a quelques décennies.

Et pourtant la France est devenue le quatrième producteur mondial de ce fruit.

C’est un exemple de fruit qui a su s’adapter à nos climats et qui peut tout à fait entrer dans notre panoplie d’alicaments.

Le tout est de ne pas en faire une surconsommation sachant que bien d’autres fruits et légumes tirés de la « pharmacie du Bon Dieu » ont des actions similaires.

Rappelez-vous qu’en MTC, il convient de diversifier le plus possible nos aliments.

 

La NOIX

LA NOIX, He Tao Ren    par Jean Pélissier professeur en MTC

 La noix, He Tao Ren, en Chinois est par excellence un fruit de longévité.

Elle provient donc du noyer. C’est un fruit à écale, car il est protégé par une coque très coriace quand on n’a pas de casse-noix.

La domestication du noyer a commencé il y a plus de 12 000 ans. Le noyer commun ou Juglans regia est l’espèce la plus courante et elle est originaire de Chine.

Le nom de noix est apparu en 1155 et vient du latin nüx, nucis.

Nous allons voir qu’une de ses propriétés principales est de tonifier la « batterie des reins ».

Nous savons que toute la pharmacopée chinoise est basée sur la « théorie des signatures » qui repose sur le principe « similia similibus curantur » « les semblables soignent les semblables« .

Nous allons voir que la similitude entre la forme d’une noix dans sa coque et les circonvolutions du cerveau est étonnante. Et comme « par hasard » la noix est un des grands « alicaments » dans la prévention de la maladie d’Alzheimer.

 Que dit la médecine chinoise ?

La saveur de la noix, He Tao Ren est DOUCE et sa nature est TIÈDE.

Il est utile de rappeler que la saveur douce, en pharmacopée chinoise a une action de tonification, d’harmonisation et de modération. La nature tiède, elle est échauffante.

Les méridiens-organes destinataires sont ceux :

                        des Reins

                        du Poumon.

He Tao Ren a pour principales actions de :

                        Tonifier le Qi des Reins, le Ming Men en MTC.

                        Renforcer les lombes.

                        Tiédir les Poumons et les Reins.

                        Calmer la toux et l’asthme.

                        Humidifier les intestins.

                        Débloquer les selles.

                        Tonifier le cerveau et « soutenir l’intelligence ».

                        Tonifier le sang.

Quelques indications que l’on retrouve dans les compendiums de pharmacopée chinoise.

*Lorsque l’énergie des Reins, le Yang des Reins est affaiblie, que la batterie est à plat, cela peut entraîner des symptômes comme :

                        des urines fréquentes et claires,

                        des incontinences urinaires,

                        des lombalgies chroniques,

                        des faiblesses « des jambes et des genoux »,

                        des problèmes d’impuissance chez l’homme et

                        une baisse de libido chez la femme

                        une prise de poids par rétention de liquide

                        et bien d’autres symptômes encore de faiblesse.

La noix est alors excellente à consommer pour tous ces états.

*Quand l’énergie des Reins et du Poumon est faible, on peut souvent avoir une toux de faiblesse et des problèmes d’asthme que l’on qualifiera de « faiblesse ».

C’est un profil qui peut aussi souvent s’installer en automne et en hiver, quand la sève commence à se retirer des branches, quand le Yang du corps se concentre à l’intérieur.

*La noix a comme rôle d’humidifier les Poumons. Or, comme Poumon et Gros intestins sont en étroite relation en MTC, ce fruit va avoir des vertus légèrement laxatives et lutter ainsi contre la constipation.

*La noix a un rôle particulier sur le cerveau.

Il est dit en MTC que « l’énergie des Reins est la mer des moelles » (moelle osseuse, moelle épinière et cerveau compris).

Une prise régulière de noix permet de stimuler les fonctions cérébrales, d’agir sur les pertes de mémoire, de faciliter les facultés cognitives. C’est un des grands fruits dans la prévention des maladies dégénératives du cerveau, Alzheimer y compris.

*Chez les personnes âgées, on l’utilise en cas de trachéites chroniques de faiblesse ou encore d’emphysèmes.

*Son action sur la « batterie des Reins », qui dirige les facultés d’adaptation et l’immense pouvoir d’auto-guérison de l’organisme, en fait un des grands produits de longévité dans les méthodes Yang sheng Fa, de prévention.

*C’est un aliment de choix que l’on donne après un accouchement ou une période de convalescence.

*Une particularité : si on utilise la noix pour traiter la constipation, il faut prendre la partie sans la peau qui est astringente. Alors que pour cibler sur son action d’augmentation du Yang des Reins, il faut conserver la peau.

