Carotte

 

LA CAROTTE, Hu Luo Bo   par  Jean Pélissier professeur en MTC

La Carotte, Hu Luo Bo, est connue pour ses vertus médicinales depuis des millénaires en Chine.

A l’heure actuelle, c’est le légume dont la culture est la plus répandue sur terre, 35% de la production mondiale venant de Chine.

Au départ, elle était blanchâtre, très ligneuse et uniquement réservée à la médecine.

Ensuite, à force de croisements, elle a pris la couleur orange que l’on connaît et est devenue un légume courant.

Bien qu’il existe tout un panel de couleurs, je vais m’intéresser, dans cette étude, à la carotte orange que l’on connaît tous.

Que dit la médecine chinoise ?

La carotte crue  est de saveur très légèrement amère et  piquante, Xin. Beaucoup moins cependant que le navet.

Ce goût disparaît d’ailleurs totalement à la cuisson. Elle devient alors douce. Nous savons que la saveur douce, sucrée, a comme propriété de favoriser la production de sang et d’énergie, de même que les liquides organiques.

 Elle humidifie l’organisme et agit comme fortifiant général.

Sa nature est  modérée, neutre. Cependant, en tant qu’alicament, elle est considérée comme très légèrement rafraîchissante et lubrifiante.

C’est un légume qui sera donc bon à consommer pour les personnes qui sont en état Xu, de faiblesse.

Les vertus thérapeutiques de Hu Lui Bo vont aller prioritairement vers les méridiens et les organes :

                        Poumon,

                      Foie et

                        Rate.

*Une de ses principales propriétés est de « décontracter et de dégager le diaphragme en favorisant le travail de la digestion de l’intestin et de l’estomac. »

Il est dit « que la carotte élargit le milieu, fait baisser le Qi et dissipe les stagnations perverses au niveau de l’estomac ».

Ceci est dû au fait que la carotte tonifie la rate qui est le chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. C’est donc un légume très utile en cas d’indigestion, de ballonnement, de distension abdominale.

La carotte est très précieuse chez les enfants dénutris, anémiques et qui n’ont pas d’appétit. Une très bonne recette dans ce profil de déséquilibre :

« Couper en lamelle dans le sens de la longueur  une belle carotte bio. La faire revenir dans une poêle  ou un wok avec de l’huile de sésame en y rajoutant de de la ciboule et du gingembre frais coupé en petit morceaux »

*Une autre propriété très intéressante est celle d’humidifier  les intestins, de lutter contre la sécheresse du gros intestin.

N’oublions pas que Poumon et Gros Intestin sont directement liés en M.T.C.  et donc l’action de tonifier le Poumon a un effet direct sur les problèmes de constipation, de selles sèches.

La carotte est donc considérée comme un laxatif doux.

Par exemple, le fait de boire en 4 ou 5 fois par jour 40cc (un petit verre) de jus de carotte fraîchement extrait, permet de lutter contre la constipation commune. L’action peut être augmentée quand on prend du jus de carotte avec du miel.

 *Une autre action. Nous avons vu qu’un des « logiciels-organes » cible de la carotte était le Foie. Or, nous savons que les yeux, en M.T.C. sont l’ouverture du Foie.

Par cette action de nourrir le Foie, les textes anciens disent que « la carotte « éclaircit » les yeux ».

En effet, ce légume pris régulièrement a pour action de lutter contre la baisse de l’acuité visuelle, ce que l’on appelle l’héméralopie. Elle permet aussi de lutter contre la sécheresse des yeux.

Une recette traditionnelle en cas de fatigue visuelle :

«  On coupe en lamelles dans le sens de la longueur une carotte bio. On la fait sauter dans de l’huile de sésame. On y ajoute 30 gr de céleri branche coupé en morceaux et 30 gr d’algue laminaire réhydratée. Ce plat se consomme avec du riz et l’idéal est de rajouter du foie de volaille ou d’agneau ».

*Elle agit aussi directement sur  l’énergie du poumon. Non seulement, elle favorise la lubrification, l’humidification de cet organe, mais surtout elle augmente ou rétablit l’action fondamentale du poumon qui est de faire descendre l’énergie vers le bas.

Toutes ces actions permettent donc à ce légume d’être un très bon antitussif et de lutter contre les inflammations chroniques du poumon.

Traditionnellement, les chinois savaient qu’il fallait consommer beaucoup de ce produit, lorsqu’un enfant présentait une coqueluche avec une toux très sèche.

Une recette traditionnelle consiste à :

« Cuire à feu doux 250 gr de carottes et 1 douzaine de jujubes préalablement ouvertes dans un litre d’eau. Une fois que la décoction est réduite à 1/3, on la boit en plusieurs fois ».

Une autre recette très intéressante est de :

« Prendre du jus de carotte coupé avec de l’eau chaude dans lequel on rajoute un peu de miel dans le cas de toux sèche ».

*N’oublions pas que peau et poumon font partie du même logiciel en M.T.C.

En Chine, la carotte est réputée pour donner une belle peau. Les Chinois recommandent de consommer ce légume quand on a la peau sèche ou rugueuse. Mais aussi en cas de démangeaison du cuir chevelu ou de pellicules.

Le jus de carotte pris par petites cures de 9 jours à raison de 3-4 petits verres de 40cc peut avoir effectivement un effet de rajeunissement des tissus.

*Aussi bien dans la médecine chinoise, que dans la médecine traditionnelle africaine, la carotte a une action fondamentale au moment de la rougeole.

Les médecins chinois disent que c’est une maladie nécessaire qui a toujours existée et qui permet, dès le plus jeune âge, à l’enfant de se débarrasser des toxines, présentes dans le sang, qu’il a héritées du sang maternel.

Le but du jeu est donc de favoriser au maximum l’irruption des boutons qui ne sont que l’extériorisation de ces toxines.

La carotte joue ce rôle fondamental.

Elle permet aussi, en agissant sur le poumon, de prévenir  les risques de complication pulmonaire ou tout au moins de les atténuer. Pour augmenter  cet effet, on rajoute dans l’utilisation de la carotte, sous forme de jus ou cuite,  de la coriandre.

*Enfin, dans le Yi Lin Zuan Yao, il est dit que « la carotte humecte les Reins, tonifie le Yang originel, le Yuan Yang, réchauffe le foyer inférieur et enfin élimine le froid et l’humidité ».

C’est pour cela que ce légume est plus ou moins contre-indiqué quand on est en excès important de Yang.

Que disent les recherches modernes, quant aux effets de la carotte ?

Toutes ces recherches ne font que conforter les dires de la tradition.

Voyons quelques effets.

*Un dicton populaire dit que la carotte « rend aimable et donne les fesses roses ».  Amabilité est, entre autres, à mettre en relation avec un bon fonctionnement du Foie.  Les fesses roses, c’est le poumon….

*Elle présente un pouvoir hématopoïétique, à savoir qu’elle stimule la formation des globules rouges (Rate en M.T.C). Elle possède donc d’importantes propriétés antianémiques.

*Elle favorise la sécrétion lactée.

*Elle renforce la résistance de l’épiderme à l’agression des rayons ultraviolets.

*Elle a comme particularité d’avoir une très haute teneur en carotène, précurseur de la vit A, essentielle pour la constitution de la rétine et de la cornée, et donc aussi pour la vision nocturne.

Cette vitamine permet aussi de favoriser la croissance, la cicatrisation, la reconstitution des muqueuses.

En usage externe, la carotte possède des pouvoirs cicatrisants et désinfectants. Il faut alors déposer de la pulpe de carotte crue sur des plaies ou des brûlures.

*D’autre part, le carotène contenu dans la carotte est un très puissant antioxydant qui permet d’éliminer les radicaux libres (Tan en M.T.C.), cause de vieillissement précoce,  de maladies cardiovasculaires et de cancers.

Modes d’utilisation

On peut consommer la carotte crue, sautée, bouillie, en jus, à la vapeur, en purée, en soupe.

Il est évident que pour que ces propriétés soient optimales, il convient de se tourner vers les légumes de culture biologique.

Ensuite, il convient de consommer des carottes jeunes et surtout éviter qu’elles soient flétries, ternes et ramollies car elles deviennent alors indigestes.

La peau peut être consommée car elle est très intéressante en tant qu’alicament, à condition que le légume soit bio et surtout bien lavé.

Quelle est la fréquence de consommation ?

Hormis quelques cas spécifiques, dont je vous ai parlé plus haut et où il est possible de faire des cures de neuf jours, s’arrêter une semaine et reprendre ensuite, il convient de ne pas prendre en permanence de ce légume.

Ce n’est pas parce que l’on va en prendre tous les jours pendant un an que l’on va rajeunir de 20 ans.

N’oubliez pas la règle des « neuf jours » :

« On ne devrait pas consommer le même légume, le même fruit, la même protéine (c’est différent pour les céréales) pendant neuf jours d’affilée. Comme il y a 18 repas en 9 jours, cela sous-entend que manger deux fois de la carotte en 9 jours est largement suffisant ».

N’oubliez qu’il y a bien d’autres légumes. Toujours avoir en ligne de mire  cette règle : « Consommer les légumes de saison et de région, et être le plus varié possible ».

Le LITCHI

Le LITCHI

par Jean Pélissier professeur en MTC

Le Litchi de Chine, se nomme Li Zhi en chinois.

Il provient d’un arbre fruitier de la famille des Sapindaceae qui est une plante tropicale. C’est un arbre qui peut atteindre jusqu’à 15 mètres de haut et vivre plusieurs centaines d’années. Chaque arbre peut alors donner de 100 à 150kg de fruit par an !

C’était un fruit purement asiatique, mais qui est maintenant consommé et connu de tous.

La partie comestible en tant que fruit est l’arille très juteux, c’est-à-dire l’enveloppe charnue qui se développe autour du noyau. Il fait partie de la même famille que le longane ou longani et le ramboutan ou le « litchi chevelu ».

