PAUSE

par jean Pélissier professeur en MTC

La rentrée est là avec son cortège d’urgences, de programmations, de décisions. Ce texte inspiré de Jean Pélissier nous aidera à appréhender la réalité.

« Le calme est la maîtrise du mouvement. Celui qui sait s’arrêter voit le retour »

TaoTeKing–LaoZi

Il suffit parfois de s’arrêter pour mieux voir.

De suspendre le pas, de retenir son souffle, de ralentir le flot.

Dans notre monde saturé d’images, de vitesse, de réaction immédiate, ce simple geste devient un acte profond, presque révolutionnaire.

Le taoïsme nous enseigne que c’est dans le calme que se dévoile le sens, et que celui qui sait faire une pause accède à une vision plus juste, plus vaste.

La vie est un film.

Une immense bobine déroulée jour après jour, scène après scène, sans répétition ni prise 2.

Nous sommes à la fois scénaristes, réalisateurs, figurants, cascadeurs… et acteurs principaux de ce long métrage unique.

Mais dans cette course folle, dans ce flux ininterrompu d’images, de sons, de pensées, de gestes, une sagesse ancienne nous invite à ralentir.

Mieux encore : à appuyer sur pause.

À redécouvrir le pouvoir de l’image arrêtée, comme une respiration offerte au cœur du tumulte.

Arrêter l’image, ce n’est pas fuir le mouvement de la vie.

C’est au contraire l’épouser plus intimement.

C’est reconnaître, dans le tumulte, la beauté fugace d’un instant.

C’est choisir de s’imprégner d’un regard, d’une émotion naissante, d’une lumière sur un mur, avant qu’ils ne soient emportés par le flot.

C’est dire intérieurement :

je vois, je sens, je goûte… et cela suffit.

On se revoit, une seconde avant la vague, respirer, sourire peut-être.

On retrouve la racine avant que ne monte la tempête.

Cet art s’apprend.

Il se cultive.

Il se polit dans les gestes simples du quotidien.

Boire un thé comme si c’était la première fois.

Écouter une voix sans rien anticiper.

Marcher sans destination.

Regarder un visage comme on contemple un paysage rare.

Cet arrêt sur image n’a rien d’une passivité ;

c’est une pleine présence.

Une manière d’ancrer le corps dans l’instant, d’offrir à l’esprit un havre de paix, et de rappeler au cœur que rien n’est à fuir ni à accélérer.

Et puis il y a ces arrêts sur image choisis.

Ceux que l’on grave dans notre mémoire affective.

Un paysage au détour d’un voyage.

Une ride sur le front d’un être aimé.

Un coucher de soleil saisi entre deux immeubles.

Aujourd’hui, nous stockons à l’infini.

Nos téléphones débordent de clichés jamais regardés.

Mais combien de ces images ont vraiment été vécues ?

L’œil, à force d’être saturé, perd en profondeur.

Il est temps de réapprendre à photographier avec l’âme.

Non plus pour accumuler, mais pour honorer.

Une image, une vraie, suffit à nourrir l’esprit tout entier.

C’est ainsi que les maîtres taoïstes vivaient :

un seul regard sur une feuille qui tombe pouvait les inspirer pendant des heures.

Non pas parce qu’ils étaient lents, mais parce qu’ils étaient là, totalement là.

Arrêter l’image, c’est aussi arrêter le temps.

C’est découvrir, au cœur du mouvement, une immobile clarté.

C’est créer un silence intérieur entre deux pensées.

Une inspiration profonde avant une parole importante.

Une suspension avant un choix.

Nous vivons dans une époque où tout défile trop vite.

L’arrêt sur image devient alors un acte de résistance douce.

Une manière de dire :

je choisis de voir.

De vraiment voir.

Pas seulement ce que mes yeux captent, mais ce que mon être entier peut accueillir.

Il ne s’agit pas de tout ralentir, ni de figer la vie.

Il s’agit simplement d’apprendre à mieux la regarder.

À mieux l’habiter.

Une image à la fois.

Et parfois, au détour d’un silence, au creux d’un regard suspendu, surgit une forme de poésie.

Une résonance intérieure.