*C’est un très bon produit en cas de calculs rénaux. Il est dit que « sa nature lubrifiante fait glisser les calculs hors du corps ».

*On dit en Chine que par voie interne, la noix entretient la beauté des cheveux et prévient le blanchiment de ceux-ci : « elle noircit les poils et les cheveux ».

*Nous savons que l’énergie du Poumon et celle de la peau sont étroitement liées en MTC. En humidifiant les Poumons, la noix va aider à la prévention d’un vieillissement précoce de la peau.

Que disent les recherches modernes ?

*C’est avant tout un fruit oléagineux qui contient une très grande quantité d’acides gras polyinsaturés, en particulier des omégas 3.

À ce titre, la noix est hypocholestérolémiante. Elle permet de diminuer le risque de maladies cardio-vasculaires, de prévenir les diabètes en particulier de type II, de prévenir certains cancers, comme celui du colon.

*Elle contient de très nombreux antioxydants, entre autre l’acide élagique et de la mélatonine qui vont faire diminuer la quantité de radicaux libres dans le corps.

*C’est une source de fibres très importante pour favoriser le péristaltisme intestinal et, par là, l’élimination de déchets.

*En Occident on considère que la noix est tonique, laxative, nutritive et vermifuge.

Modes de préparation.

*On peut l’utiliser crue, cuite, ou séchée.

*En décoction la dose préconisée en prise quotidienne ne doit pas dépasser  10-20gr.

*Dans certaines préparations culinaires, elle peut être rôtie. On la met alors décortiquée sur une plaque de four pendant 10′ à 185°.

*On peut trouver des noix marinées dans du vinaigre que l’on consommera alors comme des cornichons.

*Pour tirer un maximum de propriétés nutritives de ce fruit, on doit se procurer des noix entières que l’on décortiquera au moment de la consommation.

En effet elles peuvent très rapidement s’oxyder quand elles sont à l’air libre. Quand vous sentez qu’elles sont trop amères, elles deviennent impropres pour une bonne digestion.

*L’huile de noix de première pression à froid est excellente pour la santé, car elle contient des acides gras essentiels pour le bon fonctionnement du cerveau.

Mais attention à ne pas la chauffer. Il faut la conserver à l’abri de la lumière, car elle se rancit très vite.

*Vous pouvez préparer un gruau aux noix, soit 15gr de noix, 50gr de riz et 3/4 de litre d’eau, avec une cuisson à très petit feu, à couvert,  pendant 3-4heures. Ce plat traditionnel permet de tonifier le Yang des Reins, surtout en hiver. Vous pouvez y rajouter des dattes rouges ou de la jujube.

Contre-indications

*On ne doit pas consommer de noix lorsque l’on a des signes de chaleur marqués dans le corps.

Il convient à ce titre de bien différencier ce que l’on appelle faiblesse du Yang des Reins, de la batterie avec des signes de faiblesse et, à contrario, faiblesse du Yin des Reins qui permet à la chaleur de monter vers le haut avec des symptômes comme des bouffées de chaleur, le visage rouge, les yeux rouges, des fièvres du soir, des saignements de nez chroniques, une langue rouge, etc.

*On ne doit pas la consommer en cas de toux grasse avec des mucosités jaunes épaisses.

*En cas de selles molles ou de diarrhées.

*Les Chinois disent que la noix est incompatible avec le faisan.

*Dans le Qian Jin Shi Zi, il est dit «  la consommation abusive de noix peut provoquer « l’agitation » des glaires et donner des nausées et des vomissements ».

*Il ne faut surtout pas en prendre une grande quantité d’un seul coup, mais l’étaler sur le temps.

Conclusion

S’adapter aux froidures mobilise une grande quantité d’énergie de la part de la « batterie des reins ».

C’est pour cela que la noix est un fruit que l’on consomme prioritairement en automne et en début d’hiver.

Cependant, une consommation régulière, sans excès, fera aussi de ce fruit un élément de plus dans notre arsenal de prévention des maladies dégénératives, surtout au niveau du cerveau.

C’est à ce titre que l’on parle de la noix comme un des grands produits que la nature met à notre disposition, lorsqu’on doit parler de longévité.

 

La Poire

LA POIRE, Li    par Jean Pélissier professeur en MTC

La culture du «poirier commun», «pyrus communis» ou «pyrus sinensis» pourrait remonter à 35-40 siècles.

Son nom chinois est Li, 梨.