C’est une sphère de 3-4cm de diamètre, parfois en forme de cœur entourée d’une enveloppe coriace d’aspect écailleux qui prend une couleur rose à rouge à maturité.

Sa culture en Chine remonte à plus de trois mille ans. Ces origines sont mystérieuses. Certains disent qu’il vient de la province de Guangdong, d’autres du Sichuan. C’était un fruit très apprécié, et même vénéré des empereurs chinois. Des messagers spéciaux devaient se relayer nuit et jour pour livrer les fruits les plus frais possible du Sud vers le centre pour les caprices d’une reine. D’où un proverbe chinois : « rapide comme un courrier de litchi »

Il est considéré comme fruit porte-bonheur. Il est coutume d’offrir ce fruit au moment du Nouvel An chinois.

À la moitié du 18e siècle, il fut importé à l’île de la Réunion, puis à Madagascar. En dehors de la Chine, ce sont ces deux îles qui sont les principaux producteurs de ce fruit très goûteux. Mais il est aussi importé d’Indes et des Philippines.

Il est dit que c’est un fruit, qui aide à nous faire supporter l’hiver, et ce, du fait de sa nature tiède en MTC. On le trouve très facilement chez nous de novembre à février.

Dans l’antique médecine chinoise, toutes les parties de l’arbre sont utilisées en pharmacopée. Mais pour ce qui nous intéresse ici, c’est le fruit qui est très connu pour ses propriétés diurétiques, fébrifuges, astringentes et antalgiques. Il soigne les maux de gorge, favorise le transit intestinal et améliore la digestion.

Que dit la médecine chinoise ?

Le Litchi est de nature Tiède et de saveur Douce et Acide.

Nous savons que les aliments de nature tiède réchauffent l’organisme et stimulent les fonctions vitales. Ils conviennent parfaitement par temps froid. Ils conviennent quand des signes de froid sont présents dans le corps, comme les mains et pieds froids, ou en cas de paresse intestinale par « froid interne ».

La saveur douce permet d’harmoniser, d’humidifier et de nourrir le corps. Elle appartient au logiciel Rate-pancréas. La saveur acide qui est à mettre en relation avec le Foie permet « d’absorber », de retenir et de « consolider » les liquides du corps.

Les organes méridiens où vont se diriger principalement ses effets sont ceux :

  • De la Rate
  • Du Foie

Ces actions principales sont :

  • De produire les liquides organiques
  • Il est dit qu’il est utile au sang
  • De réguler l’énergie, le Qi
  • De calmer les douleurs.

En pharmacopée chinoise Li Zhi est utilisé en cas de :

  • Soif excessive
  • Éructations fréquentes
  • Douleurs gastriques
  • Difficultés à digérer
  • Nausées et vomissements
  • Furoncles (application locale)
  • Douleurs dentaires dues au Feu du Vent.
  • Adénites
  • Hémorragies externes post-traumatiques (application locale)

*Dans le Shi Liao Ben Cao il est dit : « Li Zhi aide la mémoire et l’intelligence et tonifie le Qi ». En ayant une action directe sur l’énergie de la Rate, il permet en effet de réguler celle-ci. Or il est dit en MTC que l’énergie de la Rate gouverne les pensées, mais aussi la concentration qui est une première étape vers la mémorisation. D’autre part, la Rate qui est le chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire est la source de la production de Sang et d’énergie dans l’organisme.

*Dans le Ming Mu : « Il favorise l’éclosion des maladies éruptives chez les enfants». C’est un rôle très important. Ceci est dû en partie à sa saveur, mais aussi, selon la théorie des signatures à sa couleur rouge qui se dirige vers le sang.

*Dans un autre compendium, le Quan Zhou Ben Cao, il est dit : « Les litchis tonifient le Yang et sont utiles au Qi. Ils tonifient le foyer moyen (rate-estomac) et clarifient les Poumons. Ils produisent les liquides organiques et désaltèrent. Enfin ils adoucissent la gorge ».

*De la pulpe de litchi (l’équivalent de 5 fruits) appliqué une heure par jour pendant un mois est très efficace contre les rhumatismes du genou.

Que disent les recherches modernes ?

*C’est une excellente source en Vit.C. Par là même, il a un rôle antioxydant non négligeable et il diminue le stress oxydatif. La vit.C maintient l’intégrité de la peau, aide à la cicatrisation des plaies, protège les cellules contre le vieillissement prématuré causées par les radicaux libres et favorise les fonctions immunitaires.

*C’est une grande source en potassium qui permet de maintenir l’équilibre acido-basique dans le corps, de contrôler le pH à l’intérieur des cellules. Mais aussi il participe au bon fonctionnement des reins et des glandes surrénales. Il diminue l’apparition des maladies cardio-vasculaires et est essentiel dans les mécanismes de constructibilité musculaire.

* Il est conseillé aux femmes qui suivent un régime pour perdre du poids. Il stimule la production de collagène qui est responsable de l’élasticité de la peau. Il régénère également les cellules épidermiques. De plus, il est recommandé aux femmes enceintes et aux enfants en pleine croissance, afin d’aider leur développement grâce à ses nutriments. 

*Grâce à sa propriété stomachique, il s’avère efficace pour lutter contre les douleurs de l’estomac tout en régulant l’appétit. D’un autre côté, les fibres facilitent le transit intestinal.

Mode d’utilisation

*Dans la pharmacopée traditionnelle, en usage interne on pourra faire une décoction de 5 à 10 fruits. On peut aussi griller ces fruits et en fabriquer une poudre. Pour augmenter leur nature « Yanguisante », on pourra aussi les préparer dans de l’alcool.

*En application externe locale, on pourra utiliser la poudre mouillée, ou le broyat du fruit.

*On peut aussi utiliser le noyau de litchi qui est doux, âpre et tiède. Il s’appelle alors Li Zhi He. Il entre aussi dans le méridien du Foie, mais aussi des Reins. Il « tiédit » donc le foyer moyen, harmonise le Qi, calme les douleurs et chasse le froid pervers.

Il est alors indiqué dans les douleurs épigastriques chroniques et récidivantes, les douleurs herniaires, les douleurs par stagnation de sang et d’énergie au niveau du Foie, lié à des émotions intériorisées, surtout chez les femmes. Il est contre indiqué en cas d’humidité-froid interne avec diarrhées.

La posologie est de 10-12gr par jour en décoction. Il entre dans la pharmacopée chinoise dans la composition de nombreuses pilules et poudres.

*Mais bien sûr le litchi peut se manger comme n’importe quel fruit. Il peut se consommer tel quel, mais entre aussi dans la composition de nombreuses recettes. Sa chair peut être mixée. Attention de ne pas consommer trop de jus, car cela risque de se retourner contre l’organisme.

*Frais, à température ambiante, il faut le consommer dans les 48h, sinon il fermente et devient acide. Il peut se conserver au réfrigérateur dans un sac en plastique perforé pendant plusieurs semaines, ce qui est rarement le cas, car il est difficile d’y résister !  Pour le consommer, on retire la coque avec les doigts ou un couteau en prenant soin de ne pas couper la chair.

*On peut aussi le trouver en conserve

*Les litchis séchés peuvent être dégustés comme des raisins secs ou ajouter dans certaines boissons à la place du sucre.

Contre-indications

Il convient de ne pas en consommer en excès en cas de Feu dû au vide de Yin, par exemple en cas de bouffées de chaleur.

L’abus de litchi  peut augmenter les phénomènes de chaleur, les inflammations. En trop grande quantité, il peut donner des gingivites et des épistaxis.

Conclusion

Une fois n’est pas coutume, nous avons là un fruit qui était purement chinois. On le retrouve d’ailleurs dans de très nombreux compendiums de pharmacopée traditionnelle.

C’est un fruit qui a su s’exporter dans le monde entier, et qui ne laisse pas indifférent nos papilles gustatives.

Oui, mais qui dit plante médicinale sous-entend évidemment quelques règles à suivre quant à sa consommation : pas après un repas, mais entre.

Attention au quantitatif, et éviter d’en prendre tous les jours.

 

Le Poireaux

Le Poireau   par Jean Pélissier professeur en MTC

Le poireau, Jiu Cong en chinois, Alliium porrum est une plante herbacée vivace. Il appartient à la famille des Amaryllidacées.

Le poireau a de longues feuilles engainantes, opposées, plates, vert sombre ou vert jaunâtre, plus ou moins larges. La base des feuilles emboîtées forme une pseudo-tige appelée « fût » dont la partie enterrée et blanche et la plus appréciée. Les fleurs, blanc verdâtre, apparaissent groupées en ombelle au sommet d’une tige florale dressée, la deuxième année.

Il est originaire du Moyen-Orient et du Sud-Ouest asiatique. Cultivés depuis plus de 4000 ans, les poireaux étaient largement consommés par les Égyptiens, les Chinois, les Grecs et les Romains pour leur valeur médicinale.

C’est un légume capable de soulager les troubles respiratoires, mais c’est aussi un « tonique de la sexualité » qui réchauffe les Reins. Sa capacité de purifier et d’être diurétique lui permet d’éliminer l’acide urique et de soulager la goutte et l’arthrite.

C’est l’emblème protecteur du Pays de Galles.

C’est un des huit légumes les plus consommés dans le monde. On le trouve toute l’année sur nos étals des marchés. Bien cuit, c‘est un aliment très facile à digérer et qui entre dans tous les régimes.

Que dit la médecine chinoise ?

Le poireau est de nature Tiède et de saveur Piquante.

La nature tiède a comme action de réchauffer l’organisme, de stimuler les fonctions vitales. C’est une nature qui convient lors des premiers frimas de l’automne, lors de sensation de froid dans le corps avec un ralentissement des métabolismes.

La saveur piquante qui appartient au Poumon a une action dispersante et sudorifique. Elle fait circuler l’énergie dans l’organisme. N’oublions pas que dès qu’il y a stagnation, il production de chaleur. Si on enlève la stagnation, la chaleur, la rougeur, l’inflammation disparaissent.  

Les organes méridiens où vont se diriger principalement ses effets sont ceux :

  • Des Poumons
  • Des Reins
  • Du Foie
  • De l’Estomac

Ces actions principales sont :

  • de « tiédir » le foyer-moyen (Rate-Estomac-Foie),
  • de faire circuler le Qi,
  • de dissiper les stagnations de Sang
  • de neutraliser les toxines
  • de tonifier le Reins
  • De fortifier le Yang

*Dans les compendiums de pharmacopée chinoise, il est dit que « Jiu Cai est un excellent légume contre les Xiong Bi du thorax avec douleur aiguë et transfixiante de la région cardiaque ». Cela va des crises d’angor à répétition jusqu’aux séquelles d’infarctus du myocarde par athérosclérose des artères coronaires. Les porteurs de stents, de ressorts dans les coronaires ne peuvent que tirer profit quant à la consommation de ce légume.

*En pharmacopée chinoise il est utilisé dans le coma dû à l’attaque de la chaleur. Mais aussi pour déclencher la rougeole, maladie nécessaire en MTC pour que l’enfant puisse éliminer les toxines contenues dans le sang qu’il aurait pu hériter de sa mère.

*En cataplasme, Jiu Cai est très utile en cas de lésions traumatiques, de morsures d’insectes et de scorpions.

*En cas de rétention d’urine ou de cystite, on peut appliquer sur le bas ventre un cataplasme bien chaud de poireaux cuits. De même en cas de furoncles, de gonflements goutteux articulaires.

*En lotion, le suc du poireau embellit le visage, en supprimant les rougeurs et les boutons. Il soulage aussi les piqûres d’insectes.

*Un bouillon de poireau, surtout à base de feuilles, transformé en sirop avec du miel est excellent contre les angines et les inflammations des voies respiratoires.

Que disent les recherches modernes ?

*Sa richesse en fibre est impressionnante. Il convient de privilégier les fibres présentes dans le blanc du poireau, car celles contenues dans les feuilles sont beaucoup moins digestes. Ces fibres permettent de rétablir le transit intestinal, un des éléments clés de la santé. Cette richesse en fibres augmente aussi la sensation de satiété : c’est un coupe-faim pour ceux qui ont tendance à trop manger.

*Le poireau est un concentré de sels minéraux :

  • De la silice pour la souplesse des os et de la peau
  • Du fer pour les globules rouges
  • Du magnésium pour l’activité nerveuse
  • Du soufre contre les fermentations putrides
  • De la soude contre les acidités
  • Du potassium contre les excès de graisses, contre une pression artérielle trop élevée.
  • Du manganèse pour la digestion et l’assimilation du bol alimentaire
  • Du Calcium pour le système osseux et le métabolisme en général

*Selon certaines études, le poireau est bénéfique pour l’humeur. Il contient en effet un flavonoïde, le Kaempferol, qui est un antioxydant qui permet de maintenir stable le taux de sérotonine et de dopamine, deux neurotransmetteurs importants pour lutter contre le stress et rétablir les sensations de bien-être.

*C’est un excellent diurétique qui a la capacité d’éliminer l’acide urique. Il entre dans la diététo-thérapie de la cystite et des troubles urinaires divers. Bouillons et soupes de poireaux sont alors à privilégier.

*Il est très riche en vitamines, bêta-carotène, vitamines B9. Mais aussi très riche en Vitamine C qui protège nos cellules du vieillissement et du développement des maladies. Mais la Vitamine C permet aussi de détoxifier le Foie et de favoriser l’absorption du Fer contenu dans le bol alimentaire.

*Il est riche aussi en vitamine E qui a pour rôle de protéger les tissus de l’oxydation et agit contre le vieillissement des tissus.

*Il contient des produits sulfurés et antioxydants qui lui permettent de prévenir certains cancers.

*Il est très efficace contre les inflammations aiguës ou chroniques des voies respiratoires.

Mode d’utilisation

*Le poireau peut être consommé cuit, entrer dans les plats cuisinés (quiche, tarte, omelette,  potée, pot-au-feu), en extraction de jus. Après cuisson, on peut le manger froid en vinaigrette. Son goût est intermédiaire entre l’oignon et l’asperge.

*La dose en boisson est de 35 à 75gr. Attention, sous prétexte de posséder un extracteur de jus, de ne pas dépasser la dose de boisson quotidienne qui est d’un litre en moyenne, tous liquides confondus. Donc quand vous consommez du jus de poireau, ce n’est pas plus qu’un verre à moutarde. « Le mieux est le mortel ennemi du bien » Montesquieu. 

* Lorsqu’on fait une soupe, on doit mettre une partie des feuilles. On ne consomme que le blanc avec très peu de « vert » dans les préparations culinaires.

*Les bonnes recettes ne manquent pas. Un poireau cuit à la vapeur, arrosé d’une vinaigrette à base d’huile d’olive !  Hum…et la soupe de poireau de nos grands-mères !

*Au moment de l’achat, la tige du poireau doit être droite, charnue, ferme, d’un blanc brillant, sans taches brunâtres. Les feuilles doivent être bien vertes, ni flétries, ni jaunies, ni desséchées. Avant de le cuisiner, on enlèvera la première pelure et coupera les racines.

*De début mai à début juillet on trouve les poireaux primeurs. Ils sont fins et de petite taille. Alors qu’en automne et en hiver, ils sont de plus gros calibre. Le poireau primeur  peut se conserver une ou deux semaines au réfrigérateur. Beaucoup plus longtemps au congélateur : il faut le couper en rondelles, le faire blanchir quelques minutes dans l’eau bouillante, garder une partie des feuilles vertes et ensuite le congeler.

*Il peut être utilisé en usage externe : soit une application locale de jus de poireau soit lavage avec de l’eau de cuisson, soit une application chaude de poireau grillé.

*Le bulbe cru est plus efficace pour les problèmes pulmonaires. Mais attention à la surconsommation. 

Contre-indications

En MTC, il existe des états où on doit éviter de consommer le poireau. En particulier en cas de faiblesse de Yin avec de la chaleur interne, d’ulcérations cutanées, ou de maladies oculaires.

Dans le Ben Cao Hui Yan il est dit : « Dans les furoncles toxiques, le poireau augmente la douleur et le prurit. Dans les furoncles avec pyodermite, le poireau peut majorer les symptômes ».

Meng Shen dit : « Pendant les dix jours qui suivent une maladie de la chaleur, il est déconseillé de manger des poireaux ».

De même le poireau est contre-indiqué dans la convalescence du paludisme, des furonculoses et des maladies éruptives.

Conclusion

La consommation régulière de ce légume que nous trouvons sur tous nos étals est donc bénéfique sur la fonction du Poumon. Elle permet d’optimiser les défenses immunitaires et restaure un métabolisme paresseux de l’organisme.

La Grenade

LA GRENADE  par Jean Pélissier professeur en MTC

La grenade est un fruit originaire d’Iran. C’est un des fruits les plus anciens, apprécié pour ces multiples vertus thérapeutiques et préventives.

En chinois, on l’appelle Shi Liu. C’est un des grands fruits de la pharmacopée chinoise, en particulier la « peau de grenade séchée », Shi Liu Pi.

La grenade est le fruit du grenadier (Punica granatum) de la famille des Lythracées.

Ce fruit, en forme de pomme, passant avec le temps du vert au rouge orange, doit être considéré comme un cas limite de baie puisque la pulpe n’est pas charnue, mais elle n’est pas filandreuse non plus. Son diamètre peut atteindre 15 centimètres et elle est divisée par de nombreuses parois. Chaque grenade est composée d’exactement 840 graines, chacune entourée par un sac de jus sucré et acidulé.

On en retrouve la trace dans les temps les plus reculés.  Dans la tombe d’un haut fonctionnaire égyptien de l’époque de Ramsès IV, on a retrouvé des grenades comme offrandes funéraires.

La racine, l’écorce et la peau bouillie étaient utilisées jusqu’au Moyen Âge comme vermifuge même contre les vers solitaires.

Considérée comme un des fruits du paradis, la grenade est utilisée en pays d’Islam dans la médecine arabo-musulmane. Dans l’ouvrage « at-tibb an-nabawi » de l’auteur Ibn al-Qayyim al-Jawziyya, littéralement « la médecine prophétique », l’écorce de grenade est notamment utilisée pour traiter le diabète et le cancer ! 

En Chine, elle est symbole de fertilité à cause de ses nombreux pépins.

La grenade est, avec la pêche et le citron, un des trois fruits bénis du Bouddhisme.

Que dit la médecine chinoise ?

La grenade est de saveur Douce, Acide et de nature Tiède.

Nous savons que la saveur Douce qui appartient à l’énergie de La Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire, a comme propriété « d’harmoniser le Centre ». La saveur Acide, à mettre en relation avec l’énergie du Foie, est astringente. Elle « retient ». Quant à la nature tiède, elle aide le Yang, réchauffe l’interne et désobstrue les vaisseaux.

Les méridiens et organes destinataires sont ceux de :

  • l’Estomac,
  • le Gros Intestin
  • Les Reins.

*Une de grandes actions en MTC est de régénérer les liquides organiques et d’arrêter la soif. C’est un fruit très désaltérant, et ce grâce à sa nature astringente. Il a un très fort pouvoir hydratant.

*On l’utilise en cas de faiblesse du Yin de l’estomac qui génère un état de chaleur : c’est le phénomène de soif, d’assèchement qui apparaît avec une sensation de langue, de bouche et de gorge sèche.

*Dans les textes il est dit que Shi Liu « fixe les intestins » et « arrête la diarrhée ». En cas de déséquilibre de l’énergie de la Rate, il y a une perte de Qi qui se produit. Les sphincters ne sont plus contrôlés et les aliments de moins en moins bien digérés. La grenade est donc un anti « selles molles » et peut entrer dans les traitements de dysenterie chronique.

