REPRISE DES COURS

Nous avons repris les cours depuis le  mardi 23 septembre 

dans la nouvelle salle mise à disposition par la Mairie. 

La salle se trouve derriere la Mairie de la Tour du Crieu, en face de la salle de l’acaciere 11 avenue du Pal.

Coordonnées GPS 43.102393, 1.653776

Se garer sur le parking de la Mairie, et redescendre la rue vers l’église.

Un portail est ouvert sur le trottoir à droite.
La salle est là dans la cour.
A bientôt !

et surtout n’oubliez pas de vivre

ICI ET MAINTENANT .

La MANGUE

LA MANGUE, Mang Guo. par Jean Pélissier professeur en MTC

La mangue, Mang Guo, 芒果 est le fruit du manguier, qui est un arbre tropical originaire de l’Inde. Il fait partie de la famille des Anacardiaceae, famille qui produit aussi les noix de cajou, la pistache. Le manguier s’appelle « Mangifera indica ». Son feuillage est persistant, dense et vert foncé.

On considère que sa domestication remonte à plus de 4000 ans avant notre ère. En Inde il est considéré comme le « roi des fruits ». Il en existe plus de 2500 variétés. Il peut  peser entre 300gr et 2kg.

Selon la tradition, Bouddha aurait reçu de la courtisane Ambapali un verger de manguiers pour y méditer et pour se faire quelque argent, pour poursuivre sa voie.

Il faut savoir que c’est le sixième fruit le plus produit au monde après la banane, le raisin, l’orange, la pomme et la banane plantain.

Que dit la médecine chinoise ?

Mang Huo, la mangue est de saveur douce et acide et de nature fraîche.

Nous savons que la saveur acide « contient la sueur, arrête la diarrhée et régénère les liquides organiques en particulier ceux de l’estomac ».

Les méridiens-organes cibles sont ceux

                        de la Rate et

                        de l’Estomac.

La mangue a comme principales actions de :

                        tonifier l’estomac,

                        d’arrêter les vomissements

                        de dissiper la soif,

                        de favoriser la miction,

                        de clarifier le foyer moyen,

                        d’abaisser le vent interne.

*Dans le Shi Xing Ben Cao, il est dit : « La mangue traite l’absence de communication des méridiens chez les femmes et la non-circulation dans les vaisseaux sanguins chez les hommes ».

*Il est dit en MTC que « l’estomac déteste quand il y a une stagnation d’aliments et de liquides à son endroit ».

Cela favorise des états de nausée, de « remontée à contre-courant de l’énergie » pouvant aller jusqu’aux vomissements. Ce cas de figure se retrouve très facilement lorsqu’on boit trop de liquides pendant un repas, surtout quand il fait très chaud et humide à l’extérieur.

La mangue en faisant circuler l’énergie et en « harmonisant l’estomac » s’oppose à ce type de situation. C’est d’ailleurs un excellent remède en cas de mal des transports (voiture, mer), mais aussi les « nausées de la femme enceinte ».

*On doit aussi en consommer quand il y a trop de chaleur-humidité dans l’estomac, consécutif à des blocages émotionnels ou à l’absorption excessive de produits laitiers et d’aliments gras et frits. Cela entraîne une bouche pâteuse, une sensation de lourdeur dans le corps, souvent des problèmes de sinusite,  une soif permanente et des nausées-vomissements.

*C’est un grand fruit favorisant la diurèse.

*En dehors du « vent externe », celui de la nature, il existe en MTC ce que l’on appelle le « vent interne ». C’est un déplacement trop rapide et excessif d’énergie en particulier vers le haut du corps. Cet état est souvent à mettre en relation avec un excès de Yang au niveau du Foie. La mangue est alors excellente pour traiter les vertiges, en particulier ceux de Ménières et l’hypertension artérielle.

*Une consommation régulière permet d’agir sur les problèmes d’oligoménorrhée et d’aménorrhée.

*Dans les familles chinoises, on prend une infusion de mangue en cas de toux, de difficultés respiratoires, d’angines chroniques ou d’aphonie.

*Mais la mangue peut aussi devenir un excellent masque de beauté : « Prendre deux cuillères à soupe de pulpe de mangue soigneusement hachée, une cuillère à café de miel et une cuillère à soupe d’huile d’amande douce. On mélange bien le tout et on l’applique sur le visage. Après 15’, on rince ce masque. Il est parfait pour tous les types de peau ».

Que disent les recherches modernes ?

*Les recherches modernes insistent sur le fait que la mangue contient de très nombreuses fibres.

Elles permettent l’augmentation du péristaltisme intestinal facilitant ainsi l’élimination des déchets, des selles. Ceci est très appréciable, surtout pour les femmes, quand on est dans un pays étranger, quand il fait très chaud.

*La mangue, comme la goyave ou le litchi contient une très grande quantité de polyphénols à très grande capacité antioxydante. Elle protège les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Elle contribue à diminuer le risque des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers, en particulier digestifs.

*Sa couleur orangée est donnée par les bêta-carotènes qu’elle contient en quantité importante. Ils ont de grandes propriétés antioxydantes et sont précurseur de vitamine A qui a un rôle très important sur la croissance des os et des dents .

*La mangue regorge de vitamine C.

*Elle est très peu calorique et contient très  peu de sucres.

Mode de préparation.

La mangue est prioritairement consommée en tant que fruit frais, mais on peut aussi la prendre en jus, en infusion. On la trouve aussi sous forme séchée. Elle peut être incorporée aux salades de fruits, en coulis, en confitures. En Inde, on fait sécher le fruit au soleil, puis on le réduit en poudre dont on se servira comme épice. Elle contient alors un enzyme qui a la propriété d’attendrir les viandes et de favoriser la digestion.

*Pour savoir si la mangue est mûre, la peau doit « céder » sous une légère pression des doigts et un parfum agréable doit s’en dégager. Elle peut comporter des taches noir signe d’une maturité avancée. Sa chair doit être jaune foncé, onctueuse et sucrée. Si elle est trop mûre, la chair devient filandreuse. Il ne faut pas consommer l’écorce, car elle contient des substances irritantes.

*Un point jaune peut apparaître sur la peau de certains fruits montrant que celui-ci est arrivé à maturation.

Bien qu’elle soit consommée partout dans le monde, elle n’est vraiment délicieuse que cueillie à maturité là où elle pousse. Dans nos villes, elle est importée verte et ne mûrît qu’après. Elle perd alors une grande partie de ses saveurs.

*Il ne faut pas la conserver dans le réfrigérateur, car elle ne supporte pas une température inférieure à 8°.

Contre-indications

*Comme la mangue met en mouvement « le souffle du vent », c’est-à-dire qu’elle fait circuler le sang et l’énergie, il ne faut pas en consommer en période de convalescences des maladies épidémiques.

*Il ne faut pas en prendre après un repas copieux ou qui contient de l’ail ou des aliments piquants, car elle peut engendrer des ictères.

Conclusion

La mangue étant un fruit des pays tropicaux, elle ne pousse évidemment pas dans nos climats tempérés. On doit donc la consommer quand il fait très chaud. Par contre c’est un excellent fruit à prendre dès que l’on voyage.

Le Raisin

LE RAISIN, Pu Tao  par jean Pélissier professeur en MTC

Le raisin est le fruit de la vigne, Vitis. C’est un des fruits les plus cultivés au monde.

Nous nous intéresserons ici au raisin de table, en laissant de côté le « vitis vinifera » qui sert à fabriquer le vin.

Le raisin s’appelle Pu Tao, 葡萄, en chinois.

Originaire d’Asie Centrale et d’Asie Mineure, la vigne sauvage a été domestiquée il y a environ 6000 ans grâce à la découverte de son processus de fermentation qui déboucha sur la fabrication du vin. Aussi bien en Chine que dans la Rome ancienne, les égyptiens ou les Grecs étaient très friands de raisins frais ou séchés.

Les textes de pharmacopées traditionnelles chinoises vantent depuis des millénaires les pouvoirs extraordinaires de ce fruit de fin d’été.

 

Que dit la médecine chinoise ?

Le raisin est de saveur douce et acide et sa nature est neutre.

Les méridiens-organes cibles sont ceux :

                  du Poumon,

                  de la Rate-Estomac,

                  des Reins,

                  et de l’intestin grêle.

Ces actions principales sont :

                  De tonifier le sang et l’énergie.

                  De fortifier les tendons et les os.

                  De favoriser la miction.

                  De calmer la toux consécutive à une faiblesse du Yin du Poumon.

                  De calmer les douleurs rhumatismales dues au « vent-humidité ».

                  Il « nourrit le Yin des Reins et du Foie ».

                  Il apaise la soif, génère les liquides organiques.

                  Il humidifie le Poumon.

*Le raisin est un antirhumatismal notoire.

Nous savons qu’en MTC l’énergie du Foie gouverne les tendons de l’organisme et celle des Reins « les os du squelette ». En régulant ces deux « logiciels organes », on agit directement sur les douleurs rhumatismales. Les Chinois parlent alors de « faiblesse des lombes et des genoux ».

Il a aussi une action puissante sur les problèmes d’arthrites qui « augmentent en cas de climat orageux ».

*Ce n’est pas un hasard si c’est un  fruit de fin d’été. En effet, en régénérant les liquides organiques il permet d’arrêter la soif et de s’opposer aux maladies fébriles qui tendent à « assécher » l’organisme.

*En cas de faiblesse du Poumon, on peut avoir une perte de voix, la gorge sèche et surtout une toux sèche. C’est un très bon antidote de ce type de toux.

*Son effet diurétique est très connu en MTC. Il permet d’éteindre des signaux d’alarme comme les œdèmes, les difficultés urinaires, les urines foncées et peu abondantes.

*Dans un compendium de pharmacopée chinoise de plus de 2000 ans, il est dit que : « Pu Tao renforce le Zhi contenu les Reins ».

Cette entité gouverne la volonté mais aussi la mémoire pure. C’est aussi le dynamisme, la détermination, la résolution dans la poursuite de ses objectifs, la puissance de la capacité réalisatrice. Directement relié au Cœur, le Zhi permet d’émettre des « énergies de pensée ».

À la lecture de toutes ces actions, difficile de mettre de côté ce « don de la nature ».

*En tant que laxatif doux, il favorise l’évacuation des déchets par les selles.

Contenant une grande quantité de fibres, notamment dans la peau et les pépins, il permet d’augmenter le péristaltisme intestinal et le nettoyage des villosités intestinales.

*Il a comme action « d’ouvrir l’estomac », c’est-à-dire de favoriser la future digestion. En tant qu’apéritif donc, il est conseillé de mastiquer 9-10gr de raisins secs une demi-heure avant le repas. Cela permet de tonifier l’énergie de l’estomac, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire.

*Dans les familles chinoises, on sait que consommer régulièrement des raisins secs, ou frais pendant la saison peut traiter l’anémie chez l’enfant, chez la femme enceinte ou favoriser la récupération de sang et d’énergie chez les personnes en convalescence.

* Son action sur le Cœur et  le sang en fait un puissant tonicardiaque. Il permet d’apaiser des symptômes comme les palpitations, l’insomnie, les fatigues accompagnées de transpirations nocturnes abondantes.

* Son action sur l’énergie du Foie permet d’agir sur la vésicule biliaire et favorise l’élimination des micros calculs.

* Son action en cosmétologie n’est pas du tout négligeable.

Si on mixe des raisins et que l’on récupère la pulpe et les graines, on peut en faire un masque. Son action exfoliante douce et éclaircissante redonne clarté et vigueur à la peau.

* De même qu’un massage à l’huile de pépins de raisin permet de nourrir, de réguler et de réparer. Il prévient le vieillissement précoce de la peau. Ce massage est aussi idéal à faire quand les cheveux sont fins, sec et abîmés.

Que disent les recherches modernes ?

*Le raisin de saison et de région ou le jus de raisin bio prévient la thrombose artérielle en ralentissant la formation de caillots d’origine plaquettaire. Il permet donc de prévenir l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux.

*Il combat le « mauvais cholestérol ».

*Il est très riche en vitamines A, B, C et il contient aussi de très nombreux oligo-éléments.

*Chaque grain de raisin est recouvert de pruine, riche en levure.

*Il a une très forte activité antioxydante, sachant que le raisin rouge l’est deux fois plus que le vert.

*La consommation régulière de raisin, surtout rouge, permet d’avoir un effet préventif sur certains types de cancers en particulier ceux du colon et des globules blancs (lymphome, leucémie).

*Une consommation régulière de raisins ou de jus de raisin (un petit verre à chaque fois à température ambiante) permet de réduire les effets secondaires de la chimiothérapie.

* D’autres recherches ont pu montrer que la consommation régulière de raisins pouvait augmenter les facultés cognitives d’un individu et donc le raisin pouvait être un allié précieux quant à la prévention de la maladie d’Alzheimer.

*L’huile de  pépin de raisin pressée à froid est le seul produit alimentaire au monde qui contient des oligo-pro-antho-cyanidines (OPC), qui sont considérés comme les antioxydants les plus puissants.

À noter que les huiles pressées chimiquement perdent complètement cette propriété.

Mode de préparation.

*Quand on choisit une grappe de raisin, les grains doivent être fermes, bien mûrs, car ils ne mûrissent plus après la cueillette. La tige doit être ferme, sans traces de moisissures.

Il ne faut pas s’acharner sur la pellicule blanche qui recouvre les grains, car elle est bonne pour la santé. Par contre si le raisin n’est pas bio, il convient de nettoyer soigneusement la grappe.

*On peut le consommer en grappe, en jus, en décoction, en solution alcoolique, cuit.

 

*On peut évidemment en faire du vin, mais aussi du vinaigre.

*Les graines peuvent  être transformées en huile. Une fois la bouteille entamée, on doit la garder au frais, au sec et à l’abri de la lumière.

*Il convient donc de consommer le raisin frais de saison et de région, bio de préférence avant les repas ou au petit déjeuner, ou au goûter de 16h. Il faudra éviter de le prendre après les repas.

Par contre il peut être consommé cuit dans un plat.

Contre-indications

*La consommation abusive aussi bien dans la répétition que sur le moment même peut être responsable de l’apparition d’un excès de chaleur-humidité interne ou d’une agitation interne avec des symptômes tels que l’inquiétude excessive.

*Pris en excès, le raisin se retourne contre l’énergie de  la Rate-Estomac et peut déclencher des diarrhées.

Conclusion

Il est évident que le raisin doit faire partie de notre panoplie  d’alicaments destinés à réguler notre organisme et prévenir les déséquilibres.

J’en profite ici pour vous mettre en garde sur les effets négatifs que peuvent générer des monos diètes sous forme de cure, en particulier de raisin.

Ne consommer que du raisin pendant une semaine à dix jours peut apporter plus d’inconvénients que d’effets positifs sur la santé.

Les raisons sont très simples à comprendre.

Les raisins actuels sont beaucoup trop acides. Cet excès d’acidité se retourne contre le foie et favorise l’apparition entre autres de tendinites.

L’excès de saveur sucrée risque de déséquilibrer fortement la Rate et de vous mettre dans un état pré diabétique.

Ensuite il y a le problème de la quantité de liquide ingérée, l’équivalent de plus d’un litre qui se rajoute aux boissons quotidiennes, car le raisin donne soif. Quand on connaît les effets secondaires d’une hyperhydratation, ce n’est pas le moyen le plus adéquat de perdre du poids.

Enfin, même si vous le consommez bio, même si vous le rincez correctement, il a été obligatoirement soufré pendant sa croissance. Si au moment de la montée en graine, il a subi cette opération et qu’il n’a pas été lavé par la pluie, ce souffre risque d’être emprisonné dans la grappe et d’y rester. Or l’excès de souffre est très nocif pour le foie.

 

Bref, il vaut mieux consommer le raisin pendant sa saison, ou prendre de temps en temps des raisins secs ou du jus de raisin plutôt que de suivre ce type de cure.

Une citation de Galilée pour finir : « Le soleil, avec toutes ses planètes qui gravitent sous sa gouverne, prend encore le temps de mûrir une grappe de raisin, comme s’il n’y avait rien de plus important ».

LA DIÉTÉTIQUE TAOISTE, C’EST QUOI ?

Un très bel article d’Annie Olivier qui nous explique les principes de l’alimentation taoïste:

Une alimentation mal équilibrée peut être à l’origine d’une maladie parce qu’elle causera des déséquilibres dans le corps.

En MTC, ce n’est pas tant le manque d’éléments nutritifs qui causera un déséquilibre dans le corps que les types d’aliments que nous consommons, trop ou pas assez.

Par exemple, un excès de sel peut causer un déséquilibre dans les Reins, qui se traduira par de l’hypertension, de l’œdème et des maux de tête. Une trop grande consommation de sucreries créera de l’humidité dans la Rate, qui se traduira par une mauvaise digestion, de l’œdème et une irrégularité de l’élimination fécale.

En MTC, les aliments peuvent servir de médicaments. Ainsi, ils deviennent des alicaments. En fait, en MTC, la frontière entre aliments et herbes médicinales est mince.