Elle serait originaire d’Asie occidentale et de la mer Caspienne. La chine est un des premiers producteurs de poires dans le monde.

De nos jours on a inventorié plus de 1000 variétés de poires. Mais dans nos sociétés où l’uniformisation est de règle, on n’en consomme qu’une part infime.

Bien qu’on puisse la consommer toute l’année, la poire est avant tout le fruit de l’automne.

En médecine chinoise, on sait que c’est une saison dangereuse pour le Poumon qui peut facilement se mettre en état de sécheresse et ainsi être à l’origine de toux, de laryngites, de sécheresses de gorge et de bien d’autres pathologies dites de « sécheresse des liquides organiques ».

N’oublions pas qu’en MTC, Poumons et Gros Intestin sont en relation directe, l’atteinte de l’un pouvant retentir sur l’autre. La sécheresse du Poumon peut être donc être à l’origine de problèmes de constipation.

Dans un compendium de pharmacopée très connu en Chine, le Ben Cao Tong Yuan, il est dit : « Les poires crues peuvent chasser la chaleur des six entrailles. Cuites elles peuvent nourrir le Yin des cinq organes ».

Dès que l’on souffre de sécheresse dans un endroit quelconque du corps, c’est un des aliments les plus efficaces pour reconstituer les liquides organiques.

La poire est donc un fruit très connu en Chine. Le jus de poire est appelé «Boisson de la douce rosée produite par le ciel». Il est dit que «une consommation régulière de poire garantit un teint vif et lumineux et des cheveux brillants».

Que dit la médecine chinoise ?

Li, la poire est de saveur Douce, légèrement Acide et sa nature est Fraîche.

Les méridiens-organes cibles sont ceux

                  Du Poumon et

                  De l’Estomac.

Ses actions principales sont :

                  D’humidifier la sécheresse du Poumon.

                  De dissiper les mucosités.

                  De clarifier la chaleur.

                  De générer les liquides organiques.

 

 

Voyons quelques indications :

*En MTC, on considère que si l’on sait hydrater son corps en « petites quantités fractionnées » tout au long d’une journée, on ne devrait jamais avoir soif.

La soif est ou bien un symptôme signal d’alarme de « trop tard ». Vous êtes resté plusieurs heures sans boire. Ou bien alors le reflet d’une chaleur interne.

Les causes sont multiples. En effet, on peut avoir un dessèchement des liquides organiques :

                  après une forte fièvre,

                  en cas de diabète que l’on appelle du «foyer supérieur» en MTC,

                  de «chaleur dans l’estomac» très souvent liée à une stagnation du bol alimentaire,

                  d’excès d’alcool,

                  d’hyperacidité gastrique et de bien d’autres causes encore.

La poire est alors tout à fait indiquée pour combattre cette soif.

*On peut aussi la consommer en cas de production de Tan, de crachats dus soit à une inflammation aiguë ou au contraire à une faiblesse chronique au niveau du Poumon qui peuvent déclencher  des toux incessantes avec un Tan difficile à cracher.

En Chine d’ailleurs il est courant d’utiliser la poire sous toutes ses formes en cas de coqueluche.

*Comme c’est un humidifiant très important du foyer supérieur, on peut se servir de la poire en cas d’aphonie, de gorge sèche ou irritée. C’est un très bon fruit pour les orateurs ou les chanteurs qui mettent leur voix à contribution de manière excessive.

Une recette très connue en Chine est de boire deux fois par jour un jus de poire cuit au bain marie.

*Les médecins chinois considèrent que la poire prévient le cancer de toute la sphère naso-pharyngienne. C’est un très bon «contre feu» momentané contre une consommation excessive de cigarettes dont la fumée dessèche fortement les liquides organiques.

*C’est un excellent diurétique qui peut aider en cas d’œdème et d’oligurie.

*En cas de « chaleur dans l’estomac » avec une soif très importante, « mettre à tremper une demi-journée avec de l’eau de source fraîche une poire fraîche découpée en morceaux. Les broyer pour en extraire le jus et boire fréquemment en petite quantité ».

*Dans le Ben Cao Qin Yang il est dit : « En cas de parasitoses chez l’enfant avec accumulation de chaleur, donner un potage préparé avec du jus de poire ».

*L’application de broyat de poire permet d’éviter l’ulcération et calme les douleurs d’une brûlure.

Que disent les recherches modernes ?

Ces recherches ont pu montrer que :

*la poire contenait de la Iodine capable de maintenir saine la thyroïde qui comme nous le savons régit les combustions et les métabolismes de notre corps.

