ABSENCE

ABSENCE  DES COURS PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

Il n’y aura pas cours

mardi 13, mercredi 14, jeudi 15 , mardi 20 Février  prochain

ni les  21 et 22 Février ,

en raison des vacances scolaires de Février.

Les cours reprennent le mardi 27 Février.

ANNÉE DU DRAGON DE BOIS

À l’aube de 2024, lastrologie chinoise se prépare à accueillir (le 10 février) l’année du Dragon de Bois (traditionnellement l’an 4722), une période chargée de symbolisme et de prédictions. 

Tous les douze ans, le cycle zodiacal chinois revient au Dragon, un signe associé à la force, à la fortune et à l’autorité. Cette fois il est associé au bois. Qu’implique spécifiquement l’année du Dragon de Bois qui durera jusqu’au soir du 28 janvier 2025 ?

Le contexte du Dragon de Bois:

Dans l’astrologie chinoise, le Dragon est le seul animal mythique parmi les douze signes du zodiaque. 

Associé à la royauté, à la puissance et à l’ambition, le Dragon est un symbole de succès et de prospérité. Lorsqu’il est combiné avec l’élément Bois, ces caractéristiques prennent une dimension de croissance, de créativité et de renouveau.

Prédictions et caractéristiques

  • Période de croissance et d’innovation : les experts suggèrent que l’année du Dragon de Bois sera marquée par une vague d’innovation et de créativité. Cela peut se manifester dans les progrès technologiques, les percées artistiques et un renouveau dans les approches de la résolution des problèmes mondiaux.
  • Développement personnel et créativité : Cette année est vue comme idéale pour l’auto-amélioration et l’exploration de nouveaux horizons. Que ce soit dans l’éducation, la carrière ou les loisirs personnels, l’année encourage l’expansion des compétences et la poursuite dans de nouveaux centres d’intérêt.
  • Transformation et opportunités : Le Dragon de Bois est considéré comme un catalyseur de changements majeurs. Les individus et les sociétés pourraient être confrontés à des décisions cruciales qui pourraient transformer leur avenir.
  • Prospérité et abondance : Traditionnellement, le Dragon est un signe de bonne fortune. L’année 2024 est donc considérée comme propice à la croissance financière et à la prospérité.
  • Défis et résilience : Malgré les opportunités, l’année du Dragon de Bois n’est pas sans défis. Elle demandera de la résilience et de la détermination pour surmonter les obstacles.
  • Relations et communication : Le Bois est également associé à la croissance et la connexion. Cela peut signifier que l’année du Dragon de Bois est un bon moment pour renforcer les relations personnelles et professionnelles et pour améliorer la communication.

L’année du Dragon de Bois revêt une importance particulière dans de nombreuses cultures asiatiques. Les festivités du Nouvel An lunaire, par exemple, prendront une tournure spéciale, avec des thèmes de renouveau et de force.

Bonne Année du Dragon de Bois à vous !

SHIBASHI 3

Commencez en position Wuji –

tenez-vous debout, les pieds écartés à la largeur des épaules, les bras pendants, les paumes tournées vers les cuisses, rentrez légèrement le menton, détendez tout le corps, les genoux légèrement fléchis, l’esprit clair et restez dans cette posture pendant environ une minute.