Alors les mots d’un autre maître de la contemplation, Paul Claudel, peuvent dire ce que notre cœur devinait confusément :

« L’œil écoute, et l’oreille voit.
Le brin d’herbe est un monde, et l’onde est un miroir.
Il suffit d’un moment pour que l’éternité passe.
Le silence est un temple et le regard un or. »
Paul Claudel

ÉLOGE de l’IMPRÉVISIBLE

par Jean Pélissier professeur en MTC

Nous avançons, jour après jour, sur ce que les anciens taoïstes appelaient la corde de vie.

Une fine corde tendue dans le vide, entre deux abîmes d’inconnu : 

l’un que l’on nomme passé, que l’on croit figé, que l’on charge parfois d’histoires qui ne nous appartiennent plus.

Et l’autre, l’avenir, cette nébuleuse d’attentes, d’illusions, de projections mentales.

Entre les deux : l’instant

Le pas.

Nous sommes des funambules de l’existence, oscillant entre ce qui fut et ce qui pourrait être.

Et dans cet équilibre précaire, il arrive qu’un souffle venu d’ailleurs vienne perturber la trajectoire.

Un événement. Une perte. Un effondrement. Un surgissement. Quelque chose ou quelqu’un qui bouleverse le fil des jours. Qui nous fait trembler, chuter, rebondir.

Un imprévu.

Mais faut-il redouter l’imprévisible ? Ou apprendre à l’honorer ?

Dans la pensée taoïste, rien n’est jamais figé, tout change, tout mute, tout circule. 

Le Yi Jing, le Livre des Transformations, est là pour nous le rappeler : 

toute situation contient en elle sa propre mutation.

Ainsi, l’imprévisible ne vient pas pour punir. Il vient pour transformer.

Ce que nous appelons imprévu, le Tao l’appelle flux naturel. 

Car vouloir tout prévoir, tout maîtriser, tout encadrer, c’est résister au mouvement du vivant.

Le Tao ne suit pas les plans humains. 

Il suit l’harmonie profonde. 

Et parfois, pour nous réveiller, il envoie un choc. 

Non pas pour nous faire tomber, mais pour nous aider à retrouver notre centre.

Le funambule, pour tenir debout, ne peut s’arc-bouter sur ses idées figées.

Il se tient souple, présent, vivant. 

Il possède un secret : son balancier.

Et ce balancier, dans la médecine chinoise, ce sont tous les Yang Sheng Fa, les arts de nourrir la vie. 

Ce sont ces pratiques quotidiennes, simples et puissantes, qui nous permettent d’accueillir l’inattendu sans basculer :

le Qi Gong pour recentrer l’énergie,

la respiration consciente pour fluidifier le Cœur,

la diététique pour stabiliser la Terre intérieure,

la méditation pour apaiser l’esprit,

l’écriture,

la contemplation,

le lien au silence

Car face à la bourrasque, ce n’est pas le chêne rigide qui survit, mais le roseau, souple et enraciné.

« Le sage ne prévoit rien. Il s’adapte à tout. »

 Lao Tseu 

Cette phrase, si simple, contient l’essence de tout chemin de sagesse. 

Celui qui s’abandonne au Tao ne se replie pas dans la peur. 

Il observe, écoute, s’ajuste. 

Loin de fuir, il traverse. 

Loin de s’effondrer, il apprend.

L’imprévisible est un miroir. 

Il reflète l’état de notre intérieur. 

Sommes-nous tendus comme un arc ? 

Ou détendus comme un bambou dans le vent ? 

Avons-nous cultivé en nous cet espace de calme, cette réserve de Qi, ce trésor de flexibilité ?

Car il arrive un moment dans chaque vie où ce que nous avions construit avec patience s’effondre en un souffle. 

Et dans ce chaos apparent, quelque chose de plus profond émerge. 

Un appel.

Une lumière.

Un autre chemin.

On croyait perdre… on renaît. 

On croyait chuter… on s’éveille.

L’imprévu, lorsqu’on le regarde avec les yeux du Cœur, devient alors un messager

Non plus un accident, mais un passage

Non plus une rupture, mais une reconnexion à l’essentiel.

Et c’est là tout l’enseignement du Tao : 

ce que nous fuyons contient ce que nous cherchons

Ce qui déstabilise peut recentrer. 

Ce qui trouble peut éveiller.

Alors, que vienne l’imprévisible. 

Non comme une menace, mais comme un appel. 

Un rappel que nous sommes vivants, mouvants, et faits pour danser avec l’inconnu.

Chaque secousse est un test de notre souplesse intérieure. 

Chaque détour est une chance d’approfondir notre lien au mystère.