*Elle ne contient que très peu de sodium et donc peut être consommée même en cas d’insuffisance rénale importante.

*C’est un antiseptique, un astringent par son tanin et un diurétique.

*Ses fibres stimulent très efficacement le fonctionnement des intestins, facilitant ainsi le transit et l’élimination des déchets.

Notre maître nous disait que « notre santé était directement à mettre en relation avec la vitesse du péristaltisme intestinal ». Plus celui-ci est lent, plus les toxines du bol alimentaire vont pouvoir aller dans la couche du sang à travers les pores des intestins.

Un transit harmonieux et une évacuation quotidienne des selles permettent d’éliminer les déchets rapidement du corps. Ses fibres permettent bien évidemment de lutter contre les problèmes de constipation.

*La poire contient de très nombreux antioxydants qui permettent d’éviter certains types de cancer. A noter que la culture Bio permet davantage au fruit de développer ses défenses anti-oxydantes, qui se trouvent surtout au niveau de la peau.

Mode d’utilisation.

*En usage interne, la poire peut être consommée crue, cuite à la vapeur, bouillie, en jus, en pâte de fruit, en marmelade, en gélatine.

*En usage externe, on pourra faire une application locale de fruits broyés. Le jus peut d’ailleurs être utilisé en collyre, en particulier pour les conjonctivites.

*En arrosant les poires pelées de jus de citron ou d’orange, on peut éviter qu’elles brunissent très vite à cause du contact de l’air. Cependant il est plus judicieux de les consommer ou de les cuisiner tout de suite après les avoir pelées.

Il faut préférer les poires fondantes qui ont plus de fibres solubles. Les granuleuses, surtout si on ne les mâche pas suffisamment peuvent facilement devenir indigestes.

*Recette de « buena fama » : pour faire mûrir rapidement une poire, vous pouvez la mettre dans un sachet en papier avec une banane.

La poire a comme particularité de mûrir après la récolte quand elle est placée à température ambiante. Vous avez donc intérêt à les acheter à différents stades de maturation.

*Pour les jeunes enfants, choisir les poires à peau fine que l’on épluche et mixe après les avoir légèrement citronnées pour éviter qu’elles noircissent. Vous pouvez alors en faire une compote à très haute valeur nutritionnelle. Cette compote est donc excellente quand vos enfants ont une toux sèche.

Contre-indications

Les contre-indications sont nombreuses et importantes à connaître. On devrait par exemple éviter d’en consommer en cas :

de selles molles, de diarrhées liquides dues à un « froid dans l’estomac ».

De même en cas d’attaque de vent froid avec des toux claires, aqueuses.

En cas de diabète sans soif.

Après un accouchement.

On trouve de rares cas d’allergie, en particulier chez les individus déjà allergiques au pollen du bouleau.

 

Conclusion

Voilà un fruit qui est l’exemple type de l’application de la règle de diététique qui stipule de « consommer des fruits et des légumes de saison et de région ». Vous avez donc compris qu’une consommation régulière (qui ne veut pas dire quotidienne) de poires pendant l’automne et le début de l’hiver peut protéger l’organisme contre toutes les agressions de « froid-sécheresse » qui peuvent mettre à mal l’énergie du Poumon.

Le Concombre

Le Concombre             par Jean Pélissier professeur en MTC

Le concombre, Huang Gua en chinois, appartient à la famille des cucurbitacées. C’est une plante herbacée annuelle.

En réalité, on mange les fruits de cette plante qui s’appelle donc « concombre » ou « cucumis sativus ». Ils ont une forme allongée et arrondie aux extrémités et sont souvent munis de poils sur des tubérosités extérieures.

Originaire de l’Inde et de l’Asie tropicale, le concombre est utilisé par les Orientaux depuis plus de 5000 ans. En sanscrit, il est connu sous le nom de « Soukasa ».

Le concombre était très prisé des Grecs et des Latins et de nombreux pouvoirs lui étaient conférés au Moyen-Âge.

C’est la même plante qui, quand les fruits sont très petits, sert à faire les cornichons.

 

 

 

 

 

Que dit la médecine chinoise ?

Le concombre est de saveur Fraîche et sa nature est Douce.

Je vous rappelle qu’un aliment de nature froide rafraîchit la chaleur, disperse le feu et rafraîchit le sang. Il peut neutraliser les toxines comme les infections. La saveur douce sera plutôt tonifiante, humidifiante, hydratante et régulatrice du système digestif.

Les méridiens organes cibles sont ceux :

                  de la Rate,

                  du Poumon et

                  du Gros intestin.