  1. S’étirer vers le ciel – Nettoie et régule les méridiens et les os.
  2. Ouvrir la poitrine – Renforce le cœur et les poumons.
  3. Se balancer vers la gauche et la droite – Pour l’estomac et la rate.
  4. Eclosion de la fleur de lotus– Pour des articulations saines.
  5. Contempler le soleil couchant – Augmente l’énergie vitale et nourrit les reins.
  6. Pointer l’aiguille vers le fond de la mer – Pour le foie et la vésicule biliaire.
  7. Ouvrir le ciel et la terre – Renforce et dynamise le système nerveux.
  8. Pousser le poing sur le côté ,laisser la force intérieure se déployer – accélère le flux de l’énergie vitale.
  9. Avec les paumes mains jointes, balancer les hanches à gauche et à droite – pour réguler la colonne vertébrale.
  10. Ouvrir les ailes pour voler – Stimule et dynamise les épaules et le dos.
  11. Caresser la crinière du cheval sauvage – régule le diabète
  12. Pousser  les paumes vers l’avant – Redresse le dos et la taille.
  13. Masser le Dantian – Soutient et restaure l’estomac et les intestins.
  14. Absorber le Qi positif et chasser le Qi négatif.
  15. Drainer les méridiens – Éliminez la base de la maladie. Prendre l’énergie et l’amener le long de la jambe.
  16. Diriger l’énergie Qi pour renforcer le corps et le coeur. Prendre l’énergie et la faire circuler à droite puis à gauche du corps.
  17. Ressentir le bonheur, ouvrir la hanche, petits pas, petit saut – Bénéfice au sommeil
  18. Mouvement de fermeture : Calmer le Qi  avec gratitude.

Terminer en vous tenant debout, les pieds écartés à la largeur des épaules, les paumes sur le Dantian, détendez tout le corps, rentrez légèrement le menton, pliez les deux genoux, restez dans cette position pendant environ 5 minutes.

ÉLOGE DE LA RESPIRATION  

par Jean Pélissier professeur en MTC

  Comment ne peut-on pas faire l’éloge de la respiration, cet acte involontaire et constant qui est le fil invisible qui nous relie au Ciel, à l’Univers !      
Notre vie commence par une première inspiration, acte Yin et se terminera par notre dernière expiration, acte Yang.  C’est le soufflet de la respiration, cette inspire-expire permanent qui nous maintient en vie.     
Mais cette respiration peut se conscientiser. C’est l’énergie du mental qui entre alors en jeu.      
À chaque inspiration, l’air vient réchauffer notre corps, vient entretenir cette braise qui se situe au niveau de l’énergie de nos Reins. Elle attise cette petite flamme, cette petite veilleuse de notre « lampe à huile », réchauffant tout notre corps.    
  À chaque expiration, ce sont les déchets de nos métabolismes qui sont évacués.     
La respiration peut devenir objet de méditation, de visualisation et même de suggestion hypnotique.    
 À l’inspiration, lors d’une relaxation, je murmure « j’ai confiance en moi », à l’expiration « je suis heureux de vivre ».
On reprogramme ainsi le subconscient le plus profond grâce à la respiration.
C’est un moyen de reconnecter notre énergie des Reins avec le Cœur.
Cette augmentation de la « confiance en soi » grâce à la respiration permet fondamentalement, en boostant notre énergie des Reins,  d’ouvrir notre Cœur et de nous rendre heureux.     
La respiration est aussi un rappel à la présence, à la reconnexion à l’instant présent.
Chaque inspiration nous invite à accueillir la vie en nous.
Chaque expiration relâche toutes nos tensions, nos craintes, nos soucis.     
Certes, la respiration est un des grands moyens que nous a donné le Ciel pour recharger nos accus, et ce en toute gratuité.
Mais en dehors de cet acte physique si on peut dire, c’est aussi un acte à dimension spirituelle.      
Dans les trois trésors de la MTC, Jing-Qi-Shen, « l’Essence, le Souffle, l’Esprit », cette énergie céleste est une interface entre le Corps et l’Esprit.
Respirer consciemment nous permet de pratiquer l’attention, de cultiver cet espace intérieur où tout est calme et silence.
C’est aussi une preuve que nous sommes vivants, que nous sommes dans l’ici et maintenant.     
Vénérons cette respiration comme un cadeau du Ciel.
Défions-nous de tous ces espace-temps de « non respiration » qui découlent de nos états de stress, d’inquiétudes, de blocages intérieurs. 
Ce mantra, « est-ce que je respire ici et maintenant ? » devrait devenir une compétence inconsciente.       
La respiration est aussi ce lien merveilleux qui nous relie aux autres. L’air dont nous nous nourrissons a déjà été recyclé, inspiré et expiré par « 10 000 poumons » qui nous entourent. Nous nous nourrissons en quelque sorte de l’essence de l’autre.     
Émerveillons-nous donc de ce souffle qui nous anime, qui nous relie à tout ce qui existe.     
La respiration, c’est le retour à l’unicité, le retour en quelque sorte à l’essentiel à savoir être toujours présent dans l’instant, à chaque instant.        

