Conscience

Un texte de Jean Yves Leloup, philosophe.

« Virus, vaccins… Terrain ?

Bien qu’on m’y invite,

je n’entrerai pas dans ces querelles de marcassins déjantés et de cyborgs bien coiffés.

Je ne dirai jamais ce qu’il faut penser,

je dirai toujours qu’il faut penser.

Je ne dirai pas qu’il faut se faire vacciner

ou qu’il ne faut pas se faire vacciner ;

je dirai qu’il faut être conscient et conscient de sa conscience,

car le terrain c’est la conscience

et c’est souvent le terrain qui crée la maladie.

Selon l’état de conscience dans lequel nous sommes,

le placebo peut devenir un vrai remède,

le vrai remède peut devenir un pur poison.

Tuer un moustique ne transforme pas un marécage ;

assainir ou transformer le marécage

nous délivrerait mieux de tous les moustiques.

On le sait : « tuer un virus donne naissance à un autre

et pour chaque variant il faudra un nouveau vaccin… »

Combien faudra-t-il tuer de moustiques

avant de penser à changer l’eau du marécage ?

Ce n’est pas le moustique qui fait le marécage,

c’est le marécage qui fait le moustique.

L’eau de notre corps est sensible à nos pensées,

cela a été suffisamment montré.

De nouveau, le terrain c’est la conscience ;

transformer notre conscience

a des incidences évidentes sur l’eau qui nous constitue.

Y-a-t-il une autre voie pour assainir nos marécages ?

A notre liberté de conscience,

pourquoi préférons-nous la soumission

ou la démission de conscience ?

Pourquoi préférons-nous tous ces petits inquisiteurs

qui nous disent ce qu’il faut penser ou ne pas penser,

ce qu’il faut faire ou ne pas faire ?

Tous ces « bienveillants »

qui veulent notre bonheur en nous dispensant de notre liberté.

« Du fardeau de notre liberté » disait Dostoïevski.

Est-ce vraiment un fardeau ?

N’est-ce pas plutôt un exercice ?

Un exercice d’approfondissement de notre conscience ?

Découvrir en nous,

un espace qui n’est pas piqué par les moustiques,

rongé par les virus,

altéré par les vaccins ;

un silence, une liberté,

qui ne se laisse détruire ni par les mots,

ni par les ordres,

ni par les idées, ni par les émotions…

Un peu de calme dans la cité,

une oasis dans le coeur,

sensible à la beauté du ciel

et à la souffrance des hommes.

Un je ne sais quoi de pure conscience

ou de pure présence,

qui ne rajoute pas du bruit au bruit,

de la douleur à la douleur.

Une conscience ou un amour,

calmes et silencieux,

est-ce de ce côté là qu’il faut chercher une issue ?