Et ce mystère, loin d’être inquiétant, est peut-être la seule chose vraiment stable : 

la certitude que rien ne dure, et que tout peut devenir voie d’évolution.

ÉLOGE de la CONFIANCE en SOI

par Jean Pélissier professeur en MTC

La confiance en soi, selon le taoïsme, ne relève ni de l’arrogance ni d’une assurance artificielle, mais plutôt d’un alignement intime et profond avec le Tao, cette voie naturelle qui guide silencieusement tout être vivant.

Lao Tseu nous enseigne : « Celui qui connaît les autres est sage, mais celui qui se connaît lui-même est éclairé. »

Ainsi, l’essence même de la confiance en soi repose sur la connaissance profonde de sa propre nature, sans artifice ni illusion.

François Cheng souligne également cette idée en affirmant : 

«À la source de toute confiance, il y a la fidélité à soi-même. Être fidèle à soi-même, c’est être fidèle au Tao, à cette Voie qui relie chacun au rythme de l’univers. »

Le Taoïsme nous invite à cultiver une confiance paisible, issue de l’harmonie entre le Ciel, la Terre, et l’Homme. 

Lorsque l’humain se place au cœur de ce triptyque, sa confiance devient le reflet d’une stabilité intérieure qui transcende les turbulences extérieures.

À l’image du sage taoïste qui demeure calme devant l’incertitude, la véritable confiance en soi est une forme de lâcher-prise actif, où l’on accepte que tout est changement, tout en restant profondément ancré dans sa propre vérité.

Dans cette philosophie, la confiance ne se construit pas à partir d’une comparaison avec autrui, mais par la compréhension intime que chaque être possède en lui-même la puissance créatrice du Tao.

Cette force invisible et pourtant omniprésente permet à chacun d’accomplir ce qui est naturel, sans effort excessif, en suivant simplement le courant universel, le Wu Wei, ou l’art du non-agir.

Faire confiance à soi-même, selon les principes taoïstes, c’est aussi accepter pleinement ses propres limites et ses imperfections, non pas comme des obstacles, mais comme des aspects intrinsèques de notre humanité qui nous guident vers l’amélioration constante.

Le Tao Te King affirme d’ailleurs que : 

« Celui qui se tient sur la pointe des pieds ne tient pas debout, celui qui marche à grands pas ne va pas loin. »

Ainsi, la confiance en soi naît de l’équilibre subtil entre humilité et authenticité, entre l’écoute attentive de sa voix intérieure et l’ouverture à l’imprévisible danse du Tao.

Il convient également de rappeler qu’il existe une part innée dans la confiance en soi, ainsi qu’une part acquise. 

La confiance en soi se cultive, et c’est précisément l’objectif de toutes nos pratiques quotidiennes visant à recharger l’énergie des Reins, puisque, selon la médecine traditionnelle chinoise, la confiance en soi appartient à ce logiciel-organe.

Enfin, faire l’éloge de la confiance en soi selon les principes taoïstes, c’est honorer la capacité de chacun à être simplement ce qu’il est, sans masque ni peur du jugement.

Cette confiance tranquille et rayonnante devient alors le véritable moteur d’une vie harmonieuse et sereine, où chaque action s’inscrit naturellement dans l’ordre cosmique du Tao.

Terminons par ce magnifique poème :

« Celui qui a confiance n’a pas besoin de convaincre,
Celui qui a la sagesse n’a pas besoin de prouver.
Celui qui rayonne ne cherche pas à se faire voir.
Ainsi, le Sage demeure en lui-même,
Et en demeurant en lui-même, il est pleinement accompli. »
(Adapté du Tao Te King, Chapitre 24)

GAYATRI MANTRA

par Nicole Chaudet

Un mantra est une formule sacrée ou invocation utilisée dans l’hindouisme,

le bouddhisme, le sikhisme et le jaïnisme.

On trouve les premiers mantras en sanskrit védique dans le Rig-Véda,

qui sont utilisés à des fins rituelles.

Je vous ai souvent parlé du Gayatri Mantra et vous ai promis une explication à son sujet:

Le Gāyatrī  mantra provient d’un des plus anciens Védas.

Et il est considéré comme le plus sacré des textes ancestraux de l’hindouisme.

C’est en fait une invocation au soleil, qui peut se faire dans une rivière, lors du lever et du coucher de cette étoile ;

mais c’est aussi une métaphore pour invoquer l’Existence qui illumine nos consciences quotidiennement.

