MUDRAS 4

Hakini aide la pensée et la concentration. Il donne de la puissance au cerveau.

Les doigts des deux mains sont ouverts et se rejoignent tout en gardant les paumes séparées. Les mains sont au niveau de l’estomac.

MUDRAS 3

Mantangi procure une atmosphère de calme et de sérénité, il éteint les conflits.

Les mains sont entrelacées, au niveau du cœur, mais les majeurs sont étendus et joints vers le ciel.

(Matangi est une déesse conseillère et calme les conflits)

ÉLOGE DU SOURIRE

par Jean Pélissier

ELOGE DU SOURIRE

     Le sourire, « un art subtil, qui ne révèle jamais tout et laisse deviner l’essentiel », est une expression aux multiples facettes.

     Il ne s’agit pas ici du sourire narquois hypocrite, qui vous rend mal à l’aise. 

     Ni du « fou rire » qui, quelques fois, dénote des faiblesses internes.

Ce dernier, marqué par une énergie du Cœur incontrôlée et une batterie des Reins trop faible.

     Deux autres types de sourire méritent une attention particulière :

     Le sourire relationnel :

Ce sourire raccourcit la distance avec l’autre, il efface les frontières de l’ego pour s’ouvrir à l’autre.

Le plus beau de ces sourires est celui du nourrisson qui regarde sa maman.

Dans cet échange pur et innocent, le sourire devient un pont de connexion, une expression de confiance et de pureté qui lie profondément les êtres.

     Le plus important reste sans doute le « sourire du Cœur », le « sourire de Boudda » ou des grands sages de ce monde.

Lu Xun disait : « Le pouvoir d’un sourire bienveillant qui réchauffe un cœur froid. »

     Ce sourire émane de la bienveillance et de la compassion.

Il est capable de réchauffer et de réconforter, transcendant les simples expressions faciales pour toucher l’âme.

     Ce sourire du Cœur est une manifestation de l’harmonie intérieure, un reflet de l’amour et de la sagesse.

Il ne se contente pas de dévoiler une émotion superficielle, mais révèle la profondeur de notre humanité et notre capacité à aimer et à être aimés.

     Le Sourire stimule le flux de l’énergie vitale, ou Qi, à travers les méridiens, ces canaux invisibles qui parcourent notre corps.

Un sourire authentique libère le Qi stagnant, favorise une circulation fluide et aide à prévenir les blocages énergétiques responsables de nombreux déséquilibres et maladies.

     En souriant, nous activons également certains points d’acupuncture situés autour de la bouche et sur le visage.

Ces points, lorsqu’ils sont stimulés naturellement par le sourire, favorisent la relaxation et améliorent le fonctionnement des organes internes.

Le sourire influence aussi notre état émotionnel.

En médecine chinoise, chaque organe est lié à une émotion spécifique.

     Le foie, par exemple, est associé à la colère, tandis que les reins sont liés à la peur.

Sourire aide à équilibrer ces émotions, réduisant ainsi l’impact négatif qu’elles peuvent avoir sur notre santé.

En cultivant un sourire intérieur, nous nourrissons la paix et la sérénité, créant un terrain fertile pour la guérison et la longévité.

     Les bienfaits du sourire ne s’arrêtent pas là.

Des études contemporaines confirment ce que la médecine chinoise savait depuis des siècles :

sourire libère des endorphines, les hormones du bonheur, qui agissent comme des analgésiques naturels.

Ces endorphines réduisent le stress, améliorent l’humeur et renforcent le système immunitaire.

En d’autres termes, sourire est une forme de thérapie préventive, accessible et gratuite, qui favorise une santé optimale.

Dans un premier temps, il est fondamental de réapprendre à sourire.

Pourquoi ne pas prendre une glace comme témoin et

travailler au quotidien le « sourire du bouddha » ou des saints.

Petit à petit, ce sourire fera partie de votre personnalité.

D’externe, ce sourire s’intériorisera. On l’appellera alors « le sourire intérieur ».

En MTC, on nomme cet état « le Cœur ouvert ».

C’est notre capacité à sourire en permanence, à admirer le bon côté du monde qui nous entoure, à adopter une attitude positive envers toutes choses,

à se satisfaire de tout, à ne jamais se plaindre.

Un point commun à de très nombreux centenaires,

c’est de voir se dessiner sur leurs visages les « rides du sourire ».

Avoir une telle attitude permet de calmer le feu des émotions, de « nourrir le Cœur », de débloquer la circulation de sang et d’énergie.

     Réhabilitons donc à chaque instant le « sourire salvateur ». 

     Dans une société où les interactions humaines sont rompues par une exacerbation du Moi et de l’Ego via une technologie de plus en plus invasive,

et où, à certains moments, le port d’un masque nous a coupé de l’autre,

sourire encore et encore, sourire toujours recrée du lien social.

Il améliore la coopération et le contact mutuel, créant un véritable « égrégore d’amour ».

MUDRAS 2

Apana

L’Apana est un des cinq souffles vitaux

Il est une ressource de base pour vous aider à vous connecter avec les énergies de la terre lorsque vous vous sentez fragile ou déséquilibré.

Pouce, majeur et annulaire sont joints. Index et auriculaire sont étendus. 

MUDRAS

Les «Mudras» («signes » ou «sceaux » en sanskrit)

sont des positions symboliques des mains exprimant une conception spirituelle chez les hindous et les bouddhistes. 

En Inde, ils font traditionnellement partie de tout acte spirituel, en particulier la méditation.

Des visualisations, des affirmations et des mantras les accompagnent généralement.

Les positions des doigts peuvent être les mêmes pour les deux mains ou au contraire différentes.

Certains Mudras ne diffèrent que d’une position de doigt.

Représentations physiques de concepts spirituels, les Mudras ont aussi des actions remarquables sur le plan de la santé physique.

À pratiquer pendant 15 minutes, en portant sa conscience sur le mudra, sa signification, et en y associant une affirmation positive et si possible une visualisation.

Je vous propose de découvrir quelques mudras classiques.

Je vous en présenterai un nouveau tous les quinze jours.

Bonne découverte !

Pushan 

Pushan est le dieu de la route, du chemin

Il symbolise la compréhension que l’énergie vitale est sans cesse en mouvement de flux et reflux

Main droite : Pouce, index et majeur sont joints, annulaire et auriculaire sont étendus .

Main gauche : Pouce, majeur et annulaire sont joints. Index et auriculaire sont étendus.

La Légèreté de l’Âme

par Jean Pélissier

 Il existe des émotions qui élèvent,
telles que la joie, le sourire du Cœur, le contentement, l’allégresse et le bonheur. 
À l’opposé, certaines peuvent être qualifiées d’« émotions lourdes ».
Parmi elles se trouvent la tristesse, l’inquiétude, la réminiscence, le souvenir, la peur, le stress et l’angoisse. 
N’est-ce pas là ce qu’on appelle souvent le « poids des soucis » ?
À l’image du Penseur de Rodin, une personne dépressive a tendance à adopter une posture voûtée et à diriger son regard vers le bas.
Cela donne l’impression que la terre elle-même cherche à la rappeler à elle.
Et si nous utilisions les enseignements du taoïsme pour nous extraire des « sables mouvants » des émotions « basses » ?
Nous sommes de simples voyageurs sur cette terre.
À quoi bon porter un sac à dos de plusieurs dizaines de kilos qui ralentit notre progression ?
Il suffit de s’en défaire pour se sentir instantanément plus léger.
Je citerais François Cheng de l’Académie française :
« Il y a une légèreté dans l’âme qui vient de la certitude que rien n’est tout et que tout est temporaire. »
Imprégnons-nous de cette image :
l’âme s’envole vers les cieux tandis que le corps retourne à la terre.
Quelques pistes pour éviter d’alourdir cette âme,
pour se trouver le plus possible « bien ici et maintenant », pour se sentir « léger ».
En premier lieu,
apprendre à gérer ses émotions est une condition essentielle pour éviter de s’enfermer dans la « prison de l’ego ». 
Cesser d’être cette mouche qui se heurte sans cesse à la paroi d’une vitre,
sans réaliser que, juste à côté, une fenêtre ouverte offre la liberté du mental.
Apprendre à lâcher prise
Les Chinois appellent cela le Wu Wei, le « non agir » ou tout au moins « agir sans effort ». 
Quand nous œuvrons ainsi, s’installe au plus profond de notre âme une sorte de légèreté. 
Point de contrainte, point de résistance et de perte de force inutile.
Apprendre à vivre simplement, en se contentant de peu, être authentique, sans masque ni prétention. 
Être soi nous libère de la pression du paraître autrement que l’on est.
On évite ainsi des complications qui alourdissent l’âme.
Apprendre à vivre en harmonie avec la nature, à s’aligner sur les rythmes naturels et les cycles de la vie.
Là aussi les tensions internes, les résistances diminuent. Notre âme flotte librement au gré de la voie du Tao.
Apprendre à accepter le changement
et les épreuves de la vie comme des composantes inévitables de la dualité
est essentiel. 
Reconnaître que rien n’est permanent
et que la vie est un flux constant de transformation est un facteur crucial pour alléger son esprit.
Apprendre la ‘non-pensée’
en intégrant de multiples moments de lâcher-prise tout au long de la journée
est essentiel.
Des pratiques telles que la méditation,
la relaxation,
le Qi Gong
et la marche consciente
nous aident à nous libérer du poids des émotions et des ‘dix mille pensées’ qui nous accablent. 
Ceci évite la lourdeur et l’engluement du mental,
favorisant une plus grande clarté d’esprit, une « légèreté de l’Âme »
ZhuangZi disait : « je laisse mon Cœur vagabonder dans la simplicité ».
En pratiquant ces principes, l’âme reste « légère et flexible »,
capable de naviguer même en eaux troubles. 
Cette approche nous offre un refuge contre le tumulte du monde matériel
et nous permet également de nous connecter au Ciel
et de comprendre notre place dans l’univers.
À la fin de notre existence, à l’instar d’un ballon gonflé à l’hélium,
l’âme rompra ses amarres
et s’élèvera légèrement vers de nouveaux cieux. 

vivre

VIVRE

tu sais vivre quand,

en vivant dans ce monde compliqué

tu restes simple

quand

en vivant dans ce monde injuste

tu restes juste

quand

en vivant dans ce monde malhonnête

tu restes honnête

mais surtout tu sais vivre,

quand

dans ce monde sans Amour ,

tu arrives encore à AIMER

                                                    Ch chaplin

ÉLOGE DE L’IMMOBILITÉ

ÉLOGE DE L’IMMOBILITÉ par Jean Pélissier

     Vous êtes debout les pieds parallèles à l’écartement des épaules. 

     Les pieds forment un « carré » : vous êtes enracinés à la Terre et vos voûtes plantaires captent l’énergie tellurique par le biais des points 1Rn, Yong Quan, « source jaillissante ». 

     Votre tête est dans le Ciel, sphère qui capte l’énergie céleste par le point 20DM, Bai Hui. 

     Vos deux bras sont devant vous, horizontaux à la hauteur des épaules. Ils forment un cercle non fermé. Vous prenez à bras-le-corps toute l’énergie qui s’offre à vous. 

     Vous tenez cette position, portée par une respiration totalement libre, pendant 5 – 10 – 15’.

     Vous arrêtez quand vos épaules se crispent. Ce n’est pas un exercice d’endurance, mais tout le contraire. 

     Si votre Esprit est Vide, sans pensée, vous ne devez plus sentir votre corps !

     Vous l’avez reconnu, c’est le fameux « Qi Gong de l’Arbre » qui consiste donc à s’imaginer que l’on entoure un tronc avec nos deux bras. 

     Ciel, Homme, Terre. On capte l’énergie de la Terre par l’enracinement, du Ciel par la respiration et on « embrasse », on attire l’énergie qui s’offre à nous, cette énergie qui vient nourrir notre Cœur.

 Vous l’avez compris, la longévité se nourrit de l’immobilité, de l’enracinement et du Vide.

     La sève qui abreuve tout notre corps provient de la Terre par l’entremise de nos aliments. 

     L’énergie qui inonde tout notre être provient du Ciel, de l’air que nous respirons. 

     Par cette posture, on devient cet arbre puissant qui ne sera pas déraciné à la première tempête venue.

La voie du milieu

par Jean Pélissier 

Les rayons de la roue

convergent au moyeu.

Ils convergent vers le Vide.

 

Et c’est grâce à lui

que le char avance.

 

Un vase est fait d’argile,

mais c’est son Vide

qui le rend propre à sa tâche.

 

Une demeure est faite de murs

percés de portes

et de fenêtres,

mais c’est leur Vide

qui la rend habitable.

 

Ainsi,

l’homme construit des objets,

mais c’est le Vide

qui leur donne sens.

 

C’est ce qui manque,

qui donne

la raison d’être.

 

Tao Te King, Lao Tseu

L’indispensable outil !

par Jean Pélissier, professeur en MTC

Séries télévisées, portables, SMS, informations en boucle, contre-informations, excès de paroles, colères, incompréhensions, violences verbales, conflits, peurs, justifications, notre esprit est soumis à un maelström de pensées.

 En médecine chinoise, il est dit qu’à l’instar d’une diététique non contrôlée, l’excès de pensées épuise l’énergie de la Rate-pancréas.

 Rappelons-nous : ce logiciel-organe est « la gare de triage » des aliments que nous ingérons, « gardant le pur et rejetant ce qui n’est pas nécessaire pour la vitalité de notre corps ».

Mais c’est aussi « le centre de tri » des informations que nous recevons.

 Une boulimie informationnelle épuise littéralement l’énergie de cet organe.

  Or, si on s’en réfère aux cycles des cinq éléments, l’énergie de la Rate contrôle les Reins, là où se trouve logée notre batterie, nos défenses immunitaires et nos facultés d’adaptation.

 Cette perte de contrôle nous affaiblit et nous sommes de plus en plus perméables aux agressions extérieures, mais aussi à l’explosion de très nombreuses pathologies internes.

 Un seul moyen pour sortir de cette spirale autodestructrice, hormis le fait de s’éloigner des médias « phagociteur de pensées »,

c’est d’arrêter notre ordinateur central, de freiner le flot incessant de nos pensées avant que notre corps ne se mette en mode burnout.

 Dans les méthodes de prévention mises à notre disposition par la médecine chinoise, il existe pour cela une pratique incontournable :

la MEDITATION.

 Tout le monde sait, connaît ! Une multitude de livres traitants de ce sujet, la plupart du temps lu qu’une seule fois, s’endorment sur les rayons de nos bibliothèques.

 À force de mettre la barre trop haute, à vouloir méditer une à deux heures par jour, les vrais pratiquants finissent par se compter sur les doigts de la main.

 Mais en réalité, l’acte méditatif devrait accompagner pratiquement chaque instant de notre vie.

C’est la PLEINE CONSCIENCE !

 Cette culture de l’instant présent permet de calmer le flot de nos pensées et de retrouver le calme intérieur.

 Comme disait mon maître, quand vous buvez: vous buvez, quand vous pissez: vous pissez. Vous ne pensez à rien d’autre.

 Un exemple que je donne souvent : imaginez que vous vous immergiez dans les profondeurs de votre corps.

Tout est noir, calme, sans bruit ou si peu.

Votre usine intérieure, à l’insu de votre plein gré, continue inlassablement son travail quotidien.

Les battements de votre cœur, votre respiration rythment votre interne.

Votre sang, vos hormones, votre influx nerveux, vos énergies circulent sans entrave.

Des milliards de cellules naissent, et autant s’autodétruisent.

Dans cet état d’immersion, à l’instar d’un apnéiste, vous entrez dans le monde du silence.

 Donc avant de calculer le nombre d’heures de méditation que vous pratiquez, un peu comme un pilote d’avion,

vivez en pleine conscience chaque acte de vie, et ce le plus souvent possible.

 Au bout du chemin, un état de plénitude, de calme intérieur, de « zenitude », de bonheur permanent s’installe.

  Voici une petite histoire tirée de l’oeuvre de Tchouang Tseu, penseur taoïste du 4e siècle avt JC, et mise au goût du jour par Yu Dan :

     « Un menuisier dans le feu de l’action avait lancé son bras en l’air et d’un geste un peu trop enthousiaste éjecté au loin la montre qu’il avait au poignet.

     Il eut beau fouiller partout parmi la sciure et les copeaux de bois qui jonchaient le sol, rien n’y fit : la montre demeurait désespérément introuvable.

     Ses apprentis s’y étaient mis aussi : l’union ne fait-elle pas la force ? Ils continuèrent ainsi à fouiller ensemble.

     Mais la pièce était dans un tel désordre, le sol était jonché d’un bric-à-brac indéfinissable :

vraiment, il était impossible de s’y retrouver.

La nuit s’était mise à tomber, et ils décidèrent d’un commun accord de remettre les recherches au lendemain.

     Le fils du menuisier qui se trouvait là resta pour jouer dans l’atelier de son père.

     Il rentra peu de temps après, annonçant à celui-ci qu’il avait retrouvé la montre ! 

     Très surpris, le menuisier lui demanda : « mais il fait déjà si sombre, comment as-tu fait ?

     Le petit garçon lui répondit :

« Après le départ de tout le monde, je me suis retrouvé là tout seul dans le silence, et alors j’ai pu entendre son tic-tac.

J’ai repéré d’où il venait, et j’ai retrouvé la montre parmi la sciure et les copeaux. »

     Est-ce que la finalité de la pleine conscience, acte méditatif s’il en est, ne serait pas de nous mettre à l’écoute du Tic-Tac de notre âme ?  »