Carotte

 

LA CAROTTE, Hu Luo Bo   par  Jean Pélissier professeur en MTC

La Carotte, Hu Luo Bo, est connue pour ses vertus médicinales depuis des millénaires en Chine.

A l’heure actuelle, c’est le légume dont la culture est la plus répandue sur terre, 35% de la production mondiale venant de Chine.

Au départ, elle était blanchâtre, très ligneuse et uniquement réservée à la médecine.

Ensuite, à force de croisements, elle a pris la couleur orange que l’on connaît et est devenue un légume courant.

Bien qu’il existe tout un panel de couleurs, je vais m’intéresser, dans cette étude, à la carotte orange que l’on connaît tous.

Que dit la médecine chinoise ?

La carotte crue  est de saveur très légèrement amère et  piquante, Xin. Beaucoup moins cependant que le navet.

Ce goût disparaît d’ailleurs totalement à la cuisson. Elle devient alors douce. Nous savons que la saveur douce, sucrée, a comme propriété de favoriser la production de sang et d’énergie, de même que les liquides organiques.

 Elle humidifie l’organisme et agit comme fortifiant général.

Sa nature est  modérée, neutre. Cependant, en tant qu’alicament, elle est considérée comme très légèrement rafraîchissante et lubrifiante.

C’est un légume qui sera donc bon à consommer pour les personnes qui sont en état Xu, de faiblesse.

Les vertus thérapeutiques de Hu Lui Bo vont aller prioritairement vers les méridiens et les organes :

                        Poumon,

                      Foie et

                        Rate.

*Une de ses principales propriétés est de « décontracter et de dégager le diaphragme en favorisant le travail de la digestion de l’intestin et de l’estomac. »

Il est dit « que la carotte élargit le milieu, fait baisser le Qi et dissipe les stagnations perverses au niveau de l’estomac ».

Ceci est dû au fait que la carotte tonifie la rate qui est le chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. C’est donc un légume très utile en cas d’indigestion, de ballonnement, de distension abdominale.

La carotte est très précieuse chez les enfants dénutris, anémiques et qui n’ont pas d’appétit. Une très bonne recette dans ce profil de déséquilibre :

« Couper en lamelle dans le sens de la longueur  une belle carotte bio. La faire revenir dans une poêle  ou un wok avec de l’huile de sésame en y rajoutant de de la ciboule et du gingembre frais coupé en petit morceaux »

*Une autre propriété très intéressante est celle d’humidifier  les intestins, de lutter contre la sécheresse du gros intestin.

N’oublions pas que Poumon et Gros Intestin sont directement liés en M.T.C.  et donc l’action de tonifier le Poumon a un effet direct sur les problèmes de constipation, de selles sèches.

La carotte est donc considérée comme un laxatif doux.

Par exemple, le fait de boire en 4 ou 5 fois par jour 40cc (un petit verre) de jus de carotte fraîchement extrait, permet de lutter contre la constipation commune. L’action peut être augmentée quand on prend du jus de carotte avec du miel.

 *Une autre action. Nous avons vu qu’un des « logiciels-organes » cible de la carotte était le Foie. Or, nous savons que les yeux, en M.T.C. sont l’ouverture du Foie.

Par cette action de nourrir le Foie, les textes anciens disent que « la carotte « éclaircit » les yeux ».

En effet, ce légume pris régulièrement a pour action de lutter contre la baisse de l’acuité visuelle, ce que l’on appelle l’héméralopie. Elle permet aussi de lutter contre la sécheresse des yeux.