Shen Nung, qui est considéré comme le père de la médecine chinoise, est l’auteur du premier traité chinois sur les plantes médicinales, traité intitulé Shen Nung Ben Cao. Il y a plus de 5400 ans, il a divisé les plantes en trois catégories : deux d’entre elles comportent des «plantes médicinales» alors que la troisième comporte des «plantes alimentaires», qui font partie de l’alimentation quotidienne et sont consommées pour acquérir des forces, prévenir les maladies et se sustenter.

La pratique de la médecine par les extraits médicinaux, qui fait intégralement partie de la MTC, fait appel à tout un éventail d’extraits végétaux, animaux et minéraux provenant du monde naturel. Les effets thérapeutiques des extraits médicinaux chinois sont de nature énergétique et biochimique. Autrement dit, la plante ou l’extrait utilisé entre en résonance énergétique avec l’organe diagnostiqué devant être traité, et a un effet biochimique sur lui. Cette résonance et cet effet amènent l’énergie à circuler plus librement dans l’organe, ce qui a aussi une répercussion sur les autres organes.

En général, les praticiens en MTC combinent les extraits pour préparer des médicaments précisément conçus en fonction des besoins uniques d’un patient, tant sur le plan de sa constitution, de ses émotions, de sa santé physique que de son milieu ambiant.

Cette méthode diffère grandement de la démarche médicale occidentale qui prescrit le même médicament à tout le monde pour le même problème, une fois que des recherches ont prouvé que ce médicament est suffisamment efficace sur un certain nombre de patients.

En MTC, il pourrait y avoir cinquante patients avec la même maladie, mais le médecin prescrirait cinquante combinaisons d’extraits médicinaux au lieu d’un seul médicament. Pourquoi? Parce que ces cinquante patients ont des constitutions et des déséquilibres qui leur sont respectivement propres et qui sont très différents les uns des autres.

Par contre, il existe également en MTC des médicaments brevetés (pilules) qui sont vendus en tant que remèdes classiques sous forme de formules toutes prêtes. En Chine, on permet aux fabricants répondant aux normes strictes du gouvernement de créer leurs propres médicaments. L’inconvénient, avec les pilules déjà prêtes, c’est qu’elles ne sont pas préparées pour répondre aux besoins précis d’un déséquilibre individuel. Leur grand avantage est leur bas prix et leur facilité d’emploi. En effet, la préparation personnalisée des médicaments prend du temps et leur ingestion est désagréable en raison de leur goût bizarre et particulier. Par contre, les pilules conditionnées permettent d’avoir facilement accès au pouvoir thérapeutique des plantes et des divers extraits.

 


 

 

 

 

Le Nei Jing dit que «si aucun aliment n’est ingéré pendant 12 heures, le Qi s’affaiblit, et que si aucun aliment n’est ingéré pendant 24 heures, le Qi s’épuise». Les aliments que nous ingérons sont donc de la plus haute importance en ce qui concerne le maintien du Qi et de la santé. En Chine, depuis plus de 5000 ans, l’alimentation sert à maintenir la santé et à contrer les maladies.

En général, nous devrions manger de petites quantités d’aliments à des heures régulières, en fonction de notre faim et de notre soif. Par ailleurs, les aliments possèdent des caractéristiques qui peuvent instaurer ou dissiper les déséquilibres.

Il existe plusieurs façons de classifier les aliments en MTC. Une d’elles est la saveur.

Chaque aliment possède une saveur spécifique qui entre en résonance avec un organe précis (le piquant avec les Poumons, le salé avec les Reins, l’acide avec le Foie, l’amertume avec le Cœur et le sucré ou le neutre avec la Rate). Qualifiée d’«affinité», cette résonance aux propriétés naturelles des aliments agit comme agent de guérison. Par exemple, les aliments acides, comme le vinaigre et les agrumes, sont associés au Foie. Les aliments salés, comme le céleri et les algues, sont associés aux Reins. Les aliments amers, comme les légumes à grandes feuilles vert foncé et le melon amer, sont associés au Cœur. Les aliments sucrés, comme le yam et le thon, sont associés à la Rate. Et les aliments piquants, comme l’ail et l’oignon, sont associés aux Poumons. Le tofu est aussi associé aux Poumons à cause de sa couleur blanche et à la Rate à cause de sa saveur neutre. Les proportions des alicaments attribués aux divers organes sont déterminées en fonction des forces et des faiblesses respectives des cinq organes, ainsi que du rapport entre eux .

En plus de pouvoir être classés par saveur, les aliments peuvent aussi l’être par la température : chaud, tiède, neutre, frais ou froid.

Cette classification ne renvoie pas à la température thermique, mais à la qualité énergétique intrinsèque de l’aliment. Ainsi, l’orge, la laitue, la tomate et le canard sont froids ou frais de nature, alors que la citrouille, le gingembre, les oignons et le poulet sont chauds ou tièdes.

Si nous sommes en santé et forts, nous sommes plus à même de supporter les aliments chauds et froids. Mais si nous sommes malades ou faibles, les aliments tièdes ou frais nous conviennent mieux, entre autres, la soupe au poulet ou le jus d’orange. 

Si une personne consulte pour une forte fièvre, on lui suggère de ne pas manger d’aliments chauds ou épicés, comme les clous de girofle, le café ou le poivre de Cayenne, qui ne feraient qu’aggraver ses symptômes. Par contre, si elle a froid, on lui suggère de consommer davantage d’aliments épicés, entre autres de la cannelle, du gingembre, etc.

Et on peut également classer les aliments par l’odeur et par le mode de cuisson (Frire, Mijoter, Bouillir, Étuver et Sauter), entre autres. En effet, chose qui est tout à fait inconnue dans le monde occidental, le mode de cuisson tonifie les divers organes. Frire tonifie le Cœur, mijoter tonifie la Rate, bouillir tonifie les Poumons, étuver tonifie les Reins et sauter tonifie le Foie.

Une autre chose à considérer pour maintenir l’équilibre dans l’alimentation, ce sont le climat et les saisons.

Les aliments frais, comme les fruits et les légumes crus, le tofu et le riz peuvent être consommés quand il fait chaud pour éliminer la chaleur interne excessive. Les aliments chauds, comme les légumes racines, l’agneau, ainsi que le beurre et la crème peuvent être consommés quand il fait froid.

En Chine, les paysans chinois modifient naturellement leur alimentation en fonction des saisons et de leur degré d’activité.

En raison du prix des traitements et de la distance qui les sépare de l’hôpital, ils ne consultent généralement pas de médecin, mais se contentent de mettre en pratique les mesures de soins personnels mises de l’avant par la MTC. Ainsi, ils régulent leur alimentation sur leurs activités: quand ils entrent en période de plantation ou de récolte et qu’ils savent qu’ils ont besoin d’énergie pour accomplir une journée de travail ardu, ils mangent davantage. En général, pendant ces périodes, ils égorgent un cochon et le salent pour conserver la viande durant les semaines à venir. Ensuite, pendant les saisons où les champs demandent moins de travail, ils réduisent leur consommation alimentaire. Ils ingèrent alors du congee (porridge de riz) pour le petit-déjeuner, accompagné de quelques légumes marinés, au lieu de prendre du riz frit au porc et aux œufs, plus consistant.

La saison dans l’année et les déséquilibres sous-jacents à nos symptômes et à notre constitution sont autant de facteurs qui déterminent les aliments à consommer de façon thérapeutique.

Quand nous comprenons l’alimentation sous cet angle, nous pouvons inclure ou exclure des aliments de notre alimentation afin de prévenir la maladie et de maintenir la santé.

 

 

 

 

 

Selon la MTC cependant, tous les aliments sont bons parce qu’ils ont une valeur thérapeutique intrinsèque, viande et poissons y compris. Par contre, le choix revient à chacun de choisir de manger viande, poisson, tofu, fromage, etc. Seul l’excès est nocif.

La médecine chinoise ne recommande pas une enfilade de régimes qui préconisent ce que nous pouvons manger ou pas. Elle cherche avant tout à rétablir l’équilibre dans le corps afin que nous puissions consommer en modération toute une variété d’aliments, et ce, en fonction de notre propre constitution, des facteurs climatiques et de notre santé dans le moment. Selon la cosmogonie chinoise et la MTC, nos forces et nos faiblesses organiques (et de caractère par conséquent) sont déterminées dès le moment de la conception. Les énergies vibratoires présentes dans l’univers au moment où l’ovule et le spermatozoïde entrent en contact sont les énergies qui viennent alimenter le fœtus et faire de la personne en devenir ce qu’elle sera pour toute sa vie. Selon que telle ou telle énergie sera présente ou pas dans le cosmos, les organes seront plus ou moins forts.