Il est composé de vingt-quatre syllabes.

De nombreuses interprétations et traductions ont été proposées, tant par des mystiques et religieux hindous ou bouddhistes, que par des indianistes occidentaux.

En voici une traduction assez contemporaine:

« Murmurant la syllabe sacrée « Aum » élève-toi au dessus des trois régions,
Et dirige ton attention vers le Soleil qui assimile tout en lui.
Acceptant son influence, sois absorbé par Lui,
Et à sa ressemblance il te rendra Lumineux« 

Om bhūr bhuvaḥ svaḥ /

tát savitúr váreṇyaṃ /

bhárgo devásya dhīmahi /

dhíyo yó naḥ pracodáyāt.

Je vous suggère d’écouter un extrait de la méditation de Deva Premal :

ou de l’écouter sur youtube dans une extraordinaire méditation de deux heures (que je ne peux pas charger ici) en recherchant sur YOUTUBE : Deva Premal Gayatri Mantra 2 heures

Alors dans vos moments de joie, de sérénité, ou même de doute,

n’hésitez pas à vous fondre dans la douce énergie du soleil….

ÉLOGE DE L’ARBRE

par Jean Pélissier

Méditer sur l’arbre, c’est méditer sur la Vie elle-même.

L’arbre, majestueux et silencieux, nous rappelle notre appartenance aux « San Bao », les trois Trésors de la philosophie taoïste :

le Ciel, l’Homme et la Terre.

Au centre de cette trinité, l’arbre devient un symbole universel, un lien vivant entre le Ciel et la Terre, et une source de sagesse pour celui qui sait l’observer et l’écouter.

En enlaçant un arbre, nous ne faisons pas qu’un geste poétique :

nous nous connectons à son énergie profonde.

Les taoïstes l’ont compris depuis des siècles et ont intégré « l’arbre » dans leurs pratiques de Qi Gong.

L’arbre, par sa capacité à capter les rayons du soleil, transforme la lumière en Vie.

En produisant de l’oxygène, il offre au monde l’énergie de l’air, un élément vital.

Et dans un élan d’altruisme silencieux, il nous protège également des rayons ardents du soleil, et sa canopée, tel un immense parasol, nous enveloppe d’une douce fraîcheur bienfaisante lorsque nous nous asseyons sous son ombre.

Mais l’arbre est bien plus qu’une source d’énergie ou de protection.

Il est un modèle de vie et d’équilibre.

Sa structure incarne l’harmonie des cycles naturels et des saisons, nous enseignant à vivre en phase avec elles.

Le printemps, par exemple, symbolise la renaissance et l’élan vital ;

l’été, la plénitude et l’expansion ;

l’automne, la récolte et le détachement ;

l’hiver, l’introspection et le repos.

Ces étapes universelles s’étendent à une cinquième saison :

le moment de transition, où l’arbre se prépare à ces cycles, illustrant l’art de l’adaptation et de la prévoyance.

Ainsi, les cinq saisons de l’arbre reflètent les rythmes essentiels de la vie.

L’arbre, dans la philosophie Taoïste, est lié à l’élément Bois et au Foie, organe associé à la croissance et à la gestion des émotions.

Comme lui, il pousse vers le haut, cherchant à s’élever tout en gardant ses racines profondément ancrées.

En méditant sous un arbre, nous pouvons harmoniser nos émotions, apaiser nos colères et retrouver un élan vital en phase avec la nature.

Prenons l’exemple du bonsaï, cet arbre miniaturisé qui concentre en lui la sagesse de la nature.

Dans cette allégorie, le feuillage représente le Ciel et nos pensées.

Si nous laissons nos pensées se disperser sans limite, elles débordent et étouffent notre être, tout comme un feuillage incontrôlé peut déstabiliser un bonsaï.

Le tronc, quant à lui, symbolise notre corps, solide et ancré, tandis que les racines, nourries par la terre, reflètent notre alimentation et nos bases vitales.

Si nous donnons trop d’engrais ou d’eau, les racines pourrissent, tout comme l’excès de nourriture ou de désirs peut affaiblir l’humain.

Pour les taoïstes, l’arbre est un maître silencieux.

Il nous enseigne la patience, la persévérance et la capacité à se développer à son rythme.

Certains rituels taoïstes consistent à imaginer ses racines profondément enfoncées dans la terre et ses branches caressant le ciel, créant une connexion entre l’énergie terrestre et cosmique.