Une recette traditionnelle en cas de fatigue visuelle :

«  On coupe en lamelles dans le sens de la longueur une carotte bio. On la fait sauter dans de l’huile de sésame. On y ajoute 30 gr de céleri branche coupé en morceaux et 30 gr d’algue laminaire réhydratée. Ce plat se consomme avec du riz et l’idéal est de rajouter du foie de volaille ou d’agneau ».

*Elle agit aussi directement sur  l’énergie du poumon. Non seulement, elle favorise la lubrification, l’humidification de cet organe, mais surtout elle augmente ou rétablit l’action fondamentale du poumon qui est de faire descendre l’énergie vers le bas.

Toutes ces actions permettent donc à ce légume d’être un très bon antitussif et de lutter contre les inflammations chroniques du poumon.

Traditionnellement, les chinois savaient qu’il fallait consommer beaucoup de ce produit, lorsqu’un enfant présentait une coqueluche avec une toux très sèche.

Une recette traditionnelle consiste à :

« Cuire à feu doux 250 gr de carottes et 1 douzaine de jujubes préalablement ouvertes dans un litre d’eau. Une fois que la décoction est réduite à 1/3, on la boit en plusieurs fois ».

Une autre recette très intéressante est de :

« Prendre du jus de carotte coupé avec de l’eau chaude dans lequel on rajoute un peu de miel dans le cas de toux sèche ».

*N’oublions pas que peau et poumon font partie du même logiciel en M.T.C.

En Chine, la carotte est réputée pour donner une belle peau. Les Chinois recommandent de consommer ce légume quand on a la peau sèche ou rugueuse. Mais aussi en cas de démangeaison du cuir chevelu ou de pellicules.

Le jus de carotte pris par petites cures de 9 jours à raison de 3-4 petits verres de 40cc peut avoir effectivement un effet de rajeunissement des tissus.

*Aussi bien dans la médecine chinoise, que dans la médecine traditionnelle africaine, la carotte a une action fondamentale au moment de la rougeole.

Les médecins chinois disent que c’est une maladie nécessaire qui a toujours existée et qui permet, dès le plus jeune âge, à l’enfant de se débarrasser des toxines, présentes dans le sang, qu’il a héritées du sang maternel.

Le but du jeu est donc de favoriser au maximum l’irruption des boutons qui ne sont que l’extériorisation de ces toxines.

La carotte joue ce rôle fondamental.

Elle permet aussi, en agissant sur le poumon, de prévenir  les risques de complication pulmonaire ou tout au moins de les atténuer. Pour augmenter  cet effet, on rajoute dans l’utilisation de la carotte, sous forme de jus ou cuite,  de la coriandre.

*Enfin, dans le Yi Lin Zuan Yao, il est dit que « la carotte humecte les Reins, tonifie le Yang originel, le Yuan Yang, réchauffe le foyer inférieur et enfin élimine le froid et l’humidité ».

C’est pour cela que ce légume est plus ou moins contre-indiqué quand on est en excès important de Yang.

Que disent les recherches modernes, quant aux effets de la carotte ?

Toutes ces recherches ne font que conforter les dires de la tradition.

Voyons quelques effets.

*Un dicton populaire dit que la carotte « rend aimable et donne les fesses roses ».  Amabilité est, entre autres, à mettre en relation avec un bon fonctionnement du Foie.  Les fesses roses, c’est le poumon….

*Elle présente un pouvoir hématopoïétique, à savoir qu’elle stimule la formation des globules rouges (Rate en M.T.C). Elle possède donc d’importantes propriétés antianémiques.

*Elle favorise la sécrétion lactée.

*Elle renforce la résistance de l’épiderme à l’agression des rayons ultraviolets.

*Elle a comme particularité d’avoir une très haute teneur en carotène, précurseur de la vit A, essentielle pour la constitution de la rétine et de la cornée, et donc aussi pour la vision nocturne.

Cette vitamine permet aussi de favoriser la croissance, la cicatrisation, la reconstitution des muqueuses.

En usage externe, la carotte possède des pouvoirs cicatrisants et désinfectants. Il faut alors déposer de la pulpe de carotte crue sur des plaies ou des brûlures.

*D’autre part, le carotène contenu dans la carotte est un très puissant antioxydant qui permet d’éliminer les radicaux libres (Tan en M.T.C.), cause de vieillissement précoce,  de maladies cardiovasculaires et de cancers.

Modes d’utilisation

On peut consommer la carotte crue, sautée, bouillie, en jus, à la vapeur, en purée, en soupe.

Il est évident que pour que ces propriétés soient optimales, il convient de se tourner vers les légumes de culture biologique.

Ensuite, il convient de consommer des carottes jeunes et surtout éviter qu’elles soient flétries, ternes et ramollies car elles deviennent alors indigestes.

La peau peut être consommée car elle est très intéressante en tant qu’alicament, à condition que le légume soit bio et surtout bien lavé.

Quelle est la fréquence de consommation ?

Hormis quelques cas spécifiques, dont je vous ai parlé plus haut et où il est possible de faire des cures de neuf jours, s’arrêter une semaine et reprendre ensuite, il convient de ne pas prendre en permanence de ce légume.

Ce n’est pas parce que l’on va en prendre tous les jours pendant un an que l’on va rajeunir de 20 ans.

N’oubliez pas la règle des « neuf jours » :

« On ne devrait pas consommer le même légume, le même fruit, la même protéine (c’est différent pour les céréales) pendant neuf jours d’affilée. Comme il y a 18 repas en 9 jours, cela sous-entend que manger deux fois de la carotte en 9 jours est largement suffisant ».

N’oubliez qu’il y a bien d’autres légumes. Toujours avoir en ligne de mire  cette règle : « Consommer les légumes de saison et de région, et être le plus varié possible ».

« ELOGE DU SILENCE » par jean Pélissier

     Dans le monde de la dualité où nous vivons, le silence ne saurait exister sans le bruit, la parole ou le son. 

     Dans cette même logique de dualité, le silence appartient au Yin, symbolisant l’élément d’intériorisation, contrairement au bruit qui relève du Yang. 

     Cependant, un excès de paroles peut disperser le Yang, épuisant ainsi l’énergie vitale stockée dans nos Reins.

C’est ici que le silence, à travers nos pratiques de méditation, de relaxation et de Qi Gong, devient essentiel pour nous recharger. 

    Sous cet angle, le silence agit tel un Yao, un médicament précieux, dans notre quotidien. 

     Il est souvent dit que la faiblesse du Yin favorise l’échappement du Yang.

Apprenons donc, lorsque nous exprimons une idée issue de notre mental, de notre Shen ou de notre Cœur, à utiliser moitié moins de mots.

En procédant ainsi, nous gagnons non seulement en persuasion, mais aussi en capacité à cultiver l’instant présent. 

     Notre existence est marquée par le symbole du Tao, où un peu de noir se mêle au blanc et vice versa.

Ainsi, dans notre réalité terrestre, le silence absolu n’existe pas ; il y a toujours un bruit de fond.

Nous devrions cultiver cette réalité à travers nos différentes pratiques. 

     Par exemple, en pleine forêt, si l’on s’immerge dans le silence, ce sont ‘Dix mille bruits’ qui viennent caresser nos oreilles.

Le jour où nous serons capables d’entendre ‘un arbre pousser’, nous aurons atteint un sommet de la pleine conscience. 

     De même, dans une méditation profonde, ce sont le murmure de notre respiration et les battements de notre cœur qui résonnent à notre oreille interne.

N’est-ce pas là ce que l’on appelle parfois le ‘bruit assourdissant du silence’ ? 

     Le bruit ne se limite pas à la parole ; il englobe également tous les sons provenant de l’extérieur. 

Nombreuses sont les personnes autour de nous qui redoutent le silence.

Elles se trouvent incapables de demeurer, ne serait-ce que trois minutes, assises en silence total.

Elles se sentent désemparées, vulnérables, surtout lorsqu’aucune parole n’est échangée lors d’un repas en tête-à-tête.

Ce n’est pas qu’elles n’ont rien à dire. En réalité, le silence transcende la parole. Les sages enseignent à ‘parler sans mots’.   

Plus nous sommes silencieux, plus nous devenons réceptifs à l’essentiel.

     Parler, parler, toujours parler ! 

     Pourtant, le silence a le pouvoir de désamorcer colères et violences, et de nous rendre plus à l’écoute d’autrui. 

     En Médecine Traditionnelle Chinoise, nous disons que ‘l’Eau des Reins calme le Feu du Cœur’, suggérant que la force de notre énergie vitale peut retenir l’échappement de Qi du Cœur.

Lorsque cette énergie s’épuise, nos énergies globales commencent à stagner. 

     Ainsi, l’excès de paroles est souvent un signe de faiblesse interne

     Le bruit extérieur, tout comme d’autres perturbations telles que le vent, le froid ou l’humidité, met à mal notre énergie de défense, de protection.

Nous avons perdu l’habitude de nous immerger dans le silence, nous engageant dans une forme d’autodestruction.

Entre les casques audio, la musique d’ambiance, le bruit de fond des appareils et les oreillettes utilisées en permanence, que ce soit en marchant ou en faisant du jogging, nous semblons craindre le silence. 

     Cependant, le silence est un révélateur de notre véritable ‘Moi’.

 Il dévoile les couches de notre ego et nous permet de nous ‘mettre à l’écoute de notre âme’. 

     Et cela pourrait être le plus important! 

     Notre âme a tant à nous dire. Écoutons-la !

Le silence est un révélateur de dons.

De nombreux grands artistes, créateurs et inventeurs s’immergent dans le silence, la solitude et la méditation pour accéder à ces intuitions fulgurantes qui viennent enrichir notre ego, notre ‘Moi’. 

     En MTC, nous disons souvent que ‘la nuit appartient à l’âme’, particulièrement dans sa seconde moitié.

C’est dans le calme de ces heures silencieuses que, soudainement, en arrière-plan de notre Esprit, émerge la réponse à un problème longtemps médité, ‘l’idée manquante’ ou la solution tant recherchée pour opérer un changement de cap.

C’est dans ces moments que notre câble de vie se révèle à nous. 

     Ce même état, peut également être retrouvé dans nos pratiques quotidiennes telles que le Qi Gong, la marche méditative, la relaxation et la méditation.

Ce n’est pas sans raison que Confucius et Lao Tzeu ont fréquemment enseigné l‘importance cruciale du silence dans l’atteinte de la sagesse. 

Ce silence, en effet, favorise la culture de la réflexion intérieure, indispensable à une meilleure compréhension de soi-même et du monde qui nous entoure. 

     L’adoption de la pratique du silence ouvre véritablement notre cœur et permet à nos énergies de circuler librement

     Dans ce cadre, nous ne sommes plus ballottés de droite à gauche, comme des esquifs fragiles sur une mer déchaînée.

Nous échappons ainsi aux assauts de ’10 000 informations’ qui menacent constamment de submerger notre Esprit. 

En effet, l’excès de bruit et d’informations peut être dévastateur

     À l’inverse, le silence nous invite à plonger dans les profondeurs où règnent calme et harmonie, éloignant le risque de burnout.

Progressivement, nous entrons dans un état de zénitude et de pleine conscience, qui enrichit notre expérience de vie, nous permettant d’apprécier chaque scène du film de la vie qui se déroule sous nos yeux. 

     A la lecture de ce texte, « une minute de silence s’impose » ! 

     Cultivons alors le plus souvent possible « le silence » pour vivre pleinement notre incarnation.

La Pratique du Qi-Gong

La pratique du Qi Gong      par Jean Pélissier professeur de MTC

 

En quoi la pratique des Qi Gong diffère-t-elle d’un simple exercice de gymnastique ?

On peut considérer qu’il y a trois niveaux dans la pratique d’une série de Qi Gong.

Le premier niveau peut effectivement nous faire penser à un mouvement de gymnastique. Le but alors n’est pas obligatoirement de renforcer la masse musculaire, mais avant tout de conserver la souplesse des articulations.

Nous savons que la source première de quasi toutes les pathologies internes est à mettre en relation avec ce que l’on appelle en M.T.C. une « stagnation de sang et d’énergie », génératrice de la trilogie : Rubor, Calor, Dolor : inflammation, gonflement et douleur.

Nous avons vu aussi que la surface de l’organisme est mise en relation avec les organes internes grâce aux fameux méridiens énergétiques.

La conservation de la souplesse des articulations, grâce à une pratique régulière d’une série de Qi Gong, va avoir un retentissement direct sur le fonctionnement des organes internes.

En effet une stagnation au niveau des organes va favoriser une raideur au niveau des articulations. Inversement, une libération des articulations va permettre de débloquer les organes internes.

Un exemple type parmi tant d’autres :

À force d’émettre en permanence de la colère qu’elle soit intériorisée ou extériorisée, une tension va se produire le long du méridien de la vésicule biliaire, qui passe, entre autres au niveau du cou.

Une raideur va s’installer dans cette région pouvant dégénérer vers des problèmes de cervicalgies chroniques ou aiguës, des brachialgies, des inflammations du canal carpien et j’en passe.

Si au quotidien, grâce à certains mouvements, on conserve la souplesse des cervicales, localement, il n’y aura plus de douleurs, mais cela aura aussi un impact direct sur la libération de sang et d’énergie au niveau du «
logiciel foie ».

Cela sous-entend :

qu’une bonne série de Qi Gong doit être à même de faire travailler au cours d’une même séance, toutes les articulations, agir sur tous les méridiens et de ce fait agir sur les cinq logiciels organes.

C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve dans toutes les grandes séries traditionnelles (les huit embellissements, les cinq animaux, etc..).

Si on en reste à ce premier niveau, à savoir donc celui de la conservation de la souplesse des articulations, une série de Qi Gong serait un « banal » exercice de gymnastique.

Allons donc plus loin. Nous avons tous remarqué que la pratique d’une série se faisait très lentement. Ce qui d’ailleurs dérange souvent l’Occidental pour qui tout doit être fait et obtenu de façon

« speed ».

La raison de cette lenteur vient du fait que lors de la pratique, le mouvement est totalement dirigé par la respiration. Or, comme la respiration est lente, le mouvement est lent. Expansion-contraction, dilatation-concentration, ouverture-fermeture, inspire-expire, à l’instar d’un soufflet de forge, la respiration va devenir le moteur de la libre circulation du sang et de l’énergie dans l’organisme.

Un quart d’heure de pratique quotidienne de Qi Gong va générer une centaine de respirations conscientes. C’est autant de pris pour favoriser la recharge de notre batterie des reins.

Donc, la deuxième étape du Qi Gong, c’est d’être une pratique purement basée sur la respiration, extraordinaire moyen d’apprendre à vivre en pleine conscience chaque instant présent.

Il existe un troisième niveau dans la pratique. Une fois le mouvement bien assimilé, une fois la respiration bien installée, la pratique du Qi Gong va devenir une véritable pratique de méditation en mouvement.

L’observateur extérieur ne va percevoir qu’une pratique exotérique, mécanique. Le pratiquant, lui, est déconnecté de son espace-temps. Il se crée à ce moment-là un entonnoir qui va mettre en relation la sphère de son conscient avec son subconscient le plus profond, que certains assimilent au « Hun » de la médecine chinoise.

Chacun d’entre nous possède au plus profond de lui, de multiples dons. Et ces dons peuvent « remonter à la surface » au cours d’une pratique régulière. Mais sans aller si loin, cette pratique quotidienne va vous permettre d’arrêter votre ordinateur central, de mettre fin à l’excès de pensées qui envahissent votre écran radar. Petit à petit, vous allez apprendre à vivre en pleine conscience et par là même redevenir le général en chef du fonctionnement de votre corps. Grâce à « ici et maintenant », je suis capable de m’arrêter à la première image d’une colère et éviter de déclencher un tsunami mental, professionnel ou familial…