ELOGE DE LA SOLITUDE

par Jean Pélissier

   La solitude est souvent perçue négativement dans nos sociétés modernes hyper connectées.     
Et c’est pourtant un élément essentiel
pour s’extraire des « dix mille » distractions et des préoccupations éphémères.     
La solitude nous offre un espace pour se reconnecter
avec la véritable nature de notre l’Esprit et avec le Tao, la Voie.   
 Il est dit : « le sage se retire et c’est ainsi qu’il progresse ».     
Le concept de Wu Wei, « le non-agir » est central dans le taoïsme.
Wu Wei ne signifie pas l’inaction totale,
mais plutôt une action en accord avec le flux naturel des choses.     
Nous devons accepter les moments de solitude
comme une partie naturelle de l’existence.     
En pratiquant le « non-agir »,
nous apprenons à être en paix avec nous-mêmes,
à apprécier le silence et à trouver la sérénité dans l’absence d’activité.     
Lao-Tseu explique :
« le Tao ne fait rien, mais rien n’est laissé de côté ».     
En se retirant dans la solitude,
on peut observer les rythmes naturels de la vie,
sans interférence, apprenant ainsi à agir en harmonie avec eux.     
Ces périodes de solitude nous permettent
de nous détacher des ambitions et des désirs artificiels
en cultivant une présence sereine et consciente.    
 
La nature est un modèle
et un compagnon précieux dans la pratique de la solitude.     
En se retirant dans la nature,
nous pouvons ressentir directement la grandeur et la simplicité du Tao.     
Les montagnes, les rivières et les forêts
deviennent des lieux de méditation et de contemplation
ou la solitude nous permet de nous reconnecter aux forces naturelles.     
La solitude nous permet de retrouver et cultiver ce calme intérieur,
cette ouverture du Cœur
qui sont autant d’éléments essentiels
pour un bon rééquilibrage de nos énergies.     
En effet, en étant  seul face à nous-mêmes,
nous pouvons méditer, contempler et trouver la paix intérieure,
loin des distractions et des influences extérieures.     
La solitude nous permet de « suivre notre propre nature ».
Elle nous permet de sonder nos désirs, nos peurs et nos motivations profondes.     
C’est un espace de liberté personnelle
où nous pouvons être authentiques et véritables.     
Lorsque nous nous retrouvons seuls, face à nous-mêmes,
sans information extérieure, sans portable ni écouteur,
nous nous mettons à « l’écoute de notre âme »,
cette parcelle de Dieu qui nous habite.     
Le Ciel aura tôt fait alors de nous envoyer « des perches de Vie »,
des « intuitions de Vie » qui nous permettront d’avancer sur le Chemin.     
Marcher seul en plein air,
se laisser imprégner par les sons et les lumières,
nous permet d’atteindre un état de « zénitude »,
qui est sans doute l’un des meilleurs remèdes offert par la nature.      
Soyez à l’aise avec vous-même quand vous êtes seul.       

RENTRÉE !

LA RENTRÉE 2024

AURA LIEU LE MARDI 24 SEPTEMBRE

Les nouveaux pratiquants seront accueillis avec joie les mardis soir.

Profitez de ce bel été pour

vous nourrir d’amour, de joie, de sérénité !

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Notre assemblée générale aura lieu le

Jeudi 20 juin de 18h30 à 20h

le cours du jeudi aura lieu exceptionnellement de 17h à 18h30

Salle Jules Simorre de la mairie de la Tour du Crieu

Nous aurons l’occasion de faire un bilan de cette belle année de partages, de découvertes,

échanger nos souhaits et projets

passer un moment agréable entre nous.

Nous partagerons à la suite de l’AG, un repas style « auberge espagnole ».

Les créations culinaires, les boissons, les desserts de chacun sont les bienvenus !

Les derniers cours auront lieu les 25, 26 et 27 juin aux horaires habituels.

La Légèreté de l’Âme

par Jean Pélissier

 Il existe des émotions qui élèvent,
telles que la joie, le sourire du Cœur, le contentement, l’allégresse et le bonheur. 
À l’opposé, certaines peuvent être qualifiées d’« émotions lourdes ».
Parmi elles se trouvent la tristesse, l’inquiétude, la réminiscence, le souvenir, la peur, le stress et l’angoisse. 
N’est-ce pas là ce qu’on appelle souvent le « poids des soucis » ?
À l’image du Penseur de Rodin, une personne dépressive a tendance à adopter une posture voûtée et à diriger son regard vers le bas.
Cela donne l’impression que la terre elle-même cherche à la rappeler à elle.
Et si nous utilisions les enseignements du taoïsme pour nous extraire des « sables mouvants » des émotions « basses » ?
Nous sommes de simples voyageurs sur cette terre.
À quoi bon porter un sac à dos de plusieurs dizaines de kilos qui ralentit notre progression ?
Il suffit de s’en défaire pour se sentir instantanément plus léger.
Je citerais François Cheng de l’Académie française :
« Il y a une légèreté dans l’âme qui vient de la certitude que rien n’est tout et que tout est temporaire. »
Imprégnons-nous de cette image :
l’âme s’envole vers les cieux tandis que le corps retourne à la terre.
Quelques pistes pour éviter d’alourdir cette âme,
pour se trouver le plus possible « bien ici et maintenant », pour se sentir « léger ».
En premier lieu,
apprendre à gérer ses émotions est une condition essentielle pour éviter de s’enfermer dans la « prison de l’ego ». 
Cesser d’être cette mouche qui se heurte sans cesse à la paroi d’une vitre,
sans réaliser que, juste à côté, une fenêtre ouverte offre la liberté du mental.
Apprendre à lâcher prise
Les Chinois appellent cela le Wu Wei, le « non agir » ou tout au moins « agir sans effort ». 
Quand nous œuvrons ainsi, s’installe au plus profond de notre âme une sorte de légèreté. 
Point de contrainte, point de résistance et de perte de force inutile.
Apprendre à vivre simplement, en se contentant de peu, être authentique, sans masque ni prétention. 
Être soi nous libère de la pression du paraître autrement que l’on est.
On évite ainsi des complications qui alourdissent l’âme.
Apprendre à vivre en harmonie avec la nature, à s’aligner sur les rythmes naturels et les cycles de la vie.
Là aussi les tensions internes, les résistances diminuent. Notre âme flotte librement au gré de la voie du Tao.
Apprendre à accepter le changement
et les épreuves de la vie comme des composantes inévitables de la dualité
est essentiel. 
Reconnaître que rien n’est permanent
et que la vie est un flux constant de transformation est un facteur crucial pour alléger son esprit.
Apprendre la ‘non-pensée’
en intégrant de multiples moments de lâcher-prise tout au long de la journée
est essentiel.
Des pratiques telles que la méditation,
la relaxation,
le Qi Gong
et la marche consciente
nous aident à nous libérer du poids des émotions et des ‘dix mille pensées’ qui nous accablent. 
Ceci évite la lourdeur et l’engluement du mental,
favorisant une plus grande clarté d’esprit, une « légèreté de l’Âme »
ZhuangZi disait : « je laisse mon Cœur vagabonder dans la simplicité ».
En pratiquant ces principes, l’âme reste « légère et flexible »,
capable de naviguer même en eaux troubles. 
Cette approche nous offre un refuge contre le tumulte du monde matériel
et nous permet également de nous connecter au Ciel
et de comprendre notre place dans l’univers.
À la fin de notre existence, à l’instar d’un ballon gonflé à l’hélium,
l’âme rompra ses amarres
et s’élèvera légèrement vers de nouveaux cieux. 

« ELOGE DU SILENCE » par jean Pélissier

     Dans le monde de la dualité où nous vivons, le silence ne saurait exister sans le bruit, la parole ou le son. 

     Dans cette même logique de dualité, le silence appartient au Yin, symbolisant l’élément d’intériorisation, contrairement au bruit qui relève du Yang. 

     Cependant, un excès de paroles peut disperser le Yang, épuisant ainsi l’énergie vitale stockée dans nos Reins.

C’est ici que le silence, à travers nos pratiques de méditation, de relaxation et de Qi Gong, devient essentiel pour nous recharger. 

    Sous cet angle, le silence agit tel un Yao, un médicament précieux, dans notre quotidien. 

     Il est souvent dit que la faiblesse du Yin favorise l’échappement du Yang.

Apprenons donc, lorsque nous exprimons une idée issue de notre mental, de notre Shen ou de notre Cœur, à utiliser moitié moins de mots.

En procédant ainsi, nous gagnons non seulement en persuasion, mais aussi en capacité à cultiver l’instant présent. 

     Notre existence est marquée par le symbole du Tao, où un peu de noir se mêle au blanc et vice versa.

Ainsi, dans notre réalité terrestre, le silence absolu n’existe pas ; il y a toujours un bruit de fond.

Nous devrions cultiver cette réalité à travers nos différentes pratiques. 

     Par exemple, en pleine forêt, si l’on s’immerge dans le silence, ce sont ‘Dix mille bruits’ qui viennent caresser nos oreilles.

Le jour où nous serons capables d’entendre ‘un arbre pousser’, nous aurons atteint un sommet de la pleine conscience. 

     De même, dans une méditation profonde, ce sont le murmure de notre respiration et les battements de notre cœur qui résonnent à notre oreille interne.

N’est-ce pas là ce que l’on appelle parfois le ‘bruit assourdissant du silence’ ? 

     Le bruit ne se limite pas à la parole ; il englobe également tous les sons provenant de l’extérieur. 

Nombreuses sont les personnes autour de nous qui redoutent le silence.

Elles se trouvent incapables de demeurer, ne serait-ce que trois minutes, assises en silence total.

Elles se sentent désemparées, vulnérables, surtout lorsqu’aucune parole n’est échangée lors d’un repas en tête-à-tête.

Ce n’est pas qu’elles n’ont rien à dire. En réalité, le silence transcende la parole. Les sages enseignent à ‘parler sans mots’.   

Plus nous sommes silencieux, plus nous devenons réceptifs à l’essentiel.

     Parler, parler, toujours parler ! 

     Pourtant, le silence a le pouvoir de désamorcer colères et violences, et de nous rendre plus à l’écoute d’autrui. 

     En Médecine Traditionnelle Chinoise, nous disons que ‘l’Eau des Reins calme le Feu du Cœur’, suggérant que la force de notre énergie vitale peut retenir l’échappement de Qi du Cœur.

Lorsque cette énergie s’épuise, nos énergies globales commencent à stagner. 

     Ainsi, l’excès de paroles est souvent un signe de faiblesse interne

     Le bruit extérieur, tout comme d’autres perturbations telles que le vent, le froid ou l’humidité, met à mal notre énergie de défense, de protection.

Nous avons perdu l’habitude de nous immerger dans le silence, nous engageant dans une forme d’autodestruction.

Entre les casques audio, la musique d’ambiance, le bruit de fond des appareils et les oreillettes utilisées en permanence, que ce soit en marchant ou en faisant du jogging, nous semblons craindre le silence. 

     Cependant, le silence est un révélateur de notre véritable ‘Moi’.

 Il dévoile les couches de notre ego et nous permet de nous ‘mettre à l’écoute de notre âme’. 

     Et cela pourrait être le plus important! 

     Notre âme a tant à nous dire. Écoutons-la !

Le silence est un révélateur de dons.

De nombreux grands artistes, créateurs et inventeurs s’immergent dans le silence, la solitude et la méditation pour accéder à ces intuitions fulgurantes qui viennent enrichir notre ego, notre ‘Moi’. 

     En MTC, nous disons souvent que ‘la nuit appartient à l’âme’, particulièrement dans sa seconde moitié.

C’est dans le calme de ces heures silencieuses que, soudainement, en arrière-plan de notre Esprit, émerge la réponse à un problème longtemps médité, ‘l’idée manquante’ ou la solution tant recherchée pour opérer un changement de cap.

C’est dans ces moments que notre câble de vie se révèle à nous. 

     Ce même état, peut également être retrouvé dans nos pratiques quotidiennes telles que le Qi Gong, la marche méditative, la relaxation et la méditation.

Ce n’est pas sans raison que Confucius et Lao Tzeu ont fréquemment enseigné l‘importance cruciale du silence dans l’atteinte de la sagesse. 

Ce silence, en effet, favorise la culture de la réflexion intérieure, indispensable à une meilleure compréhension de soi-même et du monde qui nous entoure. 

     L’adoption de la pratique du silence ouvre véritablement notre cœur et permet à nos énergies de circuler librement

     Dans ce cadre, nous ne sommes plus ballottés de droite à gauche, comme des esquifs fragiles sur une mer déchaînée.

Nous échappons ainsi aux assauts de ’10 000 informations’ qui menacent constamment de submerger notre Esprit. 

En effet, l’excès de bruit et d’informations peut être dévastateur

     À l’inverse, le silence nous invite à plonger dans les profondeurs où règnent calme et harmonie, éloignant le risque de burnout.

Progressivement, nous entrons dans un état de zénitude et de pleine conscience, qui enrichit notre expérience de vie, nous permettant d’apprécier chaque scène du film de la vie qui se déroule sous nos yeux. 

     A la lecture de ce texte, « une minute de silence s’impose » ! 

     Cultivons alors le plus souvent possible « le silence » pour vivre pleinement notre incarnation.

vivre

VIVRE

tu sais vivre quand,

en vivant dans ce monde compliqué

tu restes simple

quand

en vivant dans ce monde injuste

tu restes juste

quand

en vivant dans ce monde malhonnête

tu restes honnête

mais surtout tu sais vivre,

quand

dans ce monde sans Amour ,

tu arrives encore à AIMER

                                                    Ch chaplin