Ses actions principales sont :

                  de clarifier la chaleur,

                  d’arrêter la soif et

                  de favoriser la diurèse.

Voyons quelques indications :

*Le concombre est très bon à consommer en cas de chaleur dans le haut du corps, ce que l’on appelle en MTC le « foyer supérieur ».

Il est excellent donc dans les sensations de chaleur dans la poitrine, dans les problèmes de gorge enflée et douloureuse, dans les soifs importantes avec sécheresse des lèvres. Mais aussi en cas d’yeux rouges et douloureux.

*Les Chinois ont l’habitude d’en consommer en cas de chaleur caniculaire, car il régénère les liquides et est rafraîchissant.

*En tant que diurétique, il permet de lutter contre les œdèmes, les difficultés urinaires ou les mictions fréquentes. On dit qu’il « perméabilise la voie des liquides ». Traditionnellement, on l’utilise en cas d’ascite ou d’œdème des membres inférieurs.

*Par son action rafraîchissante, il permet d’éliminer les toxines et la chaleur des furoncles. Il humidifie aussi la peau. Il pourra alors être aussi appliqué directement sur celle-ci ou pris par voie interne.

*On se sert aussi du concombre dans les diarrhées glaireuses de type chaleur, très odorantes, survenant chez les enfants.

*Du fait de son action « anti-chaleur » en application externe, on s’en sert en cas de brûlure, de coup de soleil, ou de blessure traumatique.D’ailleurs les Chinois traditionnellement ont l’habitude de conserver un concombre cueilli au mois de mai, dans une bouteille hermétique. Ils la suspendent à l’ombre et le jus obtenu est utilisé en application locale pour le traitement des brûlures.

*Il est dit que le concombre séché et vieilli « tonifie l’énergie de la Rate » et arrête les diarrhées.

Que disent les recherches modernes ?

*Le concombre, surtout la peau et la chair près de la peau contient de la cucurbitacine C responsable de l’amertume. C’est un anti-inflammatoire puissant. Les dernières recherches montrent qu’il peut inhiber la multiplication cellulaire en cas de cancer.

*Si on le consomme avec la peau, il a d’importantes propriétés anti-oxydantes.

*Connue depuis des millénaires pour ses vertus cosmétologiques, cette  plante est providentielle pour les peaux grasses. Elle régularise les sécrétions sébacées. Elle a des vertus cicatrisantes et adoucissantes. Sa nature froide et son action hydratante permettent de redonner vie au visage. On peut s’en servir comme onguent en cas de démangeaisons, de brûlures ou de rougeurs.

*Le concombre contient une protéine, la péroxydase qui aide à la diminution du cholestérol et des triglycérides. Ce que l’on appelle sous un terme générique, le Tan en MTC. Par là, il prévient les maladies cardio-vasculaires. D’autre part, il permet de diminuer le glucose sanguin et donc est un antidiabétique.

*Son taux élevé de potassium favorise l’élimination des toxines et l’excès d’eau de l’organisme (bien sûr, il ne faut pas rajouter de sel en le consommant ! ! !).

* En tant que dépuratif, il donne d’excellents résultats en cas d’excès d’urée ou de crises de goutte.

Mode d’utilisation.

*En utilisation interne, il peut être consommé cru ou cuit. Les Chinois l’utilisent très souvent dans les soupes.

En externe, son jus entre dans la composition de nombreuses pommades.

Localement, il  peut donc être appliqué en tranches ou broyé.

*Il convient de les choisir bien fermes, sans meurtrissures ni tâches. Bien verts et pas trop gros, pour éviter qu’ils ne soient trop amers.

*Les principes actifs sont situés sous et au niveau de la peau. Quand vous coupez le concombre en tranches, il ne faut donc pas le peler ou tout au moins juste enlever les zones poilues. Il convient en la matière de prendre des concombres Bio pour éviter la concentration de pesticides au niveau de la peau et de toutes les manières, bien les rincer.

*De nombreuses personnes ne digèrent pas le concombre. On peut faciliter son  assimilation en le dégorgeant au sel. Il ne faut pas bien sûr le consommer glacé, mais à température ambiante.

On peut y rajouter des épices type cumin si la personne a une lenteur de digestion ou du « froid » dans l’estomac. Ensuite on n’a pas besoin d’en  prendre en grande quantité et surtout en la matière le mâcher encore et encore.