Et comme nous, cet arbre est mortel et retournera à la terre.

Certains auront été déracinés par de fortes tempêtes et seront emportés dans la mer pour devenir ces bois flottés qui décoreront nos intérieurs.

Chez les animistes, l’âme du bois perdure à travers de magnifiques sculptures.

Et béni soit le bois qui réchauffe les cheminées et permet ces longues soirées d’hiver au crépitement enchanteur.

L’arbre nous invite à un retour à la simplicité et à l’équilibre.

Il nous enseigne que la vie est faite de cycles, d’échanges et d’énergies partagées.

Au-delà de son symbolisme spirituel, l’arbre joue un rôle essentiel dans l’équilibre écologique de notre planète.

Il purifie l’air, stabilise les sols et offre un refuge à d’innombrables espèces.

En prenant soin des arbres, nous prenons soin de notre avenir.

Méditons sous ses branches,

connectons-nous à sa sagesse et laissons-le nous guider sur le chemin d’une existence plus harmonieuse.

Le long fleuve tranquille

par Jean Pélissier professeur en MTC

Dans la philosophie taoïste, la vie est souvent comparée à un fleuve,

une métaphore intemporelle qui évoque à la fois la douceur de l’écoulement,

mais aussi la puissance de l’irréversible.

Dans certains textes, François Cheng décrit le fleuve comme

« le symbole du temps qui s’écoule, unidirectionnel et irrémédiable ».

Mais bien évidemment, il ne s’arrête pas au premier degré de cette vision.

Dans une vision linéaire du temps,

chaque instant succède à un autre comme les eaux du fleuve avancent vers leur destination finale,

la mer infinie.

Nous sommes dans la dualité.

Un avant succède à un après.

Un crépuscule précède une aube, une naissance précède un passage.

Ce parcours, tel un voyage initiatique, commence souvent dans les montagnes,

là où les sources d’eau jaillissent limpides et pleine de promesses.

Comme ce nouveau-né au sourire contagieux,

ces eaux naissent dans les hauteurs pures et cristallines,

qui incarnent la fraîcheur et l’innocence de nos premières années.

Mais le fleuve poursuit son cours.

Il quitte peu à peu les hauteurs pour se plonger dans les plaines.

Il s’élargit, s’alourdit, se salit et parfois même s’enlise.

Et, dans certains cas même, la vie n’est plus un long fleuve tranquille.

Ce fleuve en avançant rencontre des obstacles, des rochers, des tourbillons et parfois même des cataractes rugissantes.

Cela symbolise les crises et les bouleversements que nous affrontons dans notre existence.

Cependant, le fleuve survit toujours.

Pourquoi ?

Parce qu’il se nourrit, il se régénère en permanence.

En effet, le fleuve pour exister ne voyage pas seul.

Tout au long de son parcours,

il reçoit des affluents, des rivières et ruisseaux qui viennent enrichir sa vitalité.

Une rencontre, une lecture marquante, un apprentissage,

une épreuve loin de le détourner de son chemin, le rend plus riche et plus profond.

Même les expériences difficiles,

les pertes ou les échecs deviennent des affluents qui enrichissent notre profondeur intérieure et nourrissent notre âme.

Ainsi, même si le fleuve subit parfois des tempêtes,

des crues soudaines ou des périodes d’assèchement,

il continue inéluctablement à couler, porté par tout ce qu’il a intégré sur son chemin.

Les tempêtes de la vie, qu’elles soient émotionnelles, physiques ou mentales, sont inévitables.

Des cataractes tumultueuses aux tourbillons qui semblent nous aspirer,

chacun traverse des moments où l’équilibre sur ce fragile esquif risque de l’emporter à tout jamais.

Mais il existe une leçon essentielle que le fleuve nous enseigne :

sous l’agitation apparente, la profondeur reste toujours immobile.

Retrouver cette eau calme nécessite une pratique.

Dans les traditions taoïstes, ces techniques sont nombreuses :

la respiration consciente, la contemplation ou encore des exercices de Qi Gong et de méditation.

Ces pratiques nous apprennent à pénétrer à l’intérieur de nous-mêmes

là où la paix est toujours accessible.

En effet, même si la surface de l’eau est agitée par les vents de la vie,

nous immerger dans les profondeurs de notre être nous permet de retrouver calme et repos.