*Elle possède des vertus appétitives. En tonifiant l’énergie de l’Estomac, elle favorise la digestion du bol alimentaire. Il conviendra alors de la prendre un peu avant le repas, au petit déjeuner le matin ou au goûter.

*Il est dit qu’elle atténue les effets de l’alcool, surtout quand la soif est présente ou l’agitation importante.

On retrouve quelques contre-indications :

  • Elle favorise la carie dentaire.
  • D’autre part il convient d’éviter d’en consommer en cas de faiblesse du Poumon avec la présence de bronchite chronique, d’asthme, de tuberculose.
  • Comme toute saveur douce prise en excès, elle peut favoriser l’apparition de mucosités, de Tan.

 

Que disent les recherches modernes ?

Les recherches modernes ne font  que répéter ce que dit la théorie des signatures initiée par Paracelse en Occident selon laquelle « tout ce que la nature crée, elle le  forme à l’image de la vertu qu’elle entend y attacher ». Cette théorie étant évidemment à la base de toute la pharmacopée chinoise.

En effet, les graines de grenades ressemblent à des globules rouges. Or, nous allons voir qu’on utilise ce fruit pour la prévention et le traitement des maladies cardio-vasculaires, l’athérosclérose, l’hypertension, l’insuffisance cardiaque et les maladies du système digestif. Elle favorise en parallèle la croissance des cheveux (qui sont à mettre en relation avec le sang en MTC) et des ongles (qui sont « l’extrémité du Foie » en MTC).

La médecine moderne s’intéresse de plus en plus à ce fruit « venu d’ailleurs ».

*Les arilles de grenades contiennent des Flavanols (ou catéchines) comme les cerises ou les prunes, mais en moins grande quantité. La coloration rouge des grenades vient de la présence d’anthocyanidines, des pigments naturels appelés aussi anthocyanes. 

*De par ses grandes propriétés antioxydantes, la grenade est un puissant anti-inflammatoire. Ceci est d’autant plus vrai quand le fruit est pressé entier, car les antioxydants sont présents en grande quantité dans les membranes blanches qui entourent les graines.

*Les polyphénols du jus de grenade fermenté semblent être particulièrement efficaces aussi contre le cancer de la prostate. Non seulement préventivement, mais des patients atteints de ce type de problème ont pu maintenir stable leur taux de PSA quatre fois plus longtemps qu’avant le traitement en prenant chaque jour un verre de jus de grenade. On a retrouvé des résultats similaires dans certains cancers du côlon et du sein.

*Les personnes atteintes de cardiopathie voient leur circulation sanguine améliorée dans les artères. De même, une prise régulière de jus de grenade permet de diminuer le taux de cholestérol total et de « mauvais » cholestérol (LDL). Ce fruit est donc intéressant chez les personnes diabétiques ayant un taux élevé de lipides sanguins. Il est aussi capable de réguler la pression sanguine chez certains hypertendus.

*Le jus de grenade a un effet « neuro-protecteur ». C’est une excellente boisson préventive des maladies dégénératives du cerveau comme la maladie d’Alzheimer.

*Les extraits de grenade peuvent bloquer certains enzymes connus pour endommager les articulations chez les personnes atteintes d’arthrose.

*La grenade est très bonne pour traiter les maux d’estomac, les bouffées de chaleur, les hémorroïdes, la conjonctivite. Elle permet de stimuler les défenses immunitaires.

*En relation avec ce que dit la MTC, la membrane blanche qui se trouve à l’intérieur de la grenade est très bonne pour arrêter les diarrhées, traiter les ulcères de la bouche et de la gorge.

*La peau de la grenade a des propriétés très intéressantes pour réduire les rides et les ridules et pour fournir à la peau du visage une hydratation quotidienne naturelle. Elle soutient la régénération des cellules et prévient l’apparition de l’hyperpigmentation et des taches sombres.

*Boire régulièrement du jus de grenade renforce les follicules pileux et réduit fortement la chute des cheveux en automne et au printemps, rendant les cheveux plus sains et plus brillants.  L’huile de grenade à des effets spectaculaires sur la réduction des pellicules.

Mode d’utilisation.

La partie comestible des fruits frais est formée de l’arille, l’enveloppe charnue rouge entourant la graine. Les fruits sont cueillis de septembre à décembre. Une petite particularité : les fruits ne continuent pas à mûrir après la cueillette. Ils font partie des fruits dits non climatériques.

Au moment du choix, les fruits doivent être fermes, ronds.

Prenez les plus lourds pour leurs tailles afin qu’ils soient plus juteux. La peau doit être lisse, brillante et sans coupure. En les tapotant, vous devez entendre comme un son métallique.

Les fruits peuvent être stockés pendant quelques semaines dans un endroit frais et sec. Encore mieux au réfrigérateur. Les jus frais doivent être réfrigérés et consommé dans les deux ou trois jours suivant leur pressage.

Vous pouvez les consommer nature, à la cuillère, en jus, en sirop. Certains incorporent les grains dans des salades, des sorbets…

En jus, vous pouvez détacher la membrane branche et presser les graines dans un presse-agrume. Dans une centrifuge, vous pouvez garder cette membrane. Les vertus thérapeutiques n’en seront que meilleures.

Conclusion

La grenade aux vertus trop méconnues est un fruit qui joue un rôle important dans la pharmacopée chinoise. Mais comme toujours, variez le plus possible vos différents apports de fruits et de légumes. Et si vous décidez de faire une cure de ce fruit, qu’elle ne se prolonge pas au-delà de neuf jours.

Et attention au quantitatif. Ce n’est pas parce que vous allez en boire deux litres par jour que vous allez obtenir les résultats escomptés. Bien au contraire ! La règle des « neuf » jours tient une place centrale dans la diététique chinoise.

 

Le NAVET

Le NAVET, Luo Bo  par Jean Pélissier professeur en MTC

 

Le navet est un légume très ancien, cultivé sur les cinq continents.

Il a toujours été considéré comme un légume, mais aussi comme un alicament.

C’est un des légumes les plus consommés en Chine, mais aussi certainement un des légumes les plus puissants au niveau de la médecine.

Il existe un dicton populaire qui dit : « Qui mange un navet, gagne une année ».

Le nom chinois du navet est Luo Bo.

On consomme surtout sa racine. Il en existe de plusieurs formes différentes.

Nous avons ainsi :

–       Les navets longs de couleur  blanche. Celui qui est long et mince est le meilleur. C’est lui qui prioritairement sert d’alicament.

–       Les navets à corps gros et court. Ils peuvent être verts ou violets et servent surtout en tant que légumes, car ils ont plus de chair, bien qu’en cuisine, on puisse aussi utiliser les longs.

 

Commençons donc par nous intéresser au Luo Bo, au navet blanc.

C’est lui qui est le plus consommé en Chine. Nous allons voir que c’est l’un des produits les plus utilisés pour expulser le Tan.

Je vous rappelle que le Tan est le terme générique en médecine chinoise pour signifier tous les amas, les stagnations de quelque origine qu’elles soient. Autant de déchets que le corps n’a pas pu expulser et qui peuvent, à la longue, se transformer en poisons, ce que les Chinois appellent « Du ».

Fondamentalement, il y a deux manières de le cuisiner et de le consommer cru ou cuit.

Quand on l’utilise comme alicament, on ne le  cuit pas, on le consomme cru. Le cuit  sert  comme aliment, bien qu’il ait aussi d’importantes vertus médicinales.

Vertus thérapeutiques selon la médecine chinoise

Le navet blanc cru est de nature froide-fraîche (comme d’ailleurs la plupart des aliments qui poussent sous la terre).

Sa saveur est alors piquante.

Par contre, quand on le cuit, il devient de nature modérée et surtout son goût devient sucré.

Les organes et les méridiens cibles sont ceux des :

  • Poumons, 
  • de la Rate, 
  • du Gros Intestin, 
  • de l’Intestin grêle, 
  • de l’Estomac et 
  • des Trois Foyers.

Pourquoi le Poumon ? Parce que, entre autres, selon la théorie des signatures, la couleur blanche et la saveur piquante sont à mettre en relation avec l’énergie de cet organe.

C’est pour cela qu’il est dit « qu’il traite la chaleur résidant dans le Poumon ».

Quand il est cuit, il devient sucré et on sait qu’en pharmacopée chinoise,  la saveur sucrée permet de lubrifier et de rafraîchir le Poumon.

Quand il est cru, sa saveur piquante dissout donc le Tan au niveau du Poumon et surtout aide le Poumon dans sa fonction descendante de l’énergie évitant ainsi les stagnations au niveau de celui-ci.

Je vous rappelle qu’une des conséquences de la stagnation d’énergie au niveau du Poumon est la production de Tan sous forme de crachats, de bronchites chroniques entre autres.

Pour son rôle sur le système digestif (rate, gros intestin, intestin grêle, estomac, Trois Foyers), on l’utilisera surtout cuit.

Cru, il a donc comme propriété principale :

  • De dissoudre le Tan
  • De faire circuler le Qi, l’énergie surtout au niveau de sa fonction descendante, qui est à mettre en relation avec le Poumon.
  • Grâce à sa nature fraîche, il peut guérir les inflammations de la gorge
  • Mais aussi, il permet d’éliminer l’accumulation de chaleur due à l’alcool et au tabac. Nous savons que la saveur piquante est très puissante pour enlever la « chaleur-humidité » du corps. C’est pour cela que le piment est principalement utilisé dans les climats chauds et humides.

Quand il est cuit, nous avons vu que cela lui faisait perdre sa propriété piquante et qu’il devenait sucré, Gan en chinois.

  • Son rôle principal, là aussi, est :
  • de dissoudre le Tan,
  • de neutraliser les produits toxiques,
  • de rafraîchir la chaleur,

Le navet vert

 

 

 

est de nature plus fraîche que le blanc, et il reste toujours frais, même quand  il est cuit.Son action principale est de dissoudre, d’expulser le Tan. Il convient de ne pas le prendre trop souvent justement à cause de sa nature froide.
Par contre, il est excellent quand on veut s’en servir en tant qu’alicament. Ces effets sont identiques à ceux du navet blanc, mais plus puissants.

  

Les navets ronds violets, sont utilisés prioritairement avec les blancs dans la cuisine

Ils ont comme particularité, comme les autres d’ailleurs, de contenir énormément de fibres qui vont aider à augmenter le péristaltisme intestinal et à nettoyer les villosités intestinales.

 

 

 

Modes de préparation

Il existe beaucoup de manières de le préparer. En effet, il peut être consommé :

  • cuit,
  • cru,
  • sous forme de jus
  • Cuit, il entre donc dans une multitude de préparations culinaires.

Il peut aussi bien accompagner des plats à base de poisson. Il peut être consommé avec de la viande.

C’est un des composants essentiels des soupes.

Par exemple, une soupe à base de morceaux de bœuf et de navets a comme propriété de rafraîchir et de tonifier le poumon.

À l’instar des Chinois, les Arabes connaissent bien cette utilisation. Dans un couscous, de manière systématique, ce légume doit être présent.

Il permet de digérer entre autres la viande  de mouton et le blé qui deviennent nocifs s’ils stagnent dans l’estomac.

Cru, il peut être coupé en morceaux, râpé. Il peut donc être aussi réduit en poudre ou bien on peut en tirer du jus avec un extracteur.

Quelques exemples d’utilisation

En cas, par exemple, de maux de gorge importants avec des crachats très épais et difficiles  à expectorer,  consécutifs à un état que l’on appelle de « chaleur-humidité » située ou au niveau du Poumon ou au niveau de la Rate Estomac.

Ce Tan peut alors être facilement éliminé en buvant quelques gorgées de jus de navet.

Quand on prend un petit verre de Luo Bo cru, cela peut désobstruer l’estomac et favoriser l’évacuation des selles.

On peut aussi consommer de petits verres de Luo Bo cru (blanc ou vert), pas plus de 40cc à la fois, soit un petit verre ou une petite tasse, lorsque l’on a « tout sur l’estomac », que l’on n’arrive pas à digérer.

Ce jus permet donc de lutter contre les amas d’aliments non digérés dans l’estomac.

Encore un autre effet. La peau en physiologie chinoise fait partie intégrante du « logiciel Poumon ».

Pris régulièrement en tant que légume ou sous forme de jus, c’est un produit très puissant pour lutter contre l’acné. Entre autres,  parce que ce produit fait circuler l’énergie du Poumon, enlève le Tan et s’oppose aux stagnations.

Conclusion

Si vous n’aviez qu’une seule chose à retenir, quant à une consommation régulière de ce légume, c’est son action « anti-Tan », anti-amas d’aliments.

 

le PIGNON

LE PIGNON       par Jean Pélissier professeur en MTC

Le pignon de pin ou Song Zi en chinois est la graine du pin.

C’est la graine qui pousse sous chaque écaille du cône ou de la pomme du pin parasol. La récolte se fait entre octobre et mars, lorsque le soleil permet l’ouverture des écailles de la pomme de pin.

Une fois « décortiquée », la graine est blanc nacrée. Selon la théorie des signatures, elle s’apparente de par sa couleur au Poumon.

Cette graine est connue et consommée depuis le paléolithique en Europe et en Asie. Connue en Chine depuis des millénaires, dans de très nombreux compendiums de pharmacopée, cette graine était considérée comme un aliment de longue vie. 

Nous allons voir qu’en médecine chinoise, Song Zi, le pignon est un produit très important pour agir sur la toux sèche, mais aussi sur certaines formes de constipation.

QUE DIT LA MÉDECINE CHINOISE ?

Le pignon est de nature Tiède et de saveur Douce.

La saveur douce permet d’harmoniser la digestion. Mais elle permet aussi d’hydrater et de lubrifier. Quand elle est combinée à la nature tiède, elle permet de reconstituer l’énergie et de faire monter le Yang.

Les organes méridiens où vont se diriger principalement ses effets sont ceux :

  • Du Foie
  • Des Poumons
  • du Gros intestin.

Ses actions principales sont :

  • d’humidifier le Poumon,
  • d’arrêter la toux,
  • d’humidifier le gros intestin
  • de favoriser l’évacuation des selles.

*En MTC, Poumons et Gros intestin font partie d’un même système d’organe. Par exemple, une longue exposition à des fumées asséchantes comme celles dégagées par la combustion du charbon ou de la cigarette favorisent l’apparition d’une sécheresse du Poumon, mais aussi du Gros intestin. Cela peut être une cause de toux sèches ou très peu grasses qui perdurent et des problèmes de constipation par manque de lubrification et asséchement des selles. Des décoctions de pignons sont excellentes dans ce cas.

*Une faiblesse du Yin des Reins peut être à l’origine d’un asséchement des liquides organiques. Song Zi est très connue en Chine pour lutter contre la constipation de la personne âgée ou après le post-partum.

*Comme la peau fait partie intégrante du «système Poumon »  il est dit que le « pignon nourrit la peau », prévient les rides et la sécheresse des tissus cutanés. Il leurs donne de l’éclat.

*Une très bonne recette en ce qui concerne les problèmes de sécheresse du Poumon-Gros intestin : « Mélanger à parts égales 20gr de pignons, de graines de sésame et de noix, et mastiquer longuement ». Cela peut être un très bon petit-déjeuner ou un goûter de milieu d’après-midi.

*En cas de toux sèches qui durent, toux que nous rencontrons souvent chez nos enfants, ou quand la batterie est un peu à plat (la médecine moderne parle de toux allergiques), vous pouvez faire une décoction avec 50gr de pignons, en la ramenant d’un bol à une tasse. Avec les mêmes graines, vous pouvez refaire une autre décoction dans la journée.

*Il est dit dans les textes que le pignon est excellent pour les personnes âgées, car il permet de « nourrir le cerveau ». Il aide à prévenir la sénilité.

QUE DISENT LES RECHERCHES MODERNES ?

*Le pignon possède une forte concentration en acide gras essentiel : « C’est le bon gras » pour la santé.

*Il est riche en phosphore, en fer, en magnésium, mais aussi en potassium.

*Il est très riche en fibre,  ce qui favorise la digestion du bol alimentaire et l’élimination des déchets.

*C’est une très bonne source de protéines végétales pour les végétariens, comme d’ailleurs la plupart des fruits à écales.

*Cette graine contient une quantité importante de Vit. E qui est un antioxydant notoire, protégeant entre autres la membrane cellulaire.

*Elle possède des propriétés anorexigènes, favorisant la réduction de la faim.

*De par sa haute teneur en graisses insaturées, en fer et en protéines, elle possède des vertus antifatigues et « anti-âge ».

*Ses vertus hypocholestérolémiantes, lui permettent de réduire les maladies cardio-vasculaires.

*Les pignons contiennent de la lutéine qui prévient en autres les maladies de l’œil, et en particulier la DMLA.

MODE D’UTILISATION

*En pure pharmacopée traditionnelle chinoise, la dose de décoction journalière se situe entre 10-15gr.

*Le pignon peut être consommé cru, en pâte. Dans certains cas, on peut légèrement le « Yanguiser » en le faisant très rapidement sauter à sec dans une poêle, en évitant de la carboniser. On augmente ainsi son pouvoir réchauffant en cas de froid interne.

*Il entre dans une infinité de recettes, gâteaux, salades, apéritifs. Dans les pays nord-africains, on en rajoute dans le verre de thé à la menthe. Qui ne connaît pas le pesto italien, compagnon indispensable du basilic.

*Attention. Du fait de leur charge importante en graisses polyinsaturées, les pignons peuvent très vite rancir. Achetez-les dans des magasins où il y a une bonne rotation des marchandises. Ne pas hésiter au moment de cet achat à les sentir, et conservez-les chez vous dans une boîte hermétiquement fermée.

*On trouvera de l’huile de pignon qui peut donner un goût très subtil à de très nombreux plats.

CONTRE-INDICATIONS 

*Il convient d’éviter d’en consommer en cas de selles molles liées à une faiblesse de l’énergie de la Rate, de même en cas « d’humidité interne » avec un enduit épais blanc sur la langue et des crachats abondants.

*Il existe quelques rares cas d’allergie aux pignons, comme d’ailleurs dans tous les fruits à écales.

CONCLUSION

Le pignon doit donc faire partie des aliments indispensables, quand nous voulons varier au maximum nos expériences gustatives et culinaires. Mais comme toujours, n’en faites  surtout pas un aliment quotidien. En manger en trop grandes quantités ponctuellement (l’équivalent d’une poignée au moment d’un apéritif par exemple) ou au quotidien sur une longue période de temps est nocif. Cela à toutes les chances de se retourner contre votre santé. Vous risquez de générer ce qu’on appelle en MTC un état « d’humidité interne » très préjudiciable pour la santé. N’oubliez pas, un aliment, une plante peut nous guérir ou nous rendre malades. Tout est une question de quantité.

Donc comme en tout, optez pour la voie du juste milieu, ni trop ni trop peu.

la SAUCE SOJA

La Sauce de Soja, Jiang You  par Jean Pélissier professeur en MTC

 La sauce de soja s’appelle Jiang You en Chinois.

C’est une sauce liquide faite à partir du soja jaune qui dans la pure tradition est faite sans adjonction de blé comme nous allons le voir.

Très connue au Japon, ce produit porte alors le nom de Tamari.

La sauce de soja est un liquide de couleur ambrée, brunâtre ou rougeâtre, plus ou moins foncée.

De saveur très prononcée et salée, il résulte, après de longs mois de fermentions dans une saumure, de la libération de certains enzymes par une moisissure, l’aspergillus coryza.

Son origine remonte à la dynastie des Zhou. C’est une des sauces les plus anciennes du monde.

Selon la légende, quand le bouddhisme prit son essor dans l’Est de la Chine, il fut accompagné par la diffusion du végétarisme. Pour se substituer à certaines sauces à base de produits animaux, il fut créé une pâte fermentée salée à base de soja qui, au fil des siècles, se transforma  en sauce de soja.

Cette préparation se diffusa ensuite dans tous les pays d’Orient, pour ensuite devenir un des produits phares de la culture chinoise en Occident.

Produit indispensable dans une cuisine chinoise, il pourra dans certains cas remplacer le sel dans nos plats. Ce condiment est sept fois moins riche en sodium que le sel de table !

Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, nous allons voir que c’est un excellent ingrédient pour « nettoyer » naturellement des aliments susceptibles de comporter des petites bébêtes indésirables.

Que dit la médecine chinoise ?

Jian You, la sauce de soja est de saveur Salée et de nature Froide.

Nous savons que la saveur salée,  prise en petites quantités « nourrit » l’énergie des Reins. Elle permet aussi de purger et d’amollir les indurations en dispersant les nodosités. La saveur Froide quant à elle neutralise entre autres les toxines de la chaleur.

Les méridiens organes destinataires sont ceux :

  • de la Rate,
  • de l’Estomac 
  • des Reins.

Les actions principales en médecine chinoise de la sauce de soja sont de :

  • Éliminer la toxicité,
  • harmoniser l’Estomac,
  • tonifier les Reins,
  • régulariser la Rate.

*Traditionnellement on se sert de Jiang Yiu dans la cuisine pour « détoxiquer » les aliments. En effet, c’est un produit très connu pour prévenir les intoxications alimentaires. C’est pour cela qu’il est régulièrement incorporé dans les viandes, les poissons, les légumes, les féculents.

*En tant que tonique de l’énergie de la Rate et agissant sur l’estomac, il permet d’ouvrir l’appétit, et donc d’être un apéritif. Mais il permet aussi de retrouver l’appétit  chez certaines personnes convalescentes ou en grande faiblesse.

*En application externe, on s’en sert traditionnellement pour traiter les brûlures. Mais il est aussi très efficace pour traiter et calmer les piqûres d’insectes, entre autres de guêpe et d’abeille. Il suffit pour cela d’appliquer régulièrement un peu de sauce de soja sur la zone à traiter.

*En Chine sauce de soja et gingembre frais font très bon ménage pour potentialiser tous les effets précédents.

Que disent les recherches modernes ?

*En alcalinisant le pH sanguin, il combat la fatigue.

*Très riche en acide acétique, il permet d’éliminer de nombreux micro-organismes qui peuvent être  présents dans l’alimentation.

*La sauce de soja contient une grande quantité de phosphore bon pour les os, les dents, le fonctionnement des nerfs et des muscles, mais aussi pour le métabolisme du calcium.

*Il contient aussi du potassium qui, avec le sodium, maintient l’équilibre acido-basique, contrôle le pH des cellules, la transmission de l’influx nerveux, le fonctionnement des reins et des glandes surrénales, la synthèse des protéines et le métabolisme des glucides.

*On y trouve aussi une grande quantité de vit B et de Fer.

*L’action antitoxique de la sauce de soja provient entre autres de la levure utilisée pour faire fermenter le soja qui a des propriétés d’antibiothérapie.

Mode d’utilisation.

Comme nous l’avons dit plus haut,  Jiang You en Chinois, ou Tamari au Japon, est une sauce de soja traditionnelle faite à « l’ancienne » uniquement à base de haricots de soja jaune, sans ajout de céréales ni d’autres additifs (donc pas d’amidon ni de gluten).

Il serait trop long ici de vous en donner le mode de préparation. Pour faire court, les graines de soja jaune sont utilisées entières. Elles vont être fermentées avec du sel marin et de l’eau pure pendant un an à un an et demi, dans des fûts en cèdre. En effet, comme ces graines contiennent naturellement des graisses, la vitesse de fermentation est considérablement ralentie. Au bout de ce temps, la sauce peut être consommée, mais sera de goût plutôt âpre. Il faut 3 à 4 ans pour que le goût sucré apparaisse. Au bout de cinq ans, c’est la plénitude des saveurs qui s’exhale, en particulier liée à la multiplication de certaines « bonnes » bactéries.

Malheureusement, cette véritable sauce de soja que l’on trouve dans le commerce n’est plus du tout traditionnelle. Et le comble, c’est une invention chinoise moderne qui permet de produire un liquide hydrolysé chimiquement, sans aucune fermentation à partir de farine de soja dégraissée, lui donnant un goût de caramel.

Bien évidemment ce produit perd toutes les vertus médicinales que nous avons vues plus haut.

Quelque terme chinois dans le maquis des sauces de soja :

  • Shēng chōu : sauce soja légère et fine (faible viscosité), opaque, brun clair.
  • Tóu chōu  : sauce soja issue de la première pression des graines de soja, signifie « première sauce soja ». Le tóu chōu est vendu comme une sauce de soja de première qualité, telle une huile d’olive extra-vierge, le goût issu de cette première pression est considéré comme supérieur.
  • Shuāng huáng : sauce soja doublement fermentée.
  • Yìn yóu : une sauce soja plus sombre, aux arômes plus riches et complexes, fabriquée initialement à Taïwan, utilisant seulement des graines de soja avec l’Aspergillus et du sel de roche.

*Procurez vous donc de la sauce de soja Jiang You ou du Tamari dans les magasins Bio en s’assurant qu’il n’y a pas d’adjonction de blé. Mais aussi que le soja sera d’origine non transgénique. Il faut y mettre le prix. Une sauce de soja bon marché ne peut être que de fabrication industrielle.

*La véritable sauce de soja est un produit qui se consomme en très petite quantité. Quelques gouttes suffisent pour lui donner toutes ses vertus médicinales.

*La sauce de soja est un complément idéal pour accompagner tous les plats à base de légume, les plats de volaille, poisson, viande.

*Elle peut remplacer le sel ordinaire dans nos préparations culinaires. Il suffit de quelques gouttes pour transformer un plat « monotone » en un véritable régal pour le palais.

*Dans les régimes végétariens, on s’en sert pour préparer le Tofu, le fameux fromage de soja qui peut remplacer les protéines animales.

*Dilué, on peut faire mariner les viandes et les poissons avant de les griller.

*Pour éviter toute altération, il est préférable de conserver la sauce de soja à l’abri de la lumière.

*Une excellente vinaigrette à base de sauce de soja. Testez là  et vous serez conquis : « Mélanger dans un bol une cuillère à soupe de vinaigre de vin, une demi-cuillère à café de « vraie » sauce de soja, une demi-cuillère à café de moutarde de Dijon, du poivre et un petit peu de curry et évidemment pas de sel ! Ajoutez 3 cuillères à soupe d’huile d’olive et goûtez ! »

Conclusion

À condition de choisir la bonne sauce de soja, c’est un ingrédient qui au regard de ses vertus médicinales, pourra tout à fait entrer dans nos habitudes culinaires occidentales. Certains grands chefs ne s’y trompent pas.

Mais une mise en garde ! En ligne de mire, vous devez faire très attention à l’excès de saveur salée.

Comme toute saveur, prise en quantité correcte, elle tonifie l’énergie de l’organe cible auquel elle appartient. Par contre si on dépasse la dose, elle se retourne contre l’organe et déclenche les pathologies.

Quelle dose ? Normalement nous ne devons pas sentir qu’un plat est salé. Si c’est le cas, on est déjà largement en surdosage. Et évidemment ne jamais rajouter de sel une fois un plat cuisiné, donc bannir la salière sur la table !

La sauce de soja peut donc remplacer le sel de temps en temps dans nos plats, mais quelques gouttes seulement !

 

L’ ENDIVE

 

L’ENDIVE   par Jean Pélissier professeur de MTC

 L’endive fait partie de la grande famille de la chicorée et s’appelle Ku Ju en chinois.

C’est une variété de chicorée amère, Cichorium Intybus de la famille des Astéracées. Que ce soit l’endive, la scarole, la frisée, la trévise, la puntarelle, ces légumes ont des propriétés communes comme nous allons le voir.

L’endive est donc une variété de chicorée appelée encore « Chicon » ou « barbe-de-capucin » qui se trouve sur nos étals en période hivernale.

Il faut savoir que l’endive est considérée comme un « légume nouveau » qui nous vient de Belgique. C’est le jardinier en chef de la société d’horticulture belge, un certain M. Bréziers qui, dans sa cave, serra de petits monticules de terre autour de quelques pieds de chicorée sauvage. Il obtient alors une salade en forme de fuseau, avec de larges feuilles plates, qu’on appela « chicorée Witloof », chicorée à feuille blanche. Ce fut « l’or blanc des flamands ».

La chicorée est réputée pour ses vertus médicinales depuis la nuit des temps. Les Grecs l’appelaient « l’amie du Foie ».

Nous allons voir que c’est un légume qui a comme point fort en médecine chinoise de pouvoir nettoyer le Foie. Ce n’est pas pour rien que nous le trouvons sur nos étals en hiver, quand l’alimentation est plus riche pour se protéger du froid.

Et c’est évidemment un des légumes que nous devons consommer régulièrement après les fêtes pour désengorger notre Foie.

Dans la Grèce et la Rome antiques, Dioscoride, Galien et Pline l’Ancien attribuaient à la chicorée diverses propriétés médicinales, notamment reliées à la digestion. Dans un grand nombre de pays, elle devint rapidement partie intégrante de la pharmacopée. Les indiens Cherokee employaient la racine comme tonique du système nerveux !

Que dit la médecine chinoise ?

L’endive est de saveur Amère. Sa nature est Froide. Une des grandes propriétés de la saveur amère est de faire descendre, mais aussi de purger et d’assécher l’humidité. Cette action est grandement renforcée par la nature Froide.

Les méridiens organes cibles sont :

  • Le Cœur
  • L’estomac
  • Le Foie
  • La vésicule biliaire.

Ku Ju a pour principales actions :

  • De clarifier la chaleur du Foie.
  • Dégager la vésicule biliaire.
  • Dégager les voies urinaires.
  • Ouvrir l’estomac.

Ses indications principales :

*En MTC, les endives, mais aussi la scarole, la frisée et en règle générale la chicorée ont comme propriété de drainer le Foie et la Vésicule biliaire.

En pharmacopée chinoise, on s’en sert en cas d’ictères, de jaunisses causées par l’obstruction des voies biliaires par ce que nous appelons « la chaleur-humidité ».

Dans la diététique traditionnelle, on s’en sert très souvent pour nettoyer le Foie surtout après les lendemains de fêtes. C’est aussi un excellent légume à préconiser lorsqu’il’ y a des problèmes de « stagnation d’énergie au niveau du Foie ». Nous savons que la stagnation génère de la chaleur qui favorise la transformation des déchets en poison. Or ce tableau est le plus souvent lié à des perturbations émotionnelles. 

*C’est un anti-inflammatoire très intéressant des voies urinaires. En effet, un excès de « chaleur humidité » dans la vessie, les reins ou l’urètre peut-être à l’origine de cystites, de mictions fréquentes avec plus ou moins de difficultés à uriner, des brûlures à la miction avec des urines troubles dans certain cas accompagnées de traces de sang.

De multiples causes peuvent être à l’origine de ce tableau. Mais il faut savoir qu’une mauvaise diététique est très souvent à incriminer dans ce type de pathologie comme l’excès de saveur sucrée-acide (les jus de fruits, les compotes, les confitures, les tomates…), mais aussi l’excès de graisses saturées (charcuteries, chocolat…). L’endive est alors excellente pour aider à éteindre progressivement cette chaleur et évacuer l’excès de déchets et de liquides.

*Autre point intéressant. La saveur amère de l’endive, prise évidemment en petite quantité a comme propriété « d’ouvrir l’estomac », d’être « apéritive », mais est aussi un facilitateur de digestion. On peut s’en servir en cas de ballonnements, de maux d’estomac, d’aigreurs ou de brûlures du tube digestif.

*Traditionnellement on l’utilise aussi pour diminuer les inflammations hémorroïdaires.

*En drainant le Foie, c’est un légume idéal pour agir sur les remontées acides, sur certains maux de têtes liés à un excès de Yang du Foie, sur les symptômes post-ménopausiques et les nausées.

*En rafraîchissant la chaleur-humidité, elle est conseillée pour les problèmes d’aphtes récurrents.

*En voie externe, par cataplasme, on peut appliquer les feuilles « froissées » sur les enflures, les inflammations en général, mais surtout celles des yeux. Mais aussi sur l’herpès labial.

Que disent les recherches modernes ?

*La saveur amère est donnée par l’intybine qui est un glucoside. Plus la chicorée a des feuilles vertes, plus cette saveur est prononcée.

*Elle contient une grande quantité de Vit.B9 ou acide folique très important dans la constitution des globules rouges, de l’ADN et des cellules musculaires et osseuses.

*Elle contient aussi du manganèse et du sélénium qui sont des oligo-éléments à au pouvoir antioxydant qui protègent les cellules contre ce qu’il est convenu d’appeler le « stress oxydatif ».

*L’endive permet de purifier le sang, tout en exerçant une activité anti-inflammatoire.

*Elle contient une grande quantité d’Inuline (à ne pas confondre avec l’insuline !) qui est utilisée comme un agent de texture et comme substitut de gras ou de sucre dans les aliments préparés. Elle est donc très intéressante pour ceux qui veulent réguler leur poids et pour les diabétiques.

*L’endive ne contient que 12 kcal pour 100gr (une endive pèse + ou – 150 gr) : c’est un allié minceur.

*Contenant une grande quantité de fibres, elle permet de lutter contre la constipation et de favoriser le transit intestinal.

Mode de préparation

*L’endive comme n’importe quelle chicorée peut être consommée crue, sautée, cuite à l’étouffé, à la vapeur, incorporée dans une soupe, braisée.

*En MTC on préfère la consommer blanchie ou cuite à la vapeur ou dans un wok. En effet la nature froide de la chicorée,  qui est accentuée dans l’endive (elle pousse dans une cave à l’abri du soleil) risque de bloquer la digestion. Ce ne sera pas le cas si vous la mastiquez 20-30 fois pour la « précuire dans la bouche ».

*Sa texture doit être ferme et croquante, les feuilles bien serrées, avec les pointes jaunes.

*Depuis le XVIIe siècle, la racine de chicorée est grillée et moulue, ce qui en fait le « café du pauvre », mais cela permet de diminuer les effets de la caféine. Les composés phénoliques qu’elle contient permettent de prévenir les thromboses et les inflammations.

*L’endive peut se conserver plusieurs jours au frais dans le bac à légumes de votre réfrigérateur, ou dans un sac en plastique dans votre cave. Attention de ne pas l’exposer trop longtemps au soleil : elle perdrait alors une partie de ses qualités nutritives et son amertume en serait augmentée.

Si voulez diminuer l’amertume de la frisée, faites là tremper 10 minutes dans de l’eau.

Contre-indications

*Il convient d’éviter de consommer de la chicorée, et à fortiori de l’endive en cas de faiblesse chronique du système digestif. On parle en MTC d’effondrement de l’énergie de la Rate et d’excès de Froid au niveau du Foyer-Moyen.

Conclusion

Nous voilà donc en présence d’un légume hivernal qui convient tout à fait à nos « débordements culinaires » des fêtes de fin d’année.

Il sera aussi très intéressant à consommer au début du printemps pour aider au nettoyage annuel du Foie !

Mais la saveur amère accompagnée de la nature froide si elle est bonne pour le Foie c’est à la condition de consommer des chicorées à une dose raisonnable, soit l’équivalent ici d’une endive.

Par contre si vous en faites une surconsommation vous pouvez obtenir l’effet totalement inverse.

 

 


Le POIVRE

Le poivre, Hu Jiao   par Jean Pélissier professeur en MTC

 Il provient du fruit séché de Hu Jiao, « piper nigrum » qui est une plante rampante à feuillage persistant de la famille des  Pipéraceaes.

Hu Jiao est originaire de l’Inde. Il a ensuite gagné les pays d’Asie du Sud Est, Madagascar et le Brésil.

Il ne faut pas confondre Hu Jiao avec Hua Jiao, le « poivre du Sichuan » qui est un « faux poivre ». Il provient en réalité d’un frêne épineux chinois.

Selon le stade de la récolte, on peut avoir du poivre vert, blanc, noir, rouge ou gris.

C’est en même temps un Yao, un médicament, mais aussi un condiment très prisé. En tant que plante aromatique, c’est un exhausteur de goût.

Hu Jiao, le poivre fait partie des « médicaments qui réchauffent l’interne ». Il a comme propriété de traiter tous les troubles induits par une faiblesse du système digestif.

Que dit la médecine chinoise ?

La saveur de Hu Jiao est Piquante et sa nature est Chaude. Combinant ces deux aspects piquant et chaud, on dit qu’il « correspond au Yang pur ». La nature piquante permet de disperser (ici les « amas d’aliments ») et la nature chaude de réchauffer entre autres le foyer moyen.

Ces organes méridiens cibles sont ceux :

  • de l’Estomac,
  • du Gros intestin et
  • de la Rate.

Le poivre a comme action principale de :

  • Réchauffer l’estomac, le « centre ».
  • D’harmoniser le diaphragme.
  • De faire descendre l’énergie.
  • De dissoudre les mucosités, le Tan.
  • « D’éliminer les toxines des viandes, des poissons, et des champignons ».
  • De calmer les douleurs dues au froid, Zhi Leng Tong.
  • De disperser les stagnations de froid, San Ling Zhi.
  • D’éliminer la rétention de liquide de type froid, Han Yin.
  • D’être apéritif et digestif.

Ses principales indications :

  • Il traite les stagnations dues au froid et les stagnations d’aliments.
  • La dysenterie de type froid liée à une humidification trop importante des intestins.
  • Les douleurs abdominales dues aux toxines de type Yin.
  • Les vomissements de liquide dû au froid dans l’estomac.
  • Les douleurs dentaires dues à la « chaleur flottante en superficie ».
  • Les problèmes d’inappétence et d’indigestion.

*En compresse froide, il soulage la douleur et réduit le gonflement dû aux contusions. Il est très efficace dans les arthrites localisées.

*Toujours grâce à son action antalgique, on peut se servir du poivre noir pour réaliser un onguent à appliquer en usage externe. On fait chauffer 10 cl d’huile de sésame dans une petite casserole. On y ajoute 1 cuillère à café de poivre en poudre. On laisse refroidir puis on filtre. On masse ensuite les parties douloureuses avec le baume obtenu.

Que disent les recherches modernes ?

*Le poivre augmente la sécrétion des sucs pancréatiques, ce qui lui confère une action digestive sur les graisses et les hydrates de carbone. En stimulant les papilles gustatives situées sur la langue, il a pour effet d’augmenter la sécrétion d’acide gastrique dans l’estomac qui permet une première digestion des aliments.

*Le poivre doit sa saveur piquante à des amides de la pipérine. La pipérine est un alcaloïde qui possède des propriétés antimicrobiennes, anti-inflammatoires, hépatoprotectrices.

*Elle permet de diminuer les flatulences causées par la consommation de légumineuses, surtout quand on est en présence d’un « froid interne » qui a tendance à ralentir le péristaltisme intestinal.

*Les  vertus antidépressives du poivre noir sont bien connues notamment dans la dépression, l’anxiété, l’insomnie et la peur. La pipérine du poivre augmente le taux de sérotonine qui est un neurotransmetteur, celui-ci jouant un rôle important sur le bien-être émotionnel en général.

*Le poivre noir présente des propriétés immuno-modulatrices et est en mesure de renforcer le nombre et l’efficacité des globules blancs. C’est donc un puissant moyen de défense contre l’invasion des microbes.