Contre-indications

*Il convient d’éviter d’en consommer quand on est en présence de glaire, de Tan de type froid, ou lorsque l’on ressent une lenteur de digestion liée à un état de froid au niveau de l’estomac. Cela peut alors déclencher des douleurs abdominales, de la diarrhée ou des vomissements.

*Il ne faut pas en prendre juste avant ou pendant les règles surtout si le bas ventre est « froid » avec tendance aux règles douloureuses.

Conclusion

Une fois de plus nous nous trouvons devant un légume que l’on a tendance à oublier dans le panier de la ménagère. Mais surtout, il faut  réapprendre à mâcher encore et encore ce légume ainsi que tout autre aliment. Alors le concombre pourra effectivement se retrouver régulièrement dans nos assiettes.

La CACAHUÈTE

LA CACAHUETE, Hua Sheng              par Jean Pélissier professeur en MTC

La Cacahuète, encore appelée Arachide joue un très grand rôle dans la cuisine traditionnelle chinoise, mais aussi en pharmacopée comme nous allons le voir. Elle est même considérée, à bien des égards comme un « fruit de longévité ».

Elle provient d’Amérique du Sud, mais petit à petit s’est implantée dans toutes les régions tropicales et subtropicales du monde.

En chinois, son nom est Hua Sheng.

Ce n’est pas une noix, mais le fruit d’une légumineuse appartenant à la même famille que les pois, les fèves, les haricots. On la cuisinera d’ailleurs de la même manière. Certains l’appellent la « pistache de terre ».

Elle a comme propriété d’enterrer ses fruits après la fécondation.

Il faut savoir donc que les Chinois en font une très grande consommation, et l’on ne compte plus le nombre de plats où entre l’arachide. Ce sont d’ailleurs les premiers exportateurs au monde.

 

 

 

 

 

 

Que dit la médecine chinoise ?

La cacahuète est de saveur Douce et de nature tiède à neutre.

Les méridiens organes destinataires sont ceux :

                  Du Poumon,

                  de la Rate,

                  de l’Estomac et

                  des Reins.

Ses actions principales sont :

                  D’humidifier le Poumon et d’arrêter la toux.

                  D’harmoniser l’Estomac, et

                  De renforcer la Rate.

                  D’atténuer les effets de l’alcool.

                  Et d’être une tonique générale de l’énergie.

Voyons quelques indications :

*En médecine chinoise, on l’utilise dans les cas de sécheresse ou de vide du Yin du Poumon pouvant donner des toux chroniques qui ont la particularité d’être « sèches », de ne pas ramener de mucosités, de Tan. Dans les familles chinoises, elle est très utilisée en cas de coqueluche.  Il faut alors la préparer bouillie avec de l’eau très légèrement salée.

*En harmonisant la Rate et en tonifiant le Foyer Moyen, elle joue un rôle d’apéritif, d’ouverture de l’appétit.  La cacahuète peut alors être prise en tant que telle, grillée à sec ou cuite dans de l’eau, mais en évitant absolument de la saler. Elle permet aussi de lutter contre les problèmes d’inappétence et de régurgitation.

*Quand elle est consommée cuite à l’eau, elle est réputée stimuler la mémoire des enfants, des adultes et même des personnes âgées.

*Vous connaissez les liens qu’il y a entre le Poumon et le Gros intestin. Non seulement en agissant sur le Poumon elle permet de réguler le fonctionnement du Gros Intestin, mais elle contient aussi beaucoup de fibres qui, en augmentant le péristaltisme intestinal, permettent de réguler les selles et même d’être très légèrement laxatives.

Que disent les recherches modernes ?

La cacahuète est une source incroyable de principes actifs en tous genres.

*Elle est riche en Vit B8 qui permet d’empêcher le grisonnement des cheveux, de réguler la production de sébum et de s’opposer à leur  chute précoce.

*La peau brune-rouge de la cacahuète est riche en Vit. P qui renforce la résistance des capillaires sanguins. Elle est donc utile en cas de maladies veineuses, de varices, de jambes lourdes, d’hémorroïdes, de couperose ou encore de bleu spontané.

*En tant que légumineuse, elle est donc très riche en protéines et peut rentrer dans de nombreux plats végétariens pour remplacer les produits animaux.

*Elle contient beaucoup de fibres et c’est aussi un très bon antioxydant. En ce sens, elle est très intéressante pour prévenir les cancers, mais aussi pour agir sur les maladies cardio-vasculaires et sur l’HTA.

*Elle contient de la Vit. E et  du Zinc qui ont comme propriété d’améliorer la mémoire. En s’opposant au déclin des fonctions cérébrales, c’est un anti-vieillissant notoire.

Mode d’utilisation.

*La cacahuète peut être mangée crue, grillée, cuite à l’eau, moulue, transformée en pâte, en beurre, le fameux « peanuts butter » des Américains.

*Les Chinois préfèrent donc la consommer bouillie dans de l’eau légèrement salée. C’est ce mode de préparation qui lui confère le maximum d’action sur l’hypertension, la mémoire, l’excès de cholestérol, la toux, l’hypogalactie.

Grillée, elle devient plus « réchauffante » et agit surtout sur le Foyer moyen.

*Le temps de cuisson est d’une trentaine de minutes. Elle gonfle alors légèrement tout en conservant une certaine fermeté. Un autre mode de cuisson, plus long, mais plus approprié est le suivant : « on fait tremper toute une nuit dans l’eau une ou deux poignées de cacahuètes  avant de les cuire à feu très doux pendant 8-10h ».

*Les cacahuètes grillées à l’huile sont indigestes. Elles le sont moins si elles sont grillées à sec. Cependant il faut les mastiquer très longtemps. Et bien évidemment éviter, comme je l’ai dit plus haut, de prendre autant que possible des cacahuètes salées.

Contre-indications

*Alors que l’arachide possède majoritairement de bonnes graisses insaturées, capables de se diviser et nourrir l’organisme, dès que l’on en fait de l’huile, elle devient une graisse saturée, grand pourvoyeur de Tan. L’huile d’arachide bouche les vaisseaux sanguins et le Cœur, elle est donc la cause de multiples maladies cardio-vasculaires. Il ne faut pas oublier que beaucoup de margarines sont faites à base d’huile d’arachide.

*La cacahuète est à éviter en cas de selles molles ou de diarrhée.

*La cacahuète grillée est déconseillée en cas de vide de Yin avec des bouffées de chaleur, des problèmes de bouche et de gorge sèche et des transpirations nocturnes. État que l’on peut facilement retrouver au moment de la ménopause.

*Il y a aussi bien évidemment le problème de l’allergie chez l’enfant. Cette allergie à la cacahuète peut devenir très grave et perdurer ensuite à l’âge adulte. Cela peut aller jusqu’au choc anaphylactique. À ce moment-là, même l’huile peut déclencher les mêmes symptômes.

Conclusion

À condition de ne pas prendre un apéritif quotidien à base de cacahuètes salées, vous venez de découvrir ou de redécouvrir à travers ces lignes l’existence d’une légumineuse, que l’on a tendance à appeler « fruit » qui peut parfaitement entrer dans nos habitudes culinaires.

L’ANANAS

L’ANANAS          par Jean Pélissier professeur en MTC

L’ananas se dit Bo Luo 菠蘿 en chinois.

Bien qu’il puisse être pris toute l’année pour ses propriétés digestives, c’est le fruit par excellence de l’été, surtout quand les températures sont élevées.

Ce « presque fruit » est originaire d’Amérique du Sud et des Caraïbes.

On prête à Christophe Colomb le fait d’avoir découvert ce fruit en Guadeloupe. Il est cultivé en Chine depuis le 17éme siècle.

L’ananas est une plante herbacée de la famille des broméliacées dont le nom vient des Guaranis :«nanà nanà» qui signifie «parfum des parfums».

On ne peut pas dire que cela soit véritablement un fruit, mais plutôt une multitude de baies qui se sont formées après la fusion des fleurs en épis.

C’est une plante qui a la particularité de pousser dans un milieu très sec et qui a la faculté de pouvoir capter le maximum d’eau que l’environnement peut leur fournir, un peu comme les cactus. En tant que plante tropicale, elle meurt si la température descend trop longtemps sous les 10 degrés.

Que dit la médecine chinoise ?

L’ananas, Bo Luo, 菠蘿 est de saveur douce, légèrement acide et sa nature va de neutre à frais.

Les méridiens-organes cibles sont :

                  La Rate.

                  L’estomac.

Ses actions principales sont :

                  De clarifier la canicule.

                  D’arrêter la soif.

                  De dissiper les stagnations d’aliments.

                  D’arrêter la diarrhée.

                  De favoriser la sécrétion de salive.

                  De soulager l’agitation.

                  De dissiper les effets de l’alcool.

                  De renforcer la Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire.

Quelques exemples d’indications :

*Quand la « perversité chaleur », pénètre dans le corps, elle peut se transformer en feu, canicule et épuiser les liquides organiques. C’est le « coup de chaleur ».