Mais attention à ne pas s’arrêter à cette conception linéaire du temps.

Nous risquons de voir ce voyage en sens unique et sans retour,

amplifiant chez beaucoup la peur de la mort.

Mais qu’en serait-il si nous réintroduisions une vision cyclique,

plus proche, évidemment, de la pensée taoïste ?

Et du coup, la mer n’est pas la fin, mais une renaissance.

Les eaux du fleuve en rejoignant l’océan s’évaporent sous l’action du soleil,

formant des nuages qui retourneront à la montagne sous forme de pluie.

Ainsi la vie reprend, perpétuellement renouvelée.

Ainsi, le fleuve ne se dilue pas.

Il participe à un cycle infini où chaque goutte conserve sa place dans le grand tout.

La mer devient alors une promesse d’éternité plutôt qu’un lieu de disparition.

L’image du « long fleuve tranquille » lorsqu’elle est comprise dans toute sa profondeur

devient un éloge à la vie elle-même.

Elle nous invite à accepter le mouvement naturel des choses,

la source, le cours et l’océan.

Nulle question d’angoisse, de perte,

mais juste une continuité et une harmonie avec les lois universelles.

Le fleuve nous enseigne à avancer avec sérénité,

à accueillir les hauts et les bas avec une tranquille certitude,

en comprenant que rien ne disparaît vraiment.

Même dans les moments les plus agités,

un refuge intérieur et à notre portée, là où les eaux deviennent limpides et calmes.

ÉLOGE DE L’INTUITION


Éloge de l’intuition par Jean Pélissier
L’intuition, cette « petite flamme intérieure », est une lumière précieuse qui éclaire notre chemin dans les moments de doute ou d’incertitude. 
Elle est capable de guider nos pas dans l’obscurité de l’inconnu. 
Ce sont les « perches de la vie » que nous tend le Ciel.
Mais pour cela, encore faut-il se mettre à l’écoute de notre âme, cette « parcelle de Dieu » qui fait de chacun d’entre nous des êtres divins.
Les taoïstes appellent l’âme, le Hun, « l’âme spirituelle ». 
Ce Hun sait tout, connaît tout et il est là, en arrière-plan, pour nourrir notre Shen (notre mental, notre esprit, notre ego).
Selon le cycle des cinq éléments de la MTC, le Hun est incarné dans l’énergie du Foie, qui se trouve être la mère du Cœur, là où se situe notre Shen. 
Tout au long de notre vie, la mère nourrit son fils.
Dans ce monde pétri de matérialisme, déconnecté du Ciel, nombreux sont ceux qui se sont construits une véritable « carapace de l’ego ». 
L’âme est étouffée et n’a plus aucun moyen de s’exprimer.
Or, une des raisons de notre incarnation sur cette terre est de ne pas tout focaliser sur l’ego, mais d’ouvrir une fenêtre pour laisser place à cette petite voix intérieure. 
Cette vision nous permet aussi de comprendre que tous nos actes de vie, toutes nos expériences vécues, toutes nos accumulations de connaissances sont là pour nourrir notre âme, et non notre ego.

Comment ouvrir une fenêtre sur cette parcelle du Ciel incarné ? 
Par la méditation, en silence, dans la nature. 
Rester ainsi, respirer profondément, et permettre aux pensées de s’évanouir sans les retenir. 
Laisser émerger ce qui doit se manifester, sans jugement.
D’autres pratiques peuvent aussi nous aider, comme la marche en pleine conscience dans la nature, pour ressentir l’énergie des éléments. 
Chacun d’entre eux est une porte d’entrée pour se connecter à l’âme et écouter ses messages.
Attention à ne pas mettre de côté ses intuitions. 
Il faut prendre le temps de les suivre au quotidien, même pour de petites décisions.
C’est un grand moyen de renforcer la confiance en soi.
C’est entre une heure et trois heures du matin, ce que l’on pourrait qualifier de « le temps du Foie », que le Hun s’éveille, se met à vagabonder dans des espaces inconnus et vient puiser pour nous des éléments essentiels pour alimenter notre « câble de vie ».
Nous sommes intelligents en deuxième partie de nuit ! 
Mais ce n’est pas l’intelligence du Moi, c’est celle du Je.
Il est essentiel de maintenir son foie en bonne santé pour profiter pleinement de ce processus. 
Et surtout, de cultiver une paix intérieure avant le coucher
Cela permet au Hun d’éