La Mandarine

Mandarine         par Jean Pélissier professeur en MTC

La mandarine se nomme Ju Zi 桔子 en chinois.

Son nom latin est Citrus Reticulata.

C’est un fruit originaire d’Extrême Orient (Chine-Viet Nam) très proche de l’orange.

On la cultive depuis plus de 3000 ans. Sa chair sucrée est très parfumée et est l’une des moins acides des agrumes.

Mandarine nous rappelle la couleur de la robe de soie des mandarins chinois, d’où son nom. Le mandarinier a fait son entrée en Europe grâce aux Portugais, et plus précisément en Provence vers les années 1800, soit 400 ans après l’orange. Elle a été cultivée à grande échelle en Algérie à partir de 1850.

Nous connaissons tous un hybride sans pépins de ce fruit : la clémentine (citrus clementinus). Ce fruit a été obtenu par croisement dans les années 1900 par le père Clément, moine près d’Oran en Algérie. Il existe aussi la tangerine qui a une écorce plus foncée et qui se pèle aussi plus facilement.

Ce fruit aux mille vertus est considéré comme un trésor en Chine. Il reste au centre de très nombreuses festivités lors du Nouvel An chinois.

C’est le grand fruit pour prévenir les rhumes et grippes saisonnières. C’est donc un fruit à consommer prioritairement en fin d’automne et à  l’entrée de l’hiver.

Que dit la médecine chinoise ?

La mandarine est de nature Fraîche et de saveur Douce-Acide.

La nature fraîche permet de refroidir sans excès le corps, d’éliminer la chaleur et de favoriser modérément la circulation de sang et d’énergie dans l’organisme.

Les organes méridiens où vont se diriger principalement ses effets sont ceux :

                  Des Poumons,

                  de l’Estomac.

Ces actions principales sont de:

                  Régulariser le Qi, l’énergie.

                  Tonifier la Rate et l’Estomac.

                  Favoriser la production de liquides organiques.

                  Dissoudre le Tan et les mucosités.

*Ju Zi, la mandarine est excellente quand on présente de la toux avec des mucosités jaunâtres, épaisses et collantes liées à la présence de « chaleur », d’inflammation du Poumon. C’est aussi un antitussif et un expectorant.

*Une des grandes actions de la mandarine est de régénérer les liquides organiques. Elle potentialise les effets du thé en tant que facteur hydratant du Poumon.

N’oublions pas que le Poumon et la peau forment un même organe en médecine chinoise. Et que dans le même « logiciel-organe » le Poumon-Yin est couplé au Gros intestin-Yang. En hiver, le Yin a tendance à entrer en profondeur dans le corps. La peau s’assèche et des démangeaisons peuvent apparaître. De la constipation peut apparaître. C’est une des raisons pour laquelle ce fruit est consommé prioritairement en cette saison.

*Quand s’installe une faiblesse de Yin au niveau de l’Estomac (en cas de diabète par exemple), le Yang augmente entraînant une sensation de soif permanente. Si vous vous mettez alors à boire en trop grande quantité, vous ne faites qu’aggraver ces symptômes. La mandarine est alors tout à fait indiquée.

*En cas de non-respect des règles basiques de diététique, ou d’émotions intériorisées, un état de stagnation peut s’installer au niveau du Foyer Moyen, en particulier de l’estomac. C’est une grande cause de ballonnements intestinaux, de nausées, d’inappétence et de reflux gastro-œsophagien. Par son action régulatrice de l’énergie, la mandarine permet de faire circuler et de digérer.

*En Chine, on l’utilise pour évacuer plus rapidement les effets secondaires liés aux excès de boissons alcoolisées.

*Surtout chez les enfants, après une forte fièvre, les liquides organiques peuvent être « blessés », entraînant des symptômes de sécheresse. La mandarine est alors excellente.

Que disent les recherches modernes ?

*La mandarine contient de l’acide citrique, bromique et oxalique. Mais aussi du phosphore, du magnésium et de très nombreuses vitamines dont la vitamine C.

*Elle permet d’éliminer les résidus des métaux lourds stagnant dans l’organisme comme le cadmium, le mercure et le plomb. Elle potentialise les effets du thé vert et noir chinois qui vont déjà dans ce sens.

*C’est un anti-infectieux du tube digestif, car elle empêche la fermentation des aliments.

*On dit qu’elle est dépurative, sédative, revitalisante et diurétique.

*Elle permet d’éliminer le mauvais cholestérol, de prévenir le diabète de type II et de lutter contre l’athérosclérose. On la conseille aux personnes qui souffrent d’hypertension, car elle possède certaines vertus hypotensives.

*Elle fortifie les tissus, les os, les dents, mais aussi le cerveau.

*Elle est anti hémorragique.

*La mandarine a comme action de prévenir les calculs rénaux et de la vésicule biliaire.

*Grâce à ses fibres, elle favorise le péristaltisme intestinal et donc l’élimination des déchets.

*Elle permet aussi de lutter contre l’obésité.

*De récentes études ont montré que ce fruit (comme tous les agrumes) permettait de prévenir les cancers de la bouche, du pharynx, de l’estomac et du colon. Elle favorise l’évacuation de la bile.

*Elle possède entre autres, des propriétés pour les nerfs et favorise le sommeil.

Mode d’utilisation

*La mandarine peut être consommée crue, mais aussi cuite, et en décoction. Quelques quartiers revenus 5′ dans une poêle chaude ou sur le gril permettront d’agrémenter de très nombreux plats de fête.

*La peau de mandarine, Chen Pi littéralement « vieille peau » est un produit de pharmacopée à part entière.

*Les pépins ont aussi des vertus médicinales importantes. On dit qu’ils sont amers et neutres et qu’ils régularisent le Qi. Ils permettent d’arrêter les douleurs, de disperser les indurations, d’agir sur le méridien du Foie. Quand on observe le trajet de ce méridien, on comprend pourquoi ils peuvent avoir une action sur les problèmes de hernies inguinales, d’hydrocèles, de kyste des testicules, mais aussi de douleurs et de distensions au niveau des seins.

*En ce qui concerne le jus de mandarine, le problème est le même qu’avec le jus d’orange. Non seulement vous perdez toutes les grandes fibres et la partie « blanche » accolée aux quartiers, mais beaucoup trop de saveur acide vient agresser le « logiciel Foie ». Une mandarine nature suffit à donner toutes les vertus extraordinaires de ce fruit.

Contre-indications

*Attention de ne pas avaler les pépins, car ils risquent de blesser les villosités intestinales entraînant des diverticuloses et la formation de polypes réactionnels.

*Ne pas en donner en trop grande quantité aux nourrissons (juste un ou deux quartiers), car leur tube digestif est dans l’incapacité de la digérer.

*Ne pas en consommer en cas d’ulcère gastrique, de diabète installé, ou d’hyperacidité stomacale.

Conclusion

Pour les différentes raisons que nous avons évoquées précédemment, la mandarine est bien le fruit de la fin d’automne et du début de l’hiver. Mais attention de ne pas en surconsommer, car cela se retournerait contre votre organisme. C’est l’excès de saveur acide qui finirait par déséquilibrer l’énergie de votre foie.

De même respecter la règle : pas de fuit après un repas. Pourquoi pas dix minutes avant un repas. Mais privilégiez à la pause goûter ce fruit venu de Chine.

 

Le Riz

Le Riz, Jing Mi.   par Jean Pélissier professeur en MTC

Céréale incontournable, consommée par plus des 2/3 de la population mondiale, le riz se dit Jing Mi, 粳米 en chinois.

C’est une céréale de la famille des graminées. Son nom scientifique est Oryza Sativa. Cultivée dans les rizières, cette plante nécessite pour sa croissance beaucoup d’eau et d’humidité. Elle peut atteindre jusqu’à 90cm de haut. Chaque épi donne énormément de graines appelées Mi, 米.

C’est donc avec le blé la céréale la plus connue dans le monde : « Là où il y a de l’eau, on cultive le riz. Au centre des continents, où l’eau est plus rare, on consomme le blé ».

C’est l’aliment de base de la cuisine asiatique, indienne et japonaise.

L’homme a commencé à cultiver le riz il y a plus de 10.000 ans. Sa culture a débuté en Inde, puis dans le sud de la Chine, pour ensuite « inonder » le reste du monde.

C’est Alexandre le Grand qui l’importa en Grèce. En Europe, on n’a commencé à le consommer qu’au 16e siècle. Son nom viendrait du Tamul « Arizi ».

Le riz, au contraire du blé, est à l’heure actuelle très peu modifié génétiquement. Il ne déclenche donc pas un « stress de rejet » par l’organisme. C’est donc une véritable céréale universelle.

Il existe plus de 4000 variétés de riz de par le monde. On trouve le riz long, mi-long, court. Selon ses caractères gustatifs, on parlera de riz gluant, de riz parfumé comme le Basmati, de riz rond qui sert à faire le risotto. On a aussi le riz rouge des contreforts de l’Himalaya, le riz pourpre, le riz noir de Chine.

Par les temps qui courent, il faut savoir que le riz ne contient pas de gluten !

Nous allons voir que c’est l’aliment par excellence capable d’amener l’énergie dont le corps a besoin pour fonctionner.

 

 

 

 

Que dit la médecine chinoise ?

Le Riz est de saveur Douce et Neutre. C’est d’ailleurs la plante de référence quand on doit parler de la saveur douce. Cette saveur a comme action de tonifier prioritairement l’énergie de la Rate. Sa neutralité en fait l’aliment du « juste milieu ».

Les méridiens-organes cibles sont ceux :

                  De la Rate,

                  de l’Estomac,

                  du Poumon.

Ces principales actions sont de:

                  Renforcer l’énergie de la Rate.

                  Stimuler le Foyer Moyen.

                  Harmoniser l’Estomac.

                  Nourrir les « cinq organes »

                  Calmer la soif et de générer les liquides organiques.

                  Éliminer l’humidité (surtout quand il est grillé à sec avant la cuisson).

                  Tonifier le Yang.

*En tant que tonique du Foyer Moyen (Rate-Estomac), le riz permet d’ouvrir l’appétit, de renforcer l’organisme. Il ne faut pas oublier que le « logiciel Rate » est le chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire, et qu’un déséquilibre énergétique de cet organe, qui perdure trop longtemps, pourra avoir de graves conséquences sur notre santé.

Le riz est donc l’aliment idéal pour les états de maigreur, chez les convalescents, les états de grande fatigue ou de faiblesse généralisée. À condition évidemment de bien le mastiquer. Nous allons y revenir.

*Quand l’énergie de la Rate est effondrée, les aliments ne sont plus assez digérés et cela peut être la cause de diarrhées chroniques. Le riz est excellent dans ce cas. Mais on peut aussi en consommer en cas de diarrhées infectieuses.

*C’est un des grands aliments capables de recharger la batterie de l’organisme.

*Puisque les muscles et les chairs sont à mettre en relation avec la Rate, on dit que le riz permet de les « nourrir », de les renforcer, de les tonifier.

*Nous savons que Poumons et pores de la peau font partie du même logiciel en médecine chinoise. Par son action de tonification de l’énergie du Poumon et de la Rate, il permet de lutter contre les transpirations spontanées liées à un état de faiblesse du Poumon.

 

 

 

 

 

Que disent les recherches modernes ?

*Le riz, surtout le riz complet, mais aussi le riz blanc contient beaucoup d’antioxydant comme le tocotrienol dont fait partie la vit. E qui aurait de grandes propriétés anti tumorales.

*Le riz complet est fortement acidifiant alors qu’il l’est modérément pour le blanc.

*C’est une bonne source de manganèse qui participe à la prévention des dommages causés par les radicaux libres, de même que le Sélénium qu’il contient.

*Il contient du phosphore, très bon pour les os.

*Il contient aussi du zinc, du fer, du cuivre, de la vit. B1, B3, B6.

*On lui attribue un effet anabolisant permettant de renforcer la musculature .

 

 

 

 

Mode d’utilisation.

*Sa consommation la plus courante est évidemment sous forme de graines. Mais il peut être aussi transformé en pâte de riz, en farine, en galette, en riz soufflé, en lait de riz.

*Le riz gluant sert surtout dans la préparation de desserts.

*On peut aussi en faire de l’alcool : Saké au Japon ou alcool de riz.

*Riz blanc ou riz complet ?

C’est la grande question. Il est évident que le riz complet contient beaucoup plus de principes actifs et que cela devrait être la finalité dans la consommation de cette céréale.

Mais posons-nous la question suivante : pourquoi en Asie, au Japon, en Inde,  ne consomme-t-on quasiment que du riz blanc ?

Quelques éléments de réponse.

Avant tout il faut savoir qu’il y a une grande différence entre le riz complet et le riz brun. Il faudra d’abord obligatoirement les consommer « bio », car ils peuvent être au contact direct des pesticides. Ensuite surtout s’il est complet, il peut rester des particules qui peuvent blesser le tube digestif et s’incruster très facilement dans les villosités intestinales (grande cause de polypes). Bien sûr tout cela pourrait être évité si on le mastiquait 20-30 fois. Mais qui mâche autant à l’heure actuelle ?

Ensuite que recherche-t-on dans le riz : des sucres lents avant tout, tous les autres éléments pouvant être apportés par la diversification de notre alimentation. N’oubliez pas cette règle d’or: « les céréales ne se transforment en sucres lents que dans la bouche, qu’à la condition qu’elles ne soient mélangées à aucun autre ingrédient, et surtout mastiquées très longuement ». Cela devrait devenir la base énergétique de notre alimentation quotidienne, puisque c’est le riz prioritairement qui amène l’énergie dont le corps a besoin pour fonctionner.

Ensuite le riz complet doit cuire beaucoup plus longtemps  et surtout comme je le disais plus haut, mastiqué très longuement.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, il vaut mieux privilégier le riz blanc, tout en prenant de temps en temps du riz complet.

*Le riz précuit dit incollable que l’on trouve dans le commerce a perdu pratiquement toutes ses propriétés. On dit en médecine chinoise qu’il a perdu son Qi, son énergie, son Shen, son apparence, mais aussi son Jing, son « essence ».

*Pour que le riz puisse être digeste et donner toutes ses propriétés, il doit être bien cuit.

*Quand on prépare le riz, il vaut mieux le rincer pour enlever le surplus d’amidon et les résidus, jusqu’à ce que l’eau soit claire. L’idéal serait de faire tremper le riz 1h. Non seulement cela permet de réduire le temps de cuisson (6-8 minutes au lieu de 15’), mais il sera cuit beaucoup plus à cœur.

*Comme toutes les céréales, le riz va donc amener la véritable énergie, dont le corps à besoin, ce que l’on appelle les « sucres lents ». Mais du fait de cette lenteur de digestion, il y a un risque de stagnation au niveau de l’estomac qui peut être très préjudiciable. Donc dans le meilleur des cas, le riz doit être consommé nature, sans adjonction de quoi que ce soit, même pas de sel. Il devra être accompagné obligatoirement par des légumes qui grâce à leurs fibres vont favoriser la digestion de ce riz.

 

 

 

 

*Il existe en Chine du riz germé que l’on appelle « Gu Ya » qui a la propriété de dissoudre les stagnations, d’éliminer le Tan, les déchets et de renforcer très fortement l’énergie de la Rate. Il peut par exemple être très utilisé en cas de maladie de Crohn (comme toute sorte de riz d’ailleurs, en évitant le riz complet qui risque d’augmenter les inflammations).

*Un autre mode de préparation médicinale : le riz brûlé appelé « Gou Jiao » qui signifie littéralement « marmite brûlée » ! En tant que produit asséchant, il permet de lutter contre les selles liquides. Il permet aussi de ralentir le péristaltisme intestinal et de calmer les douleurs intestinales. Il convient de ne pas en prendre quand il y a présence de symptômes de sécheresse.

*Intéressons-nous maintenant à une préparation très connue en Chine : le « Congee ».

Il est de tradition en Asie de consommer deux à trois fois par an, pendant deux jours, un gruau de riz ou potage de riz que l’on appelle donc Congee. Ce « potage » sera uniquement accompagné de quelques légumes salés.

Il va avoir comme action de déclencher un nettoyage en profondeur des intestins. Ensuite les jours de la nouvelle lune et de la pleine lune on en prendra le matin au petit déjeuner.

Préparation : « Mettre dans une casserole 100 gr de riz blanc avec 5-6 fois son volume d’eau. Placer alors la casserole à feu très doux pendant plusieurs heures (par exemple le soir avant de se coucher, pour qu’il soit prêt le matin au réveil. Vous pouvez opter pour une méthode plus rapide en mettant le riz de la veille dans de l’eau et en faisant cuire le tout à la vapeur. On va obtenir ainsi une soupe de consistance moyenne (la cuillère ne doit pas tenir verticale dedans). Elle doit donc être assez liquide pour avoir la sensation de boire ».

En fin de compte, ce n’est que du riz et de l’eau et son goût peut paraître un peu fade : c’est la vraie saveur douce en diététique indispensable pour tonifier l’énergie de la rate.

Hors de ces périodes de nettoyage, ce Congee peut servir de base à la préparation d’une multitude de recettes médicinales. Par exemple avec des feuilles de moutarde pour dissoudre le Tan. Avec des feuilles de menthe pour clarifier la chaleur.

Dans les campagnes chinoises, on avait l’habitude de consommer ce Congee avec des légumes sautés et très peu de viande.

 

 

 

 

 

Conclusion

Vous avez bien compris que le riz devrait devenir un élément central dans votre diététique quotidienne, différente de la diététique des jours de fête, cette diététique qui a pour fonction d’apporter de l’énergie à votre organisme.

Mais rappelez-vous que le riz doit être consommé nature, sans adjonction de quelques ingrédients que ce soit pour qu’il puisse donner le maximum de son sucre lent, le maximum d’énergie au corps. Donc le « riz cantonais » n’entre pas vraiment dans cette diététique quotidienne.

Et puis surtout il faut réapprendre à mâcher, car toute cette « alchimie », cette transformation se fait dans la bouche et très peu dans l’estomac.

La Prune

La PRUNE    par Jean Pélissier professeur en MTC

La prune est originaire de Chine. Elle en est d’ailleurs le premier producteur mondial à ce jour.

En Pinyin, on l’appelle Li Zi, 李子, même terme qui signifie châtaigne, mais les idéogrammes sont différents.

C’est un fruit à noyau, à chair comestible sucrée et juteuse. Il en existe plus de 2000 variétés répertoriées.

Les Romains et les Égyptiens la découvrir lors de leurs multiples voyages en Orient. Ce fruit fut ensuite ramené dans le bassin méditerranéen.

Au 12e siècle, les Croisés, de retour d’une expédition infructueuse, ramenèrent avec eux des plants de prunier de Damas, ayant apprécié ce fruit. On se moqua d’eux dans tout le royaume. D’où l’origine de l’expression « pour des prunes », « ils sont allés là-bas pour des prunes ».

Nous allons voir qu’en médecine chinoise, c’est un des grands fruits du Foie, mais aussi des intestins, favorisant digestion et élimination. Si c’est un des fruits de l’automne, c’est qu’il a la capacité d’éliminer la chaleur accumulée pendant l’été.

Que dit la médecine chinoise ?

En médecine chinoise, on considère que la prune, Li Zi est de saveur Douce et Acide et que sa nature est Fraîche. Sa nature devient Neutre quand elle est séchée.

Je vous rappelle que la saveur douce reconstitue, harmonise et a une action de relâchement. La saveur acide, elle, est astringente et évite la perte des liquides organiques. La nature fraîche calme les symptômes de chaleur interne.

Les méridiens-organes cibles sont ceux :

                  du Foie,

                  de l’Estomac et

                  de la Rate.

Ses actions principales sont :

                  De calmer le feu du Foie,

                  De générer les liquides organiques,

                  D’arrêter la soif.

*C’est le grand fruit de l’estomac. Il favorise la digestion du bol alimentaire en régulant les sécrétions gastriques.

*Par son action de régénération des liquides organiques, la prune permet d’arrêter la soif. C’est un fruit très prisé des chanteurs et des orateurs, car il permet de lutter contre l’aphonie et l’inflammation des cordes vocales.

*La prune est considérée comme un grand yao, un grand médicament du Foie en médecine chinoise. Lorsque l’énergie des Reins, le Yin des Reins est trop faible (stress, excès de saveur salée, de liquides…), celui-ci ne nourrit plus le Yin du Foie. Dans la balance Yin-Yang, le Yang augmente. Cette situation est la cause de multiples pathologies, dont l’hépatite chronique, les cirrhoses hépatiques. Il n’est pas rare à ce moment-là que les médecins chinois prescrivent à leurs patients la consommation de 2-3 prunes par jour pendant neuf jours avec une pause d’une semaine.

Cette situation de faiblesse de Yin est aussi une des grandes causes d’hypertension artérielle . La prune consommée régulièrement en décoction ou crue est excellente dans ce cas.

*Faiblesse des liquides organiques par excès de Yang sous-entend une raréfaction des liquides en surface de peau. La prune permet d’humidifier la peau. Elle est excellente en cas de démangeaisons du cuir chevelu avec abondance de pellicules.

Que disent les recherches modernes ?

Ces recherches ont pu montrer que :

*La prune est un fruit qui contient beaucoup de fibres. Entre autres de la cellulose et de l’hémicellulose qui accélèrent le passage des aliments dans les intestins, nettoient les villosités intestinales et augmentent le péristaltisme.

Elle contient aussi de la pectine qui retient l’eau et joue un rôle de régulateur du transit.

*On y trouve du Sorbitol qui stimule le fonctionnement de la vésicule biliaire.

*On y trouve une grande quantité de potassium, minéral qui régule la tension artérielle, réduit les risques d’accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies.

*Le pigment rouge-bleu de la peau, l’anthocyane, prévient certains cancers en éliminant les radicaux libres nocifs.

*Malgré sa saveur sucrée, contrebalancée par la saveur acide, les prunes présentent un faible indice glycémique. Leur consommation régulière aide à contrôler le taux de sucre dans le sang et réduit le risque de diabète de type II.

*La prune a donc un très fort pouvoir anti radicaux libres, en particulier au niveau du cerveau. À ce titre on dit qu’elle permet d’améliorer la mémoire, les facultés cognitives et de prévenir « l’engluement du mental » une des causes de la maladie d’Alzheimer.

Mode d’utilisation.

*La prune peut être consommée crue, en jus, en décoction, confite. On pourra l’utiliser dans des desserts, en gâteau, accompagnant des viandes et des plats, en confitures.

*Souvent on trouve un petit voile blanc à sa surface. Ce sont des micros paillettes de cire que le fruit produit pour se protéger de la chaleur.

*Dans le Sud-Ouest, on trouve le fameux « pruneau d’Agen ». Alors que traditionnellement en Chine on la faisait sécher au soleil pour la conserver. Les moines Cisterciens de Clairac  mirent en place une procédure de séchage artificiel  et l’appliquèrent à la prune d’Ente. C’était un aliment très répandu dans la marine à voiles pour prévenir le scorbut.

Le pruneau possède un très fort pouvoir antioxydant. Très riche en fer, sa forte concentration de sucre lui permet une longue conservation naturelle. On les trouve sous une forme  dénoyautée ou non. Il faut choisir les pruneaux brun noir, brillants, moelleux et charnus, non poisseux ni moisis. Contenant beaucoup de  sorbitol, les pruneaux ont une action laxative plus importante que la prune crue.

On peut augmenter cette action laxative si  on prend 4-5 pruneaux séchés que l’on va faire tremper. On les consommera avant le sommeil.

Les recherches modernes ont montré que les pruneaux étaient excellents pour prévenir l’ostéoporose.

Contre-indications

Il convient d’éviter de consommer des prunes en cas de faiblesse importante de l’énergie de la Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. Surtout quand on est en présence de selles molles chroniques, ou en cas de sécrétions abondantes (bronchites, rhinites,…).

Conclusion

Une consommation exagérée de prunes peut se retourner contre l’organisme et au lieu  de réguler et de tonifier l’énergie de la Rate et de l’Estomac, elle peut « blesser » l’énergie de ces organes.  Toujours bien suivre la « règle des neuf jours » qui prône la diversification des fruits et des légumes de saison et de région. 

La BLETTE

LA BETTE à CARDE ou BLETTE,  par Jean Pélissier professeur en MTC

La blette, encore appelée bette, côte de bette ou bette à carde se nomme Hong Niu Pi Cai, 红牛皮菜 en chinois. Son nom botanique est « beta vulgaris ». Elle appartient à la même famille que la betterave rouge. On l’appelle aussi selon les régions poirée, joutte, côte de bette…

C’est une plante herbacée et potagère. Les nervures de feuilles et de tiges (cardes) peuvent être rouges, blanches ou jaunes. Ses tiges sont charnues comme du céleri et se préparent un peu comme des asperges.

C’est en fin de compte deux légumes en un : les feuilles qui ressemblent à de grosses feuilles d’épinard et les longues tiges qui sont craquantes.

Pour une fois, cette plante n’est pas originaire de Chine, mais du bassin méditerranéen. Ce n’est qu’au 7e siècle qu’elle fera une percée en Asie. Connue des Grecs de l’antiquité, Aristote vantait  les bienfaits de la bette rouge. Plus tard, Théophraste parla de bette à feuille vert clair et blanche. C’est celle que l’on consomme le plus à l’heure actuelle. Elle figurait en place d’honneur dans les grands herbiers du moyen âge.

Très à la mode au 19e, elle ne l’est plus vraiment aujourd’hui. On l’appelle souvent « légume du pauvre ». Pourtant, bien préparée, elle pourrait en étonner plus d’un, tant au niveau gustatif (les grands cuisiniers ne s’y trompent pas) que par ses propriétés préventives et curatives.

C’est un légume de fin d’été qui, comme nous allons le voir, a des propriétés rafraîchissantes. La blette permet en autre d’évacuer la chaleur emmagasinée dans le corps, surtout après un été très chaud. Cela permet d’éviter l’apparition de « maladies de chaleur » (angine, etc.) à l’entrée de l’automne.

 

Que dit la médecine chinoise ?

Hong Niu Pi Cai, 红牛皮菜  est de saveur douce et de nature fraîche.

Comme nous le savons, la saveur douce a comme propriété de tonifier l’énergie de la Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. Sa nature fraîche comme son nom l’indique rafraîchit un intérieur du corps trop chaud.

Les méridiens organes cibles de cette plante sont :

                  Le Poumon,

                  le Gros Intestin,

                  la Rate,

                  l’Estomac.

La blette a comme action :

                  D’éliminer la toxicité,

                  de favoriser les éruptions,

                  de libérer les toxines, 

                  de clarifier les intestins,

                  de clarifier la chaleur du corps,

                  de dissiper les hématomes et

                  d’arrêter les hémorragies.

Dans le Jia Yu Ben Cao, il est dit : « La bette tonifie le foyer moyen, abaisse l’excès de Qi, harmonise l’énergie de la Rate, chasse le vent de la Tête (maux de tête…) et est utile  aux cinq organes ».

*La blette est utilisée dans les familles chinoises quand il s’agit de favoriser l’éruption de la rougeole.

Je vous rappelle que la rougeole est considérée comme une maladie très utile par les médecins chinois. Elle permet au corps du très jeune enfant de se débarrasser des toxines reçues par le sang de sa mère. Mais pour éviter tout effet secondaire, les mères de famille connaissaient les légumes susceptibles de favoriser cette éruption, surtout si elle tardait à venir. La blette en fait partie.

*La blette  a des propriétés antitoxiques qui en font une excellente plante pour lutter contre les dysenteries infectieuses et la « tourista ». En MTC on parle de « chaleur-humidité » accumulée dans le gros intestin. On peut alors la consommer sous forme de jus-décoction.

*En usage externe, sous forme de cataplasme, elle permet d’agir sur les furoncles, les folliculites, les inflammations pyogéniques, les anthrax. Mais aussi les croûtes de lait du bébé et les mycoses interdigitales.  Dans tous ces traitements, la blette rouge sera plus efficace que la blanche.

*Du fait de son action tonifiante et de régulation du logiciel Rate-pancréas, les médecins chinois la préconisent en cas d’anémie ferriprive.

*En médecine chinoise, Poumon et gros intestin font partie du même logiciel. Par exemple une sécheresse du Poumon (cigarette) pourra être à l’origine de constipation. La saveur douce lubrifiante et humectante  et l’action sur le Poumon de la blette permettent de lutter contre ce type de constipation liée à la sécheresse.

*Un remède pour combattre les poux des enfants : dans une grande casserole d’eau bouillante, plongez quelques minutes des feuilles de blette, plutôt de couleur rouge. Égouttez-les et pressez-les pour en sortir le jus. C’est ce jus qui est à appliquer directement et quotidiennement sur le cuir chevelu pendant 10-15 jours.

*On peut rajouter dans ce jus une grande cuillère à soupe de miel. C’est alors un excellent remède contre les dartres, à appliquer tous les soirs.

Que disent les recherches modernes ?

*La blette contient des composés phénoliques et des flavonoïdes qui sont de très bons antioxydants et qui s’opposent aux radicaux libres. La blette rouge possède une plus grande activité antioxydante que la blette blanche.

*C’est une plante particulièrement riche en minéraux, comme le fer nécessaire à la formation des globules rouges et le magnésium pour le bon fonctionnement des nerfs et des muscles.

*C’est une excellente source en vit. A (vision, protection contre les infections) et vit. C (Antioxydant, santé de l’os).

*Elle contient énormément de fibres, qui favorisent entre autres le péristaltisme intestinal et l’élimination des déchets.

*Les feuilles de ce légume, si on doit parler de  l’équilibre acido-basique sont très alcalinisantes, et s’opposent donc à un excès d’acide dans le corps.

*C’est une excellente plante pour réguler le diabète.

*Elle contient un enzyme, l’acétylcholinestérase qui est susceptible de réguler et de prévenir les maladies neurodégénératives comme Alzheimer et le parkinson.

*En occident, en prise interne, on lui donne des vertus anti-inflammatoires des voies urinaires. Elle permet de lutter contre la constipation. Mais aussi contre la congestion de la rate et des ganglions lymphatiques après une infection.

*Certaines études in vitro ont montré son pouvoir d’inhibition quant à la multiplication des cellules cancérigènes.

Mode de préparation.

*On peut consommer la blette sautée, à la vapeur, en soupe, en bouillie, cuite à l’eau.

*En usage purement médicinal, en usage interne la posologie se situe entre 20-40gr par jour en décoction. Ou entre 75-150gr quand on fait une extraction de jus.

*En cataplasme, on l’utilise sous forme de broyat.

*Il conviendra de choisir des blettes à tiges fermes, les feuilles d’un vert brillant, sans tâches. Éviter les tiges molles et les feuilles flétries.

*Sauf dans certains cas bien précis, il faudra éviter de consommer les blettes crues. La cuisson permet entre autres d’éliminer en grande partie l’acide  oxalique qui peut favoriser la production de calculs. Cette cuisson la rendra plus goûteuse et digeste.

*Comme dit en introduction, dans une feuille de blette, il y a la feuille proprement dite et la carde. Bien qu’on ait l’habitude de ne consommer que la « partie dure », ce sont les feuilles qui contiennent le plus de facteurs nutritifs. Elles se cuisinent comme des épinards.

*Pour une meilleure efficacité, consommez toujours les cardes croquantes. Ne les faites pas donc trop cuire. N’ajoutez le cas échéant les feuilles qu’en fin de cuisson. La cuisson au Wok est idéale.

*Pour les préparer, éviter de les laisser tremper trop longtemps dans de l’eau, car beaucoup de nutriments qu’elle contient sont hydrosolubles. Lavez-les juste à grande eau.

*Les blettes sont très utilisées dans la cuisine niçoise, avec son célèbre plat, le Tian, mais aussi des tourtes aux blettes et dans des raviolis.

Contre-indications

*Etant très riches en acide oxalique, il ne faut surtout pas en faire une surconsommation. À consommer avec modération en cas de calculs rénaux.

*Dans les « diarrhées froides » causées par une faiblesse de l’énergie de la Rate, il conviendra aussi de s’en abstenir. Je vous rappelle que le « logiciel Rate-pancréas » est le chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. Quand l’énergie de ce logiciel s’effondre, les aliments ne sont plus digérés.

*Les personnes sous anticoagulant ne devraient pas en consommer en excès, car les blettes contiennent une grande quantité de vitamine K.

Conclusion

À l’heure actuelle, la blette fait partie de ces « légumes oubliés ». Elle est en effet très peu consommée, mais nous avons vu qu’elle avait des bienfaits incontournables pour l’équilibre de notre organisme.

Pour vous inciter à devenir jardinier, ou tout au moins à planter quelques blettes dans votre jardin ou sur votre balcon (c’est très décoratif, surtout les rouges), voici ce proverbe chinois :

« Si tu veux être heureux une heure, enivre-toi.

Si tu veux être heureux un jour, tue ton cochon.

Si tu veux être heureux une semaine, fais un beau voyage.

Si tu veux être heureux un an, marie-toi.

Si tu veux être heureux toute la vie, fais-toi jardinier. »

LE CITRON

 

Le CITRON, Ning Meng           par Jean Pélissier professeur en MTC

Le citron, « citrus limon », Ning Meng en chinois est un agrume issu du citronnier. Le citronnier est un arbuste de 5 à 10 m de haut, à feuilles persistantes, de la famille des Rutacées.

Il est cultivé depuis plus de 3000 ans, d’abord en Chine, dans les contreforts du Cachemire, puis en Inde. Il arriva ensuite en Grèce pour s’implanter dans tous les pays du pourtour méditerranéen, et finir à Menton, la ville du citron !

Il existe deux catégories de citrons : les jaunes et les verts, encore appelés lime.

C’est réellement et à moindre frais, un « agrume aux dix mille vertus ».

Les médecins antiques l’utilisaient en cas de grippes, de fièvres, de morsures de serpents ou pour éviter certaines épidémies. Jusqu’à aujourd’hui, grâce à sa vitamine C, il permet d’éviter le scorbut des marins, mais aussi, de conserver les aliments sur un bateau. Les rats sont loin d’en raffoler !

Nous allons voir que c’est un extraordinaire détoxifiant du corps et comme tendraient à le montrer les recherches actuelles, un produit capable de freiner la multiplication des cellules cancéreuses !

Saviez-vous que le citron est beaucoup plus sucré que la fraise. Il contient en effet 8gr de glucide/100gr alors que la fraise en contient 7gr/100gr. C’est l’acide citrique qu’il lui fait cacher son jeu !

C’est un excellent agrume que l’on devrait prioritairement consommer en début de printemps, la « saison du Foie ». À condition d’en respecter les quantités, la saveur acide, qui est justement à mettre en relation avec le Foie, permet de stimuler celui-ci.

Que dit la médecine chinoise ?

Le citron, Ning Meng est de saveur Acide et de nature Neutre à Fraîche.

Sa nature lui permet ainsi de « rafraîchir la chaleur » et de « refroidir le sang », mais aussi de « neutraliser les toxines de l’inflammation ».

Pris en petite quantité, il permet de « régénérer les liquides organiques ».

Les méridiens organes cibles sont ceux :

                  De l’Estomac,

                  du Foie et

                  du Poumon.

Ses actions selon les compendiums de pharmacopée chinoise sont de :

                  Régénérer les  liquides organiques.

                  Arrêter la soif.

                  Disperser la canicule.

                  Harmoniser l’Estomac.

                  Dissiper le Tan, les mucosités (surtout au niveau du Poumon).

                  Calmer le fœtus.

Toujours selon la médecine chinoise, Ning Meng traite la bouche sèche, les fièvres caniculaires, l’agitation, les vomissements gravidiques, la toux avec Tan.

*Très important. On peut prendre à jeun le matin, l’équivalent d’un demi-citron, dilué dans de l’eau chaude, dans un peu moins d’un verre à moutarde.

La chaleur permet de disperser les effets du citron vers les méridiens et organes cibles, alors que le froid « contracte ».

Ce breuvage permet de prévenir les calculs rénaux et biliaires, ainsi que les infections urinaires. Il permet aussi de combattre les douleurs articulaires, l’arthrite et la goutte. Il permet aussi de déclencher le péristaltisme intestinal, favorisant ainsi l’évacuation des selles.

Ce même breuvage  peut être pris deux à trois fois par jour pendant neuf jours dans les périodes critiques, par exemple aux changements de saison pour se prémunir des attaques externes.

Cela permet ainsi de prévenir la grippe, les rhumes, en augmentant les défenses immunitaires. Mais aussi les gastro-entérites, car c’est un désinfectant de l’estomac. Cette boisson peut aussi fluidifier le sang.

*En cas de mal de gorge, on se gargarise avec du jus de citron toujours dilué dans de l’eau chaude, mélangé avec un peu de miel. Ce breuvage a alors d’importantes propriétés antiseptiques.

*Agissant sur le Foie qui est le lieu en médecine chinoise de « tous les tics et les tocs » de l’organisme, quelques gouttes de citron quand on a envie de fumer, est un excellent moyen de stopper la dépendance.

Que disent les recherches modernes ?

* Retenons que le citron contient de l’acide citrique qui a la propriété de se dégrader très rapidement, dès l’entrée en bouche. Cet acide est alors éliminé par les poumons sous forme d’acide carbonique, laissant des sels minéraux alcalins dans le corps. En particulier du potassium, très vite disponible, indispensable pour le bon fonctionnement du Cœur et du système nerveux.

Il permet aussi d’apporter du magnésium, du fer et du Fluor.

Il contient évidemment, beaucoup de vitamine C qui est protégée dans son milieu acide.

Notons l’effet protecteur très efficace de par les flavonoïdes (vit. P), vit. B et Vit E qu’il contient.

*Tout est bon dans le citron, à condition évidemment de se procurer des citrons issus de l’agriculture biologique, en particulier si on est amené à consommer les pépins, qui ont tendance à concentrer les pesticides et la peau.

Il y a :

Le zeste de citron qui contient des pectines capables de faire baisser le taux de cholestérol et qui renforcent l’étanchéité des vaisseaux capillaires. Il permet ainsi de prévenir les maladies cardio-vasculaires. Notons que le zeste doit être ajouté cru dans un plat pour avoir un maximum d’effets.

La partie blanche (un peu comme dans l’orange) peut être très épaisse. On l’appelle albédo. Elle favorise la digestion et dissout le Tan en MTC. Elle permet de lutter contre le mauvais cholestérol et « raffermit » le bon. Mais aussi elle a des effets anti-inflammatoires et anticancéreux. Il est dit qu’une consommation régulière de cette partie blanche diminue le risque d’accidents vasculaires cérébraux. D’autre part elle a des vertus laxatives douces.

Les pépins contiennent des substances capables de prévenir les tumeurs en particulier de la bouche et du colon. Mais ses propriétés iraient encore plus loin, en s’opposant à la multiplication des cellules cancéreuses.

*Du fait de son pouvoir alcalisant, le citron permet de chasser la mauvaise haleine.

*Il est  reconnu en occident comme étant un antiseptique majeur, mais aussi un antiviral.

Des cataplasmes faits à partir de la pulpe  peuvent être utilisés pour soigner les abcès, les furoncles et autres infections de la peau.

Dans la médecine traditionnelle arabe, on l’utilise contre l’eczéma en  le mélangeant à l’huile d’olive. Le jus permet de nettoyer les blessures et les brûlures provoquées par les piqûres d’insectes.

*Du jus de citron mélangé à de l’huile d’olive permet en massage local de lutter contre les douleurs articulaires et de conserver les articulations souples.

*Le citron aide à traiter les insuffisances hépatiques et biliaires. Il protège le Foie. Il permet de supprimer rapidement les substances toxiques contenues dans le sang et le foie tel que l’alcool. Il traite aussi les insuffisances pancréatiques.

*On peut s’en servir en cas d’anémie, ou de taux d’hémoglobine trop bas.

*Il a fait aussi ses preuves en cas de présence de « Candida albicans ».

*En cosmétologie, grâce aux vit. B1 et B2, et C qu’il contient, il a un effet antioxydant très puissant et favorise le métabolisme des cellules de la peau, empêchant l’apparition de tâches.  C’est un anti vieillissement notoire.

Mode d’utilisation.

Le citron peut être consommé cru, en jus, en décoction, et évidemment entrer dans de multiples préparations culinaires.

Il peut même dans certains cas être pris entier avec la peau, à condition évidemment qu’il soit « Bio ».

La quantité quotidienne est difficile à définir.

Pour la majorité des personnes, un demi-citron amène exactement la quantité « d’acide » qu’il faut pour « tonifier le Foie ». On peut aller jusqu’à un citron. Attention au surdosage, car trop d’acide finirait par « blesser le foie » et déclencher entre autres, une souffrance des tendons, ou encore bien d’autres maux.

Pour avoir toutes les vertus du citron, il faut qu’il ait été cueilli à maturité sur l’arbre. A l’heure actuelle ils sont trop souvent cueillis verts, puis  mûrissent ensuite artificiellement.

Il faudra choisir des citrons jaunes ou verts (limes) « lourds » et bien fermes. Veillez à ce que l’écorce soit d’un « jaune pétillant ». Éviter les citrons à épiderme rugueux, car ils renferment beaucoup moins de jus.

Ils peuvent se garder une à deux semaines à température ambiante. Une fois le citron coupé, il est recommandé de le consommer rapidement sous peine de voir sa vitC s’évaporer très vite au contact de l’air.

*Le citron peut remplacer très avantageusement le vinaigre dans nos salades.

*Dans les épiceries arabes, chinoises et autres, on trouve des bocaux de citrons en saumure, ou citrons confits. Ce sont des citrons entiers plongés dans de l’eau salée dans lesquels ils vont macérer.

Cette préparation permet d’avoir tous les effets de la peau, du « blanc » et des pépins, car tout se mange alors. C’est un met de choix pour les tajines.

*Quand on en consomme pendant un repas, il aide à la digestion en favorisant le travail des différents organes digestifs.  En dehors des repas, il a essentiellement une action de nettoyage.

*Au Japon, on coupe l’écorce en fines lamelles dans de très nombreux plats comme les salades, les légumes, les soupes, les œufs brouillés.

*L’ajout de quelques gouttes de citron dans la pâte brisée la rend plus tendre et moins élastique, car l’acide citrique désagrège le gluten, protéine de la farine.

*Le citron est un excellent conservateur naturel, que ce soit pour les légumes, ou d’autres fruits. Toujours en rajouter quelques gouttes dans une salade de fruits, pour qu’elle ne s’oxyde pas.

Contre-indications

Le jus de citron est déconseillé en cas d’ulcère, de gastrite ou de reflux gastro-œsophagien.

Attention de ne pas en consommer en même temps que des médicaments contenant de l’aluminium  comme certains antiacides, car il tend à le fixer dans le corps.

Le citron sur la peau est photo sensibilisant. Une exposition au soleil risque de favoriser l’apparition de taches.

En croquant trop souvent dedans, on risque de fragiliser la dentine, l’email de la dent. Même si une petite quantité permet de blanchir la dent.

Conclusion

Dans la pharmacie du Bon Dieu, le citron joue un rôle central. Évidemment, il ne faut pas en rajouter dans son thé, sous peine d’occulter les vertus thérapeutiques des thés chinois. Si en en met dans de l’eau chaude, il entre dans la quantité des liquides que vous devriez consommer dans une journée, soit en moyenne un litre par jour en petites quantités fractionnées.

La POMME

LA POMME, Ping Guo   par Jean Pélissier professeur en MTC

La Pomme, un des fruits les plus connus au monde, s’appelle Ping Guo, 蘋果 en Chinois. C’est donc le fruit du pommier, ou plutôt un « faux fruit », au même titre que la poire. Elle ne se développe pas directement par le pistil de la fleur. En réalité le fruit du pommier est uniquement la partie centrale contenant les pépins. Elle fait partie de la famille des Rosacées, son nom scientifique est « Malus domestiqua ». Le nom de « pomme » vient du Gallo-Romain « poma ».

 

 

 

 

 

Le pommier naturel donne des fruits immangeables, du fait de leur amertume et leur âpreté. Cependant, ils font la joie des sangliers et des cochons. Les pommiers dits « domestiques » sont issus d’Asie centrale et occidentale. Ils poussent principalement dans les climats tempérés, ce qui en fait déjà un fruit du « juste milieu ». Il y en a plus de 7500 variétés !

Que dit la médecine chinoise ?

La pomme a une saveur Douce-Acide et une nature FraîcheRappelons-nous qu’un aliment de goût sucré, bien qu’il soit catégorisé comme Yang, exerce toujours une action de tonification sur le Yin aussi bien que sur le Yang et que les aliments de nature fraîche ont tendance à neutraliser les toxines de la « chaleur » et de « refroidir le sang ».

Les méridiens et organes destinataires sont ceux de :

         la Rate,

         l’Estomac,

         le Poumon.

Ses actions en médecine chinoise sont de :

         Générer les liquides organiques.

         « Lubrifier le Poumon ».

         Disperser la chaleur caniculaire.

         Ouvrir l’estomac.

         Réguler la Rate-pancréas.

         Atténuer les méfaits de l’alcool.

         Arrêter les diarrhées.

*La pomme est un des rares fruits capables d’agir aussi bien sur des diarrhées chroniques, que de traiter la constipation.

En effet, très souvent un épuisement de l’énergie de la Rate peut générer des selles molles pluriquotidiennes. Les causes de cet épuisement sont multiples. On pourrait citer ainsi l’excès de travail intellectuel, l’excès de sport, une alimentation inappropriée, etc. La pomme est un très bon « reconstituant » de la Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. Il vaudrait mieux alors consommer des pommes cuites ou séchées.

En cas d’une constipation due à une sécheresse des liquides organiques, très souvent accompagnée de ballonnements intestinaux, la pomme en tant que tonique de l’énergie de la Rate sera excellente à consommer. Il faudra alors préférer les pommes crues à raison de deux par jour ou alors sous forme de jus naturel.

*La pomme est excellente en cas de toux ou de gorge sèche, surtout quand il y a présence de soif. En cas de toux sèches chroniques, il conviendra de consommer 250gr de pommes par jour, en choisissant les plus douces et ce pendant une semaine.

*Dans les familles chinoises, on dit que la pomme à une action sur le Shen, le mental. En consommant une pomme avant de se coucher, ou deux pommes par jour, cela apaise l’esprit et agit sur les problèmes d’insomnie.

*De même, il est très important de consommer régulièrement des pommes dans les périodes de convalescence ou quand le corps a été affaibli, après une grippe par exemple.  Elles permettent entre autres de retrouver l’appétit et de reconstituer l’énergie.

*Dans certaines régions de Chine, il existe ce que l’on appelle « le jour de la pomme ». Une fois par semaine, il est donc de coutume de ne consommer que des pommes, crues ou cuites. Cela aide non seulement à tonifier la Rate, et par là cela aide à l’élimination du Tan, des graisses. Mais cela permet aussi de « laver » la vésicule biliaire.

*En effet, la pomme a comme propriété de dilater les voies biliaires et de lutter contre les stagnations du Qi du Foie. À ce titre, elle a des effets excellents contre les maux de tête.

 Que disent les recherches modernes ?

La pomme contient beaucoup d’antioxydants, comme la Quercétine, la cathéchine etc.. Il faut savoir que ces antioxydants sont deux à six fois plus concentrés dans  la pelure de pomme.

De même  la peau contient plus de flavonoïdes que la chair.  Les flavonoïdes sont des pigments responsables de la coloration des fleurs et des fruits. Les études épidémiologiques suggèrent un effet protecteur des pommes  contre les maladies cardio-vasculaires et certains cancers.

Elle contient de l’acide malique qui a comme propriété de dissoudre les stagnations de bile dans le foie. D’autre part, cet acide neutralise l’acide urique permettant d’avoir une action très intéressante sur les problèmes de goutte, d’arthrites ou certains rhumatismes.

Reprenant ce que dit la tradition, à savoir que la pomme « humidifie le Poumon », deux à trois pommes par semaines peuvent permettre de venir à bout de crises d’asthmes récurrents et de toux sèches chroniques.

Une action non négligeable : quand on « croque » une pomme, cela favorise un massage des gencives qui permet de prévenir les problèmes de gingivite ou de parodontite.

Les très nombreux antioxydants qu’elle contient, ainsi que sa capacité à régénérer les tissus,  font également de la pomme un excellent produit cosmétique.

Mode d’utilisation.

La pomme peut se consommer crue, en jus, en compote, cuite, séchée, en décoction. Le jus fermenté de pomme va donner le cidre. Les fruits doivent être bien fermes, sans traces de pourritures.  Si on désire les consommer avec la peau, il convient de prendre des pommes issues de l’agriculture biologique. Effectivement, elles n’auront pas la brillance et la rougeur luisante de la pomme empoisonnée de Blanche Neige, mais elles n’en seront que meilleures.

Il faut savoir que le jus de pomme fraîchement pressé contient plus de composés phénoliques qui sont très efficaces pour prévenir entre autres, le cancer du côlon et lutter contre les dommages du « stress oxydatif ».

Si on doit agir sur les liquides organiques en cas de « feu interne » lié à un excès d’alcool, à une insolation entraînant entre autres de la constipation,  il faut consommer la pomme crue, ou en jus biologique.

D’une manière générale, il conviendra de choisir les pommes les moins acides possible. Une  infusion à base de pelures de pomme préparées en infusion avec un filet de jus de citron et du miel est calmante et antistress.

Enfin, fabriquez vous-même des tranches de pommes séchées, même si vous n’avez pas de déshydratateur.  Vous enlevez le cœur, coupez en lamelles votre pomme et enfournez le tout  à 50° pendants 6-8h.

Contre-indications

Attention de ne pas faire une trop grande consommation de pommes. N’oubliez pas qu’il existe d’autres fruits !  Cela risquerait de générer des stagnations d’énergie, entraînant par là même, douleurs et distensions abdominales.

De même pas trop de pommes en cas de diabète.

Prenez garde aux fruits abîmés qui peuvent contenir un champignon, la paruline, qui peut attaquer le système nerveux s’il est pris en forte dose.

Il convient que les enfants souffrant très facilement du « ventre » ne fassent pas de ce fruit, leur aliment de prédilection.

Conclusion

La pomme a été depuis des temps immémoriaux, le sujet d’un engouement hors du commun, tant au niveau de sa valeur nutritive, de ces vertus médicinales, que de sa charge symbolique.

Cependant, il convient de mettre en application les « neuf règles de diététique en  médecine chinoise ». Par exemple, celle de ne pas consommer de fruits après un repas, ou l’application de la règle des trois heures, dite « anti grignotage ».

 

 

LE HARICOT VERT

Le HARICOT VERT   par jean Pélissier professeur en MTC 

Le haricot vert, se nomme Si Ji Dou, 四季, en Chinois. Il provient de la famille des « Fabacées ». C’est donc une légumineuse.

Sous le nom générique de « haricot vert », on englobe aussi bien le haricot vert commun, que le haricot jaune ou « haricot beurre », que le haricot plat encore appelé « mange-tout » et les haricots violets.  Ils ont des vertus médicinales très approchantes. On en retrouve des traces, remontant à plus de 7000 ans en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. Son nom vient de l’Aztèque « ayacolt ».

Bien qu’il soit récolté de mai à septembre, c’est toute l’année que nous le trouvons sur nos étals. Il en existe de très nombreuses variétés. Au Mexique, du fait de ses qualités nutritives autant que gustatives, mais aussi pour sa  propriété de régénérer le sol en le préparant très rapidement à de nouvelles cultures, il devint très vite un symbole d’abondance et de longévité.

Ramené du Nouveau Monde par Christophe Colomb, il est devenu très rapidement l’aliment indispensable des grands voyages, car il pouvait se conserver sec.

Mais c’est aussi le symbole même de la minceur. De par sa forme d’une part, mais aussi pour ces propriétés nutritionnelles. Il favorise non seulement le transit, mais aussi l’élimination des liquides stagnants dans l’organisme : c’est un amincissant naturel.

Que dit la médecine chinoise ?

Si Ji Dou, 四季, est de saveur Douce et sa nature va de Neutre à Tiède.

La combinaison Douce et neutre-tiède en médecine chinoise est très importante pour, entre autres, tonifier la Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. Une « bonne Rate » est fondamentale pour éviter l’accumulation de liquides dans l’organisme.

Les méridiens organes cibles sont ceux :

                           De la vessie,

                           des Reins

                           de la Rate.

Les actions principales de Si Ji Dou, selon les compendiums traditionnels, sont de :

                           Favoriser la diurèse.

                           Dissiper les tuméfactions.

                           Nourrir le sang.

                           Tonifier la Rate.

Voyons quelques indications :

*En médecine chinoise le haricot, joue avant tout, le rôle d’un diurétique. Il s’oppose ainsi à un état que l’on appelle en médecine chinoise, « excès d’humidité ».

Ce sont tous les liquides en « surplus » que l’organisme n’a pas pu éliminer, et qui stagnent au niveau des tissus interstitiels.

On se rappellera que lorsque l’énergie de la Rate est déficiente, les liquides ne sont alors ni transformés, ni transportés correctement. Ils stagnent et s’accumulent à certains endroits du corps (généralement plutôt dans le bas du corps et dans les articulations) formant ainsi de l’humidité. Et, bien évidemment Reins et Vessie, participent à cet état.

Or, comme Si Ji Dou agit sur ces trois méridiens-organes, il permet de résoudre des problèmes comme la prise de poids par rétention de liquides, les œdèmes, les stagnations sous la peau telle que la cellulite.

*En tant que tonique de la Rate, il permet de combattre des problèmes de glaires récurrentes, que l’on appelle « Tan », mais aussi de nausées et de vomissements « clairs ».

*En usage externe, la farine de haricot est excellente pour calmer l’eczéma, souvent dû en médecine chinoise à une « stagnation de chaleur-humidité ». C’est aussi un très bon résolutif des abcès et des plaques de psoriasis.

*Sous forme de décoction, on l’utilise dans les familles chinoises pour contrer les calculs et les maladies de la vessie.

Que disent les recherches modernes ?

*Les haricots verts sont très riches en vitamines, en antioxydants. Ils s’opposent ainsi à un excès de radicaux libres, de déchets dans le corps. Bien évidemment, cette action sera optimale si le haricot est consommé  tout de suite après la cueillette.

*Ils contiennent une très grande quantité de fibres. D’une part des fibres insolubles qui servent à « balayer » les villosités intestinales, à en augmenter le péristaltisme, à augmenter le volume des selles et par là même, l’élimination des déchets. Empêchant la stagnation de déchets dans les intestins, la prise régulière d’haricots verts permet de prévenir les cancers de l’œsophage et surtout des intestins.

On trouve aussi beaucoup de fibres solubles qui contribuent entre autres à la prévention des maladies cardio-vasculaires et surtout à contrôler le diabète de type II.

*Très riches en silicium, ils contribuent à la formation osseuse.

*Les haricots verts sont très peu caloriques  60Kcal, pour 200gr. Cela en fait un très bon aliment quand on doit parler de « régimes amaigrissants ».

*Ils sont d’autres parts très riches en fer, en folates, en minéraux et en oligo-éléments. Mais pour en tirer la quintessence, les haricots ne doivent pas être cuits plus que nécessaire et surtout dans un volume d’eau modéré.

*Ils sont reconnus pour leurs vertus réparatrices du système nerveux grâce à l’apport en vitamine B. C’est, entre autres,  un très bon aliment pour prévenir la maladie d’Alzheimer !

*Ils possèdent une action anti-leucopénique, en favorisant la production de globules blancs. Ils sont recommandés pour les rhumatisants.  Les haricots verts sont des anti-infectieux notoires.

Mode d’utilisation.

On peut les consommer cuits à la vapeur, sautés (dans un wok par exemple), bouillis à l’eau, en soupe.

La meilleure préparation : après un rapide équeutage et effilage, on les rince et on les fait blanchir, ou légèrement cuits « à l’anglaise » dans de l’eau salée, ou à la vapeur. C’est d’ailleurs cette dernière préparation qui est à privilégier, car elles donnent aux haricots verts le maximum de leurs qualités nutritionnelles. Une fois cuits à votre goût, si vous ne les consommez pas tout de suite, vous les plongerez rapidement dans de l’eau glacée. Après les avoir égouttés, vous les placerez au réfrigérateur, ou les congèlerez.

Cette manière de faire permettra de conserver leur belle couleur vert émeraude. On peut aussi rajouter une cuillère d’huile d’olive pendant la cuisson.

Contre-indications

*Les haricots verts font partie de la famille des légumineuses. À ce titre, ils contiennent des sucres lents, des protéines et des fibres. C’est un aliment complet. Mais, si on en consomme trop, surtout quand on se trouve devant une stagnation du « foyer moyen », cela risque de favoriser l’apparition de « ballonnements » et de flatulences.

*On ne doit pas les consommer crûs, car ils peuvent causer des troubles gastriques qui peuvent être parfois sévères. Ceci est dû à la présence de phaséoline en excès, agent protéinique, que la cuisson détruit.

Conclusion

C’est donc un légume vert à consommer encore et encore !

LA CHATAIGNE

LA CHATAIGNE         par Jean Pélissier professeur en MTC

La châtaigne se nomme Li Zi, 栗子, en chinois. C’est le fruit comestible du châtaignier, « castanea sativa ».

Elle appartient à la catégorie des fruits à écales, coque dure qui protège le fruit. Ce fruit se trouve donc dans une coque épineuse que l’on appelle « bogue ». Si celle-ci renferme des fruits cloisonnés par une peau brunâtre et amère que l’on appelle « Tan », ce sont des châtaignes. Si la « bogue » renferme les fruits d’un seul bloc, ce sont des marrons.

Originaire d’Asie, le châtaigner a été introduit par les Romains dans les Cévennes.

Cet arbre majestueux peut atteindre 30m de haut. La production optimale de fruits se situe quand l’arbre est à maturité, c’est à dire entre 40-60ans !

La châtaigne, avec la pomme de terre étaient des aliments très prisés en cas de disette. Dans les Cévennes, on appelle le châtaignier « l’arbre à pain », car il offre un aliment complet.

 

 

 

 

 

 

Que dit la médecine chinoise ?

Li Zi, 李子 est de saveur Douce et de nature Tiède.

La saveur douce a une action de reconstitution, d’harmonisation et de relâchement. La nature tiède permet de réchauffer l’interne, d’aider à la reconstitution du Yang et de désobstruer les vaisseaux.

Les méridiens organes cibles sont ceux :

                  de la Rate,

                  de l’Estomac et

                  des Reins.

Les actions principales de Li Zi sont de:

                  Tonifier l’énergie de la Rate.

                  Arrêter la diarrhée.

                  Tonifier les reins.

                  Activer le sang.

                  Arrêter les saignements.

Voyons quelques indications :

*La châtaigne permet de tonifier fortement l’énergie des Reins. Quand ce « logiciel organe » est affaibli, des symptômes signaux d’alarme peuvent apparaître comme :

une fragilité osseuse, un retard de croissance (les os sont à mettre en relation avec l’énergie des Reins en MTC),

des dents qui branlent (on dit que les dents « sont l’extrémité des os »)

un blanchiment prématuré des cheveux,

des acouphènes,

une baisse de l’acuité intellectuelle,

une baisse de la libido,

des problèmes d’impuissance,

des mictions fréquentes..

Grâce à ses facultés toniques et son action de réchauffement, la châtaigne permet de lutter contre ce type de déséquilibres.

Une consommation régulière d’une à deux châtaignes par cure de neuf jours est conseillée pour les personnes âgées, pour prévenir ce type d’affaiblissement.

*En chine, quand on se trouve en présence de mucosités au niveau des bronches, cas retrouvé fréquemment chez les personnes âgées, on prendra alors pendant neuf jours d’affilés cinq châtaignes. N’oublions pas que le Tan, les déchets, les mucosités sont la conséquence d’un déséquilibre du logiciel Rate-pancréas.

*Les châtaignes sont très caloriques, mais l’énergie qu’elles donnent à l’organisme, provient principalement d’hydrates de carbone qui se transforment en sucres lents pendant la mastication. Une châtaigne doit être mastiquée très longtemps. Elle ne crée pas, ainsi, de pic d’hyperglycémie. Elle peut être prise par un diabétique à condition, bien évidemment de ne pas en faire une surconsommation.

*De par ses propriétés hémostatiques, on l’utilise en cas de vomissements de sang, de saignements de nez, de selles sanguinolentes. La Rate, en médecine chinoise, a pour rôle de conserver le sang dans les vaisseaux.

*Reconnu comme tonique du système nerveux (les Reins en MTC sont la « mère de moelles ») et tonique du sang (le sang est produit par la Rate), le miel de châtaignier est recommandé en cas de faiblesse constitutionnelle, d’anémie et de troubles circulatoires.

*En médecine populaire, on utilise la châtaigne pour traiter la dysenterie des enfants. Elle est alors consommée avec la peau brune qui la recouvre. En effet, celle-ci est riche en tanins aux vertus astringentes.

 

 

 

 

Que disent les recherches modernes ?

Ces recherches ont montré que la châtaigne ou le marron, étaient très riches en acides gras essentiels, dont font partie les omégas 3 et 6. Ce sont eux qui aident à la fabrication de certaines hormones et surtout des membranes cellulaires. Elles jouent un rôle protecteur du système nerveux.

La châtaigne contient :

Des saponines et de la pectine aux propriétés antispasmodiques.

Des acides foliques recommandés pour prévenir certaines malformations fœtales.

Une grande quantité d’amidon dit « résistant ». Cet amidon favorise l’augmentation du volume des selles et diminue les acides biliaires. Elle est bénéfique dans la prévention du diabète, des maladies cardio-vasculaires et des cancers du côlon.

Une grande quantité de potassium qui agit comme antiseptique,

du phosphore responsable de la formation de cellules nerveuses,

du magnésium qui « équilibre l’humeur » et régénère le système nerveux,

mais aussi du calcium pour favoriser la formation des os.

Bien qu’étant un fruit, elle pourrait entrer dans le cadre des légumineuses, car elle contient beaucoup de protéines. Elle peut tout à fait composer un plat végétarien.

 

 

 

 

 

Mode d’utilisation.

La châtaigne vient à maturité en septembre. C’est le moment où elle tombe de l’arbre. D’ailleurs si on les ramasse au sol ; il faut rechercher la présence de « trous », car les vers en raffolent. La récolte se fait entre fin septembre et mi-novembre.

Il faut choisir les châtaignes dures, lourdes, aux écorces lisses, brillantes, sans trous. Quand vous touchez l’écorce, assurez-vous qu’elle est bien collée à la chair.

Elles peuvent être consommées grillées sous la cendre ou dans les fameuses poêles à trous.

Mais aussi bouillie, en farine. Cette farine s’utilise dans les préparations de pâtisserie, de « soupe hivernales qui «tiennent au ventre ». Comme elle contient peu de gluten, elle est indiquée pour  les personnes « allergiques aux céréales ».

Pour préparer soi même des châtaignes, il faut juste avoir un peu de patience.

«  A l’aide d’un petit couteau à lame pointue, épluchez la première peau à froid. Mettez dans une casserole une douzaine de châtaignes. Faites cuire 4 à 5 minutes, puis prélevez-en deux ou trois à chaque fois pour éplucher la deuxième  peau à chaud.  Changer l’eau de temps en temps, car elle devient vite brun foncé.  Laisser alors refroidir. Recommencez l’opération tant que nécessaire ».

Vous pourrez les conserver au frigo quelques jours où les congeler. Cette préparation est longue, mais délicieuse. Heureusement, les magasins bio en vendent dans des bocaux déjà tout préparés !

Quant aux marrons grillés, vous pouvez les faire à l’ancienne, dans un poêle à trous avec un long manche, sur de la braise. On les entaille horizontalement sur la partie bombée et on les fait griller pendant 15’. Pour faciliter l’épluchage, dès la sortie du feu on les laisse refroidir quelques minutes dans un torchon humide.

On peut aussi les faire au four. On les étalera alors après incision sur une plaque de cuisson. Cuisson qui durera 25’ dans un four thermostat 6-7, à 220°, en remuant régulièrement.

 

 

 

 

 

 

Contre-indications

*Pris en excès, les marrons peuvent très facilement être la source de flatulences, surtout si on est en présence d’un ralentissement du péristaltisme intestinal. Il convient alors de consommer des châtaignes bien cuites et surtout de les mastiquer très longuement.

*Il faut éviter d’en prendre en cas de digestion très lente, « d’amas d’aliments dans l’estomac ».

Conclusion

Le passage de l’automne à l’hiver est souvent une période périlleuse pour l’équilibre de notre organisme. L’adaptation aux changements brutaux de température met souvent à mal notre « batterie des Reins ». Ce fruit est excellent pour « réchauffer » notre interne.

Son étude permet aussi de nous remémorer cette règle fondamentale liée à la mastication. C’est la huitième des neuf règles de prévention en diététique chinoise.

Le Potiron

LE  POTIRON, Nan Gua                                           par Jean Pélissier  professeur en MTCnan gua potiron

La citrouille et le potiron sont des courges qui font donc partie de la famille des cucurbitacées. En chinois, c’est Nan Gua. Il en existe de multiples variétés, de multiples formes.

Cuisinés comme des légumes, ce sont quand même des fruits.
Les premières cultures remontent à plus de 12000 ans. La citrouille (curcubita pepo) était consommée par les Mexicains il y a 7000 ans. La courge musquée chinoise (cucurbita moschata) vient d’Amérique centrale. Le potiron (cucurbita maxima) vient d’Amérique du Sud.
Globalement la citrouille est plus souvent consommée en Amérique du Nord et le potiron en Europe.
La pulpe du potiron possède un goût plus fin que celui  de la citrouille, mais on peut dire, sans trop se tromper, que toutes ces formes de cucurbitacées ont des vertus médicinales très proches.
Gabrielle Marquet a dit : « La citrouille n’a pas besoin d’être transformée en carrosse pour devenir admirable : il suffit de la regarder d’un œil neuf ».
D’autre part, sans porter de jugements sur Halloween, on peut dire que l’importation de cette fête a eu au moins l’avantage de faire redécouvrir pour certains ce légume-fruit ancestral.
Halloween est issue d’une légende d’origine Irlandaise. Chaque année, les Américains ont l’habitude de creuser une citrouille et de la transformer en lanterne pour éloigner les mauvais esprits et aider les bons esprits à retrouver leur chemin. On est loin des dérives commerciales actuelles…

potiron halloween

Nombreux sont les symbolismes qui tournent autour de Nan Gua.  Par exemple dans le Feng shui, il est dit que symboliquement la citrouille réhabilite les passions perdues au sein d’un couple marié et représente les bonnes relations entre parents et enfants.

 

Que dit la médecine chinoise ?
La saveur de Nan Gua est douce et sa nature est tiède.
Dans le Sui Xi Ju Yin Si Bu, il est dit «qu’avant maturité, elle est douce et tiède. Très mûre, elle est douce et fraîche.»
Les méridiens organes destinataires sont :
Les méridiens de la Rate (Zu Tai Yin), comme tout ce qui est de nature douce.
De l’estomac, Zu Yang Ming
Et dans une moindre mesure au Cœur, Shou Shao Yin.
Nan Gua (citrouille, potiron, courge) a pour action principale de :
Tonifier le foyer moyen,
De favoriser la production de Qi,
D’éliminer les états de chaleur,
De neutraliser les toxiques
Et de tuer les parasites.
Voyons un peu ce que disent les compendiums de pharmacopée chinoise :
*Nan gua, pastèque, citrouille, courge est très utilisé dans les cas de fatigue, de faiblesse, de convalescence, de «baisse d’énergie ». Nous savons que la rate-pancréas est le lieu de production de l’énergie tirée du bol alimentaire. Nan Gua, en tonifiant « le centre », favorise donc la production de cette énergie.
*C’est un excellent produit anti « Tan », anti-mucosités. Il dissout les mucosités. C’est un expectorant et il permet même d’évacuer le pus provenant des poumons.
*C’est un extraordinaire alicament pour les problèmes liés aux différents types de parasitologie. Il existe par exemple des protocoles très précis pour se débarrasser du ténia.
Pris régulièrement, Nan Gua permet de réguler et de se débarrasser d’oxyuroses et autres bébêtes.
*Dans les traitements de « buena fama », la purée de potiron sert à traiter les problèmes de diarrhées.
*La pulpe écrasée en cataplasme est très utile dans le cas de brûlure pour «apaiser le feu».
*À l’instar du potiron-courge, la citrouille est légèrement plus amère et neutre. Son action va, en plus du méridien de la rate, sur celui du poumon. Elle permet de calmer l’asthme et d’apaiser la toux.


Que disent les recherches modernes ?
Nan Gua contient des caroténoïdes. C’est d’ailleurs, ce qui leur donne cette couleur orange.
Ce sont des antioxydants très puissants. En luttant contre les radicaux libres (Tan en chinois), leur action est très efficace dans la prévention et le traitement des maladies cardio-vasculaires, dans certains cancers comme ceux du colon, de la prostate et des seins. Mais c’est aussi un anti-vieillissant très appréciable.
Il a été démontré que l’extrait de citrouille permettait de diminuer la glycémie et pouvait même avoir des résultats spectaculaires chez certains insulino-dépendants.

Modes de préparation
Les modes de préparation de ces cucurbitacées sont multiples et variés.
On peut les consommer cuites, bouillies ou à la vapeur, à l’étuvée, en purée, en soupe, en potage. Cependant, il y a une règle : on ne doit jamais consommer Nan Gua cru.
Il convient de les choisir sans taches, ni entailles.
Les petits potirons sont souvent sans saveur, alors que les vieux sont ligneux et donc moins faciles à cuisiner et à manger.On doit les cuire avec très peu d’eau.

Contre-indication
Si on en prend de trop ou trop souvent, cela peut faire stagner l’énergie et favoriser la rétention de liquide.
Comme toujours, il convient d’appliquer la règle des neuf jours qui dit, entre autres, que  « l’on devrait manger neuf fruits ou légumes différents en neuf jours ».
En favorisant ainsi la variété, on redonne le pouvoir à l’organisme de tirer le meilleur de tous ces alicaments.
Cette règle nous fait aussi comprendre qu’un alicament peut par exemple lutter contre la rétention de liquide, mais s’il est pris en trop grande quantité ou trop souvent, il peut favoriser la rétention de liquide par un excès d’humidité interne. C’est ce que l’on appelle la voie du juste milieu.
Il faut bien éplucher ce fruit, car la peau peut être toxique pour le foie.
Souvent, dans la diététothérapie chinoise, on trouve des contre-indications, quant aux associations alimentaires.
Par exemple, traditionnellement, on ne mange pas de potiron en même temps que de la viande de mouton, du foie de porc, de haricots rouges.

ANNEXE
LA GRAINE DE COURGE, Nan Gua Zi, 南瓜子

Mon maître, le professeur Leung Kok Yuen, nous avait fait un cours de plusieurs mois sur la parasitologie.
Nous avions ainsi passé en revue tous les parasites de la création. Nous lui avions demandé le pourquoi d’un tel cours, alors que nous habitions dans un climat tempéré. « Détrompez-vous, nous avait-il répondu. Avec le cancer, la dépression et les sénilités précoces (Alzheimer) ce sera le fléau du troisième millénaire. Votre alimentation trop sucrée, trop riche, trop raffinée, votre manière d’hydrater excessivement votre organisme et la quantité inconsidérée de graisses saturées surtout d’origine animale que vous ingérez va favoriser ce que l’on appelle un état d’humidité au niveau de la Rate ».
Dans la nature, une terre chaude et humide favorise l’apparition de vers (confère le fumier). Dans notre organisme, cet excès d’humidité va non seulement favoriser la multiplication de multiples variétés de parasites, mais aussi faciliter et même attirer leur pénétration extérieure. Combien d’adultes à l’heure actuelle, sans le savoir, sont infestés d’oxyures par exemple ?
Et les grandes méthodes de prévention et curatives qu’il nous avait données, en dehors d’une bonne diététique et d’une bonne gestion des émotions (la dépression est à mettre en grande partie en relation avec la rate en MTC ), c’était la prise régulière de graines de courges séchées et de noix d’arec. On retrouve d’ailleurs ces mêmes alicaments en Afrique et en Inde.


Que dit la médecine chinoise ?
Les graines de courge, Nan Gua Zi sont de saveur douce et de nature neutre.
Elles entrent dans les méridiens de l’estomac et du gros intestin.
C’est avant tout un vermifuge naturel très puissant, qui peut agir aussi bien sur des parasites (Sha Chong) tels que les ténias, mais aussi les oxyures, les ascaris, les ankylostomes.
Pour le ténia, comme je vous le disais précédemment, il existe des protocoles bien spécifiques, entre autres combinés avec la prise de noix d’arec.
Un autre effet reconnu dans la médecine tant dans la médecine moderne que dans la médecine chinoise, c’est leur action sur le foyer inférieur, entre autres, le système urinaire et la prostate.
C’est en effet un excellent alicament pour les problèmes d’hypertrophie de la prostate, les prostatites.
Elles soulagent les symptômes de vessie irritable et hyperactive, les pyélonéphrites.
Dans le post-partum, elles agissent sur les œdèmes (Xiao Zhong) des membres inférieurs.
D’autres actions sont citées dans les compendiums, telle la coqueluche ou les hémorroïdes.
Les Indiens ont l’habitude de broyer des graines de citrouille avec de la chair de « melon d’eau » pour guérir les blessures. En infusion, pour éliminer les déchets stockés dans les reins et réduire les douleurs urinaires.
Les Tziganes hongrois mangent très régulièrement les graines de courge pour prévenir les maladies de prostate et l’impuissance.
En Éthiopie, les graines sont consommées comme laxatif naturel, car elles contiennent entre autres de nombreuses fibres.

À savoir :
*Les graines perdent rapidement leur fraîcheur et rancissent. Le mieux est de les acheter dans les magasins bio, préparées et décortiquées, et bien sûr non salées. Bien voir la date de péremption. On en trouve actuellement sous vide. Elles peuvent être conservées au réfrigérateur, et on doit les consommer et les acheter prioritairement en automne.
*On peut tirer des graines de l’huile de courge, elle aussi excellente quand on n’en consomme que de temps en temps.
Il faut alors la choisir pure à 100%, pressée à froid et là aussi bien regarder la date de péremption.
Elle a des actions similaires aux vertus précédemment citées, mais elle peut aussi  faire disparaître les aphtes et éliminer les caries dentaires.
*Pour les graines, on les consomme aussi sous forme de graines à croquer. L’effet est alors plutôt préventif et semi-curatif. On en prend alors de temps en temps, l’équivalent d’une demi-poignée.
Quand il s’agit d’avoir une action plus puissante, en autres sur la parasitologie, on fait une décoction de 60 à 120 gr de graines moulues, avec ou sans leur enveloppe. Attention de ne pas trop forcer sur les doses.
CONCLUSION
Grâce à cet alicament, Nan Gua, nous avons abordé dans ce cours un pan fondamental de la diététique, à savoir tout mettre en œuvre pour éviter donc ce que l’on appelle « excès d’humidité au niveau de la rate ».
Ce n’est pas pour rien que la saison du potiron se situe en automne, saison humide par excellence. L’humidité externe peut alors se rajouter à l’humidité interne et favoriser les problèmes de parasitologie, de chaleur-humidité au niveau du foyer inférieur (prostatites)…
On en revient toujours à la même règle: «Consommer des fruits et des légumes de saison et de région ».

La MANGUE

LA MANGUE, Mang Guo. par Jean Pélissier professeur en MTC

La mangue, Mang Guo, 芒果 est le fruit du manguier, qui est un arbre tropical originaire de l’Inde. Il fait partie de la famille des Anacardiaceae, famille qui produit aussi les noix de cajou, la pistache. Le manguier s’appelle « Mangifera indica ». Son feuillage est persistant, dense et vert foncé.

On considère que sa domestication remonte à plus de 4000 ans avant notre ère. En Inde il est considéré comme le « roi des fruits ». Il en existe plus de 2500 variétés. Il peut  peser entre 300gr et 2kg.

Selon la tradition, Bouddha aurait reçu de la courtisane Ambapali un verger de manguiers pour y méditer et pour se faire quelque argent, pour poursuivre sa voie.

Il faut savoir que c’est le sixième fruit le plus produit au monde après la banane, le raisin, l’orange, la pomme et la banane plantain.

Que dit la médecine chinoise ?

Mang Huo, la mangue est de saveur douce et acide et de nature fraîche.

Nous savons que la saveur acide « contient la sueur, arrête la diarrhée et régénère les liquides organiques en particulier ceux de l’estomac ».

Les méridiens-organes cibles sont ceux

                        de la Rate et

                        de l’Estomac.

La mangue a comme principales actions de :

                        tonifier l’estomac,

                        d’arrêter les vomissements

                        de dissiper la soif,

                        de favoriser la miction,

                        de clarifier le foyer moyen,

                        d’abaisser le vent interne.

*Dans le Shi Xing Ben Cao, il est dit : « La mangue traite l’absence de communication des méridiens chez les femmes et la non-circulation dans les vaisseaux sanguins chez les hommes ».

*Il est dit en MTC que « l’estomac déteste quand il y a une stagnation d’aliments et de liquides à son endroit ».

Cela favorise des états de nausée, de « remontée à contre-courant de l’énergie » pouvant aller jusqu’aux vomissements. Ce cas de figure se retrouve très facilement lorsqu’on boit trop de liquides pendant un repas, surtout quand il fait très chaud et humide à l’extérieur.

La mangue en faisant circuler l’énergie et en « harmonisant l’estomac » s’oppose à ce type de situation. C’est d’ailleurs un excellent remède en cas de mal des transports (voiture, mer), mais aussi les « nausées de la femme enceinte ».

*On doit aussi en consommer quand il y a trop de chaleur-humidité dans l’estomac, consécutif à des blocages émotionnels ou à l’absorption excessive de produits laitiers et d’aliments gras et frits. Cela entraîne une bouche pâteuse, une sensation de lourdeur dans le corps, souvent des problèmes de sinusite,  une soif permanente et des nausées-vomissements.

*C’est un grand fruit favorisant la diurèse.

*En dehors du « vent externe », celui de la nature, il existe en MTC ce que l’on appelle le « vent interne ». C’est un déplacement trop rapide et excessif d’énergie en particulier vers le haut du corps. Cet état est souvent à mettre en relation avec un excès de Yang au niveau du Foie. La mangue est alors excellente pour traiter les vertiges, en particulier ceux de Ménières et l’hypertension artérielle.

*Une consommation régulière permet d’agir sur les problèmes d’oligoménorrhée et d’aménorrhée.

*Dans les familles chinoises, on prend une infusion de mangue en cas de toux, de difficultés respiratoires, d’angines chroniques ou d’aphonie.

*Mais la mangue peut aussi devenir un excellent masque de beauté : « Prendre deux cuillères à soupe de pulpe de mangue soigneusement hachée, une cuillère à café de miel et une cuillère à soupe d’huile d’amande douce. On mélange bien le tout et on l’applique sur le visage. Après 15’, on rince ce masque. Il est parfait pour tous les types de peau ».

Que disent les recherches modernes ?

*Les recherches modernes insistent sur le fait que la mangue contient de très nombreuses fibres.

Elles permettent l’augmentation du péristaltisme intestinal facilitant ainsi l’élimination des déchets, des selles. Ceci est très appréciable, surtout pour les femmes, quand on est dans un pays étranger, quand il fait très chaud.

*La mangue, comme la goyave ou le litchi contient une très grande quantité de polyphénols à très grande capacité antioxydante. Elle protège les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Elle contribue à diminuer le risque des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers, en particulier digestifs.

*Sa couleur orangée est donnée par les bêta-carotènes qu’elle contient en quantité importante. Ils ont de grandes propriétés antioxydantes et sont précurseur de vitamine A qui a un rôle très important sur la croissance des os et des dents .

*La mangue regorge de vitamine C.

*Elle est très peu calorique et contient très  peu de sucres.

Mode de préparation.

La mangue est prioritairement consommée en tant que fruit frais, mais on peut aussi la prendre en jus, en infusion. On la trouve aussi sous forme séchée. Elle peut être incorporée aux salades de fruits, en coulis, en confitures. En Inde, on fait sécher le fruit au soleil, puis on le réduit en poudre dont on se servira comme épice. Elle contient alors un enzyme qui a la propriété d’attendrir les viandes et de favoriser la digestion.

*Pour savoir si la mangue est mûre, la peau doit « céder » sous une légère pression des doigts et un parfum agréable doit s’en dégager. Elle peut comporter des taches noir signe d’une maturité avancée. Sa chair doit être jaune foncé, onctueuse et sucrée. Si elle est trop mûre, la chair devient filandreuse. Il ne faut pas consommer l’écorce, car elle contient des substances irritantes.

*Un point jaune peut apparaître sur la peau de certains fruits montrant que celui-ci est arrivé à maturation.

Bien qu’elle soit consommée partout dans le monde, elle n’est vraiment délicieuse que cueillie à maturité là où elle pousse. Dans nos villes, elle est importée verte et ne mûrît qu’après. Elle perd alors une grande partie de ses saveurs.

*Il ne faut pas la conserver dans le réfrigérateur, car elle ne supporte pas une température inférieure à 8°.

Contre-indications

*Comme la mangue met en mouvement « le souffle du vent », c’est-à-dire qu’elle fait circuler le sang et l’énergie, il ne faut pas en consommer en période de convalescences des maladies épidémiques.

*Il ne faut pas en prendre après un repas copieux ou qui contient de l’ail ou des aliments piquants, car elle peut engendrer des ictères.

Conclusion

La mangue étant un fruit des pays tropicaux, elle ne pousse évidemment pas dans nos climats tempérés. On doit donc la consommer quand il fait très chaud. Par contre c’est un excellent fruit à prendre dès que l’on voyage.