La GRUE

La grue est une grande dame pleine de classe et d’élégance, son vol est gracieux.

La grue est calme, apaisante comme l’énergie de l’automne après l’euphorie de l’été.

Le pratiquant s’efforcera d’intégrer cette noblesse naturelle, toujours conscient de son axe.

Les mouvements de la grue renforcent les poumons, apaisent le cœur, en travaillant sur l’ouverture de la cage thoracique, sur la respiration, sur le relâché de chaque articulation des membres supérieurs pour stimuler les poumons.

Nous y voilà, c’est l’Automne, le temps  se rafraichit, il  pleut, les feuilles tombent.

Les journées  raccourcissent.

Et l’on se sent un peu triste, un peu mélancolique, fatigué…

Pas de soucis: c’est de saison !

La nature se prépare pour l’hiver, tout se ralentit et entame son repli.

L’automne est associé au sentiment de la tristesse, à l’élément métal, à la couleur blanche et son animal symbole est l’oiseau, la grue.

L’organe associé est le Poumon, c’est lui qui règle le débit de l’énergie dans les méridiens.

Le Poumon a la charge de la respiration, il se nourrit du Qi de l’air qu’il combine avec celui des aliments.

Le Poumon, seul organe directement « ouvert vers l’extérieur », (il gouverne l’ouverture et la fermeture des pores, le nez et la gorge), est vulnérable: la MTC lui attribue un rôle important dans la distribution de l’énergie défensive.

C’est donc une bonne saison pour renforcer le poumon (et éviter quelques rhumes et sinusites… sans parler de la fameuse grippe ).

Fourbissons nos armes !

Un bon massage des ailes du nez aux premiers signes de méchant rhume peut parfois suffire à court-circuiter l’attaque !

Dans le Qi Gong des 5 animaux, l’oiseau nous permet d’étirer les méridiens du Poumon (et du Gros Intestin qui est « l’entraille » associée), de libérer les émotions emprisonnées dans les fascias, de fortifier la poitrine, de faire jouer muscles et tendons pour débloquer le haut du dos, les épaules, les bras.

Les exercices :

–       stimulent Du Mai et Ren Mai les deux « vaisseaux » (gouverneur à l’arrière  et concepteur à l’avant), favorisant une meilleure amplitude respiratoire.

–       sollicitent aussi le sens de l’équilibre.

–       opèrent un massage du cœur et des poumons grâce aux mouvements des bras.

–       activent les méridiens du poumon et Gros Intestin.

 

Les émotions apparentées à la tristesse: la peine, le chagrin, les remords, la mélancolie, l’affliction, la désolation « blessent » le Poumon.

Une tristesse vécue sur une  longue période  diminue ou épuise le Qi et attaque le Poumon (essoufflement, fatigue, états dépressifs, voix faible, pleurs, etc…).

 

Conclusion: Ne vous laissez pas abattre, faites l’oiseau si vous avez le moral dans les chaussettes, et prenez votre envol automnal vers de nouveaux horizons…
Et surtout RESPIREZ !

La Pratique du Qi-Gong

La pratique du Qi Gong      par Jean Pélissier professeur de MTC

 

En quoi la pratique des Qi Gong diffère-t-elle d’un simple exercice de gymnastique ?

On peut considérer qu’il y a trois niveaux dans la pratique d’une série de Qi Gong.

Le premier niveau peut effectivement nous faire penser à un mouvement de gymnastique. Le but alors n’est pas obligatoirement de renforcer la masse musculaire, mais avant tout de conserver la souplesse des articulations.

Nous savons que la source première de quasi toutes les pathologies internes est à mettre en relation avec ce que l’on appelle en M.T.C. une « stagnation de sang et d’énergie », génératrice de la trilogie : Rubor, Calor, Dolor : inflammation, gonflement et douleur.

Nous avons vu aussi que la surface de l’organisme est mise en relation avec les organes internes grâce aux fameux méridiens énergétiques.

La conservation de la souplesse des articulations, grâce à une pratique régulière d’une série de Qi Gong, va avoir un retentissement direct sur le fonctionnement des organes internes.

En effet une stagnation au niveau des organes va favoriser une raideur au niveau des articulations. Inversement, une libération des articulations va permettre de débloquer les organes internes.

Un exemple type parmi tant d’autres :

À force d’émettre en permanence de la colère qu’elle soit intériorisée ou extériorisée, une tension va se produire le long du méridien de la vésicule biliaire, qui passe, entre autres au niveau du cou.

Une raideur va s’installer dans cette région pouvant dégénérer vers des problèmes de cervicalgies chroniques ou aiguës, des brachialgies, des inflammations du canal carpien et j’en passe.

Si au quotidien, grâce à certains mouvements, on conserve la souplesse des cervicales, localement, il n’y aura plus de douleurs, mais cela aura aussi un impact direct sur la libération de sang et d’énergie au niveau du «
logiciel foie ».

Cela sous-entend :

qu’une bonne série de Qi Gong doit être à même de faire travailler au cours d’une même séance, toutes les articulations, agir sur tous les méridiens et de ce fait agir sur les cinq logiciels organes.

C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve dans toutes les grandes séries traditionnelles (les huit embellissements, les cinq animaux, etc..).

Si on en reste à ce premier niveau, à savoir donc celui de la conservation de la souplesse des articulations, une série de Qi Gong serait un « banal » exercice de gymnastique.

Allons donc plus loin. Nous avons tous remarqué que la pratique d’une série se faisait très lentement. Ce qui d’ailleurs dérange souvent l’Occidental pour qui tout doit être fait et obtenu de façon

« speed ».

La raison de cette lenteur vient du fait que lors de la pratique, le mouvement est totalement dirigé par la respiration. Or, comme la respiration est lente, le mouvement est lent. Expansion-contraction, dilatation-concentration, ouverture-fermeture, inspire-expire, à l’instar d’un soufflet de forge, la respiration va devenir le moteur de la libre circulation du sang et de l’énergie dans l’organisme.

Un quart d’heure de pratique quotidienne de Qi Gong va générer une centaine de respirations conscientes. C’est autant de pris pour favoriser la recharge de notre batterie des reins.

Donc, la deuxième étape du Qi Gong, c’est d’être une pratique purement basée sur la respiration, extraordinaire moyen d’apprendre à vivre en pleine conscience chaque instant présent.

Il existe un troisième niveau dans la pratique. Une fois le mouvement bien assimilé, une fois la respiration bien installée, la pratique du Qi Gong va devenir une véritable pratique de méditation en mouvement.

L’observateur extérieur ne va percevoir qu’une pratique exotérique, mécanique. Le pratiquant, lui, est déconnecté de son espace-temps. Il se crée à ce moment-là un entonnoir qui va mettre en relation la sphère de son conscient avec son subconscient le plus profond, que certains assimilent au « Hun » de la médecine chinoise.

Chacun d’entre nous possède au plus profond de lui, de multiples dons. Et ces dons peuvent « remonter à la surface » au cours d’une pratique régulière. Mais sans aller si loin, cette pratique quotidienne va vous permettre d’arrêter votre ordinateur central, de mettre fin à l’excès de pensées qui envahissent votre écran radar. Petit à petit, vous allez apprendre à vivre en pleine conscience et par là même redevenir le général en chef du fonctionnement de votre corps. Grâce à « ici et maintenant », je suis capable de m’arrêter à la première image d’une colère et éviter de déclencher un tsunami mental, professionnel ou familial…