L’ananas agit alors comme rafraîchissant, désaltérant. Il coupe la soif et nourrit très rapidement les compartiments liquidiens. Il permet aussi de lutter contre la fièvre et l’agitation.

*Quand les aliments stagnent dans l’estomac, ils vont fermenter et déclencher des vomissements et des diarrhées malodorantes. L’ananas sera un très bon anti diarrhéique et permettra de digérer le bol alimentaire. C’est donc un fruit excellent à prendre en cas d’indigestion.

*Il contient une quantité très importante de fibres qui vont permettre de nettoyer les intestins et d’augmenter le péristaltisme intestinal. Il favorise l’élimination des déchets, du Tan en MTC.

En cas de constipation chronique, par paresse intestinale, essayez de manger tous les matins une tranche d’ananas frais.

*La pulpe broyée de l’ananas peut servir de masque de beauté. Elle peut nourrir la peau, prévenir les rides, nourrir les cheveux et prévenir et éliminer les taches de vieillesse.

*Un remède de famille connue en Chine : « boire un verre de jus d’ananas frais pour calmer la douleur de la gorge et calmer la toux grasse ».

Que disent les recherches modernes ?

*Les recherches modernes ont pu mettre en évidence la présence d’une enzyme protéolytique, qui est la broméline ou bromelaïne. Certes, cette enzyme est principalement concentrée dans la tige, mais on en trouve beaucoup dans le fruit lui-même.

Cette enzyme a des effets cicatrisants, anti-inflammatoires et facilite la résorption des œdèmes.

Elle permet aussi de faciliter la digestion.

Elle est très efficace contre les tendinites.

Grâce à son pouvoir désinfiltrant, ellle permet de lutter contre la cellulite et les rétentions d’eau.

*L’ananas contient toutes les vitamines dont le corps a besoin, 16 sortes de minéraux et peut effectivement aider à la digestion, l’assimilation et l’élimination. C’est à ce titre que l’on dit qu’il permet de perdre du poids et de désinfiltrer

Mode de préparation

*L’ananas se consomme prioritairement frais, nature ou sous forme de jus. Il entre dans de multiples préparations culinaires.

*Le jus d’ananas, du fait de ses vertus protéolytiques est utilisé en cuisine pour attendrir les viandes. Quand on le met en contact avec le lait, on le fait cailler.

Ce jus contient également des enzymes semblables aux sucs gastriques ce qui permet de décomposer les protéines du bol alimentaire et d’aider à la digestion.

*Choisir les fruits les plus lourds, dont les feuilles sont fermes, fraîches et d’un beau vert foncé.

*Éviter les fruits en conserve, car on y rajoute beaucoup de sucre et ils perdent une grande partie de leur propriété. En outre la broméline ne se retrouve que dans l’ananas frais.

*Il peut se conserver un à deux jours à température ambiante et 4-5 jours au réfrigérateur.

*Au Congo, on en fait une bière locale.

*Au Burundi, on en fait une liqueur locale appelée « baurasine ».

 

Contre-indications

Elles sont importantes à connaître.

*Tout d’abord, on ne devrait pas en consommer plus que 50 à 100 GR à la fois au risque de voir apparaître des désagréments digestifs.

*Certaines personnes peuvent présenter des allergies légères provoquées par la libération d’histamine dans l’organisme. Au même titre que les fraises ou la tomate. Cela peut provoquer de l’urticaire ou des démangeaisons sur la langue.

*La véritable allergie avec œdème de Quincke est plutôt rare.

*Il faut éviter d’en prendre de manière excessive surtout si on est en état chronique d’insuffisance d’énergie de la Rate, qui je vous le rappelle est, en MTC, le chef d’orchestres de la digestion du bol alimentaire. Les personnes souffrant d’hypotension, de faiblesse, de ptose abdominale doivent s’abstenir de manger de l’ananas.

*C’est un fruit qui doit se mâcher longtemps pour arriver dans l’estomac mélangé à de la salive et à température ambiante. L’avaler glacé déclenchera immanquablement des douleurs de ventre.

Conclusion

Bien que l’on sorte de la règle qui consiste à « consommer des fruits de saison et de région », l’ananas, universellement connu peut nous aider dans la pratique de la voie du juste milieu.

Lorsque par exemple vous êtes amené à faire un repas de fête trop lourd et un peu trop « protéiné », l’ananas vous permettra de pallier au risque de stagnation dans l’estomac et donc d’indigestion.

Cela fera donc partie de la panoplie des fruits qui entrent dans le cadre de la « règle des neuf jours » tout en privilégiant sa prise dans les périodes estivales.