Son pouvoir antibactérien a été démontré pour plusieurs espèces de bactéries, dont les Staphylococcus aureus, Lactobacillus plantarum, Citrobacter sp, Escherichia coli, Plesiomonas shigelloides Streptococcus faecalis, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et Micrococcus roseus.

*Il stimule la décomposition des graisses donc favorise la perte de poids.

*En usage externe, en stimulant les mélanocytes, il permet de soigner le Vitiligo.

*Le poivre noir contient plusieurs antioxydants puissants. Son usage est important pour prévenir et réduire le stress oxydatif.

*Il est également conseillé dans les cas d’angines, de bronchites chroniques et de laryngites pour son action fluidifiante et expectorante.

Mode d’utilisation

Le poivre peut être consommé en grain ou moulu. En décoction, on en prendra 2 à 4 GR. En poudre les doses maximales se situent entre 0.5 et 1 GR.

D’octobre à avril, lorsque les fruits se trouvant à la base de l’épi commencent à s’ouvrir et virent au rouge, l’épi est récolté et séché au soleil ou au feu.

Quand les fruits deviennent de couleur noir-brun, ils sont récoltés et prennent le nom de Hei Hu Jiao, le « poivre noir ». Le  Dom Pérignon des poivres est le poivre de Kampot, ou celui de Belém.

Si la récolte se fait quand les fruits sont devenus entièrement rouges, ils sont trempés quelques jours dans l’eau, puis on enlève la peau et on les fait sécher au soleil. Les grains prennent alors une couleur gris-blanc. Ils s’appellent alors Bai Hu Jiao ou « poivre blanc ».

Le poivre en dehors de ses vertus thérapeutiques est donc souvent utilisé comme condiment. Il améliore l’appétit et rehausse le goût des aliments.

Traditionnellement, la consommation de poivre est à privilégier dans les climats froids humides ou pluvieux.

Pour en préserver au mieux les vertus médicinales et culinaires, il vaut mieux l’utiliser en grain et le moudre juste au moment de sa consommation.

Contre-indications

Elles sont importantes à connaître.

Tout d’abord, il faut savoir qu’une consommation excessive de poivre  peut :

  • Blesser le Poumon,
  • disperser l’énergie,
  • agiter le Feu,
  • provoquer des éruptions,
  • déclencher et augmenter les douleurs hémorroïdaires,
  • provoquer des saignements dans les selles,
  • des douleurs dentaires,
  • des troubles de la vision,

Il ne faudra pas consommer de poivre en cas de :

  • chaleur vide liée à une faiblesse de Yin avec des symptômes comme des bouffées de chaleur, la gorge sèche, des transpirations nocturnes, les pommettes rouges.
  • Il faudra éviter d’en consommer dans toutes les pathologies où le Yang prédomine, comme dans l’hypertension par exemple.
  • Évidemment, ne pas en prendre en cas d’ulcère à l’estomac.
  • La femme enceinte devra s’en abstenir.

 Conclusion

Le poivre est donc une épice très prisée, mais aussi une plante médicinale à part entière. À condition de ne pas en abuser, un peu de poivre par-ci par-là peut être un excellent rehausseur de goût.

 

le COING

 

 

 

LE COING,    par Jean Pélissier professeur en MTC

Le coing, Wen Po en chinois est le fruit du cognassier, Cydonia oblonga.

Cet arbre relativement petit (5-7m) est originaire du Moyen-Orient.

Déjà relatées dans certains compendiums de pharmacopées chinoises, les vertus de son fruit sont connues depuis plus de 4000 ans.

Les Grecs antiques connaissaient déjà ce fruit sous le nom de « Pomme de Cydon ». Ils pensaient que ce fruit pouvait éloigner les mauvais esprits. C’était aussi un symbole d’amour  et de fertilité.

Chez les Romains, c’est son huile essentielle qui était utilisée pour fabriquer certains parfums.

C’est un arbre qui pousse principalement dans des climats de type méditerranéens, en Espagne, en Grèce, au Portugal.  En Italie, on le connaît sous le nom de « pomme cotonneuse ».

Introduit en Provence au début du XVe siècle, il connut très rapidement une grande popularité. Dans le Sud-Ouest, les cognassiers servaient à délimiter les parcelles des terres agricoles.

Comme les poires, le coing contient des amas de cellules « pierreuses » donnant à leur chair une consistance granuleuse.

Ce fruit, qui arrive à maturité en fin d’automne, possède comme nous allons le voir une grande action de tonification de l’énergie de la Rate qui, rappelons-le, est le chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire en MTC.

Nous allons voir aussi que c’est un excellent coupe-faim quand il s’agit de retrouver la ligne.

Que dit la médecine chinoise ?

Le coing est de saveur Acide et Douce et de nature Tiède.

La nature tiède réchauffe l’organisme, augmente les métabolismes et stimule les fonctions vitales.

La saveur acide est astringente. Il est dit d’elle qu’elle « rassemble ».

Quand cette saveur est consommée sans excès, en agissant sur le Foie, il est dit « qu’elle nourrit les tendons et les muscles ».

La saveur douce quant à elle est un fortifiant général. Il est dit « qu’elle nourrit, tonifie et humidifie ».

Une combinaison de saveur douce et acide permet de régénérer les liquides organiques et d’apaiser la soif.

Les méridiens organes cibles sont ceux :

de la Rate,

de l’Estomac et

du Foie.

Les actions principales de Wen Po selon les compendiums traditionnels sont de :

Tonifier l’énergie de la Rate.

Dissiper les amas d’aliments.

Tiédir le centre.

Arrêter la diarrhée.

S’opposer à la montée à contre-courant de l’énergie (nausée, vomissements).

Générer les liquides organiques

Voyons quelques indications :

*Le coing est excellent à prendre quand on souffre de « grippes intestinales », de vomissements acides avec des distensions abdominales et de problèmes d’inappétence.

*En cas de diarrhées, il suffit de le couper en fines tranches, de les mettre à bouillir dans un litre d’eau et 50 grammes de sucre. Après avoir laissé réduire de moitié, il est recommandé de boire jusqu’à 4 cuillères à soupe de ce mélange par heure.

*Quand le coing est préparé en décoction, il régénère les liquides organiques et permet de combattre la soif.

*Si on se réfère à la théorie des signatures, le coing, de par sa texture et ces aspérités au niveau de sa peau,  était considéré comme bénéfique pour la croissance des cheveux. Dans la pratique, il permet de contrecarrer les effets secondaires de certains traitements médicamenteux, en particulier la chute des cheveux.

Mais aussi, le pépin de coing servait à fabriquer la « bandoline » des coiffeurs. C’était un cosmétique aromatisé, provenant du mucilage des pépins de coing et utilisé autrefois pour lisser les cheveux.

*Une autre signature : le coing peut de temps en temps ressembler à un cœur. Dans la pratique, il possède des actions tonicardiaques et hypotensives reconnues par la phytothérapie moderne.

 

 

 

Que disent les recherches modernes ?

*C’est un fruit très acide, avec un pH de +/- 3.7 qui possède un grand pouvoir astringent.

*Il contient aussi une grande quantité de fructose et de glucose.

*C’est une source très importante de fibres, nécessaires au bon fonctionnement du péristaltisme intestinal et au « bon nettoyage » du tube digestif.

*C’est effectivement une bonne source en Vit C, mais qui a tendance à disparaître au moment de la cuisson.

*Le coing est connu pour contenir une grande quantité de pectine qui est une substance fibreuse épaississante pouvant,  en se chargeant d’eau se transformer en gel.

La pectine permet de faire diminuer le  taux de cholestérol sanguin et la glycémie. Elle favorise la satiété et retarde la vidange gastrique. Elle protège aussi les cellules intestinales contre les infections microbiennes.

*Enfin elle contient de nombreux antioxydants, comme certains composés phénoliques qui auraient des effets positifs sur la prévention des cancers du côlon et des Reins.

Mode d’utilisation.

Traditionnellement, on peut l’utiliser sous de très nombreuses formes : en confiture, en gelée, en décoction, cuit au four comme des pommes de terre.

Qui ne connaît pas les pâtes de coing qu’aimaient préparer nos grands-mères.

Il est excellent aussi dans les tagines de volailles.

Le mot « marmelade » provient du mot grec « marmelades » qui signifie confiture de coings.

Dans certaines contrées, surtout en Europe de l’Est, il est considéré comme un légume qu’on mange salé et il sert à préparer certaines soupes hivernales.

Une célèbre gelée, celle de Cotignac : « Cuire ensemble des coings pelés et du sucre. Filtrez le tout et laissez refroidir. La gelée est prête ! »

*Il faut éviter de le consommer cru. Il est alors indigeste.

*Au départ, ce fruit a une peau de couleur verte qui vire progressivement au jaune lorsque le fruit est mûr en automne. Quand vous l’achetez, le fruit doit être lourd, charnu et ferme.

On peut le laisser finir de mûrir à température ambiante après la cueillette. Il peut se conserver plusieurs semaines dans un cellier frais ou dans le bas d’un réfrigérateur.

*Il contient des tanins qui disparaissent pendant la cuisson, mais qui peuvent lui donner un goût âpre.

*Un coing découpé s’oxyde très vite. Il faut alors l’arroser de jus de citron ou alors le cuire immédiatement afin d’éviter que sa chair devienne brune.

Contre-indications

*Il ne faudra pas en consommer en cas de diarrhées infectieuses (celles qui « brûlent ») de type chaleur-humidité.

*Il conviendra d’en modérer la consommation en cas de mucosités importantes dans les poumons comme lors d’une bronchite chronique ou certains types d’asthme chronique.

Conclusion

Selon la règle de diététique qui dit : « on ne devrait consommer que des fruits et des légumes de saison et de région » (ici surtout dans le sud), il est excellent à cuisiner en automne, saison propice aux désordres intestinaux.

Certes c’est un fruit qui n’a pas bonne réputation, souvent difficile à trouver sur nos étals de marché, mais il doit tenir une place de choix dans notre pharmacie naturelle.