Le CHOU RAVE

LE CHOU RAVE, Pie Lan                      Par Jean Pélissier professeur en MTC

Le chou rave est une variété de chou. C’est la base de sa tige renflée qui est utilisée comme légume. C’est donc un tubercule aérien.

 Il fait partie de la famille des brassicacées. Mais un de ses autres noms est gongylode qui veut dire « genou ». En effet, sa partie bulbeuse donne l’impression que la plante est agenouillée sur le sol. On l’appelle aussi « chou de Siam ».

Il est donc utilisé comme légume. Dans les temps de disette, on l’utilisait au même titre que le topinambour et le rutabaga.

Actuellement il est délaissé comme bien des légumes oubliés, mais nous allons pourtant voir qu’il a, en dehors de ses vertus culinaires très prisées dans la cuisine dite moderne, de très intéressantes propriétés médicinales.

Sa chair est tendre avec un goût très fin au parfum de noisette. Utilisé depuis fort longtemps en Chine, dans nos régions, il serait originaire du bassin méditerranéen. Les Romains l’appelaient « le chou de Pompéi ». De là, il a été exporté vers le nord de l’Europe.

C’est un légume très utilisé par les pays germaniques, peut-être pour ses propriétés diurétiques comme nous allons le voir.

Un dicton populaire dit : « un bouillon de choux raves fait perdre au médecin cinq sous ».

Que dit la médecine chinoise ?

Son nom est donc Piē Lán, 撇蓝.

Sa saveur est douce et piquante et sa nature est fraîche.

Elle pénètre dans les méridiens-organes :

                  de la Vessie et

                  du Gros Intestin.

Piē Lán a pour principales actions de

                  Favoriser la diurèse.

                  Permettre de clarifier la vessie.

                  D’éliminer la toxicité.

                  D’enlever la « chaleur du gros intestin ».

                  D’ouvrir l’appétit.

                  De faire descendre l’énergie en excès.

Ses indications principales :

*le chou rave est diurétique. Mais c’est aussi un antiseptique des voies urinaires. En médecine chinoise, on parlera de « chaleur-humidité » dans la vessie. La traduction occidentale est la cystite, l’urétrite avec des urines fréquentes, pressantes et troubles.

*En agissant sur le gros intestin, il permet d’atténuer l’inflammation de la muqueuse intestinale qui peut être à l’origine de saignements.

*Il permet d’atténuer les symptômes secondaires d’une prise excessive d’alcool.

*Il est indiqué dans les cas d’indigestion, d’accumulation d’aliments non digérés que l’on appelle Pei Lei en chinois.

*Le fait qu’il puisse éliminer la toxicité le rend intéressant dans les problèmes d’ictère, de furoncles, de dermites, d’abcès du sein. Il peut alors être préparé sous forme de décoction ou en cataplasme externe.

*Il est dit que boire du jus de chou rave frais peut suffire à faire arrêter des saignements de nez.

Que disent les recherches modernes ?

*Le chou rave trouve une place de choix dans les traitements d’ulcères gastriques et duodénaux.

*Il est très riche en magnésium, qui joue un rôle important dans la transmission de l’influx nerveux et la régulation du rythme cardiaque. Nous savons que sa carence est en Occident une des causes de la spasmophilie.

*Plusieurs études ont montré qu’une consommation régulière pouvait prévenir certains cancers tels que ceux des poumons, des ovaires et des reins. Je vous rappelle que consommation régulière veut dire une à deux fois tous les neuf jours, pendant la saison de production.

Il permet de prévenir le déclin des fonctions cognitives des personnes âgées, donc d’agir sur Alzheimer.

Mode de préparation

*On pourra le consommer cru, par exemple râpé ou en salade, coupé en fines lamelles.

Mais aussi à l’étuvée, en soupe, dans les potages comme dans le pot au feu, dans les ragoûts… Quand on le cuit à l’eau, la cuisson ne doit pas excéder 20-30 minutes à l’eau ou à la vapeur.

*Quand on le fait en décoction, pour des vertus médicinales, on ne doit pas dépasser la dose de 30 à 60gr par jour.

*On peut donc aussi l’utiliser en usage externe comme cataplasme.

*On prendra soin de choisir des choux raves de 5-7 cm de diamètre. Plus gros ils seraient fibreux.

Contre-indications

Ne pas en consommer en cas de diabète.

Conclusion

C’est le type même de légume qui a tendance à passer un peu aux oubliettes, à tel point qu’en France on s’en sert prioritairement pour nourrir les animaux avant l’humain!

On en trouve rarement dans les étals de nos supermarchés. Et pourtant dans la grande variété de produits fournis par la pharmacie du Bon Dieu, il tient une place de choix. Force faisant loi, à nous de le réhabiliter par une consommation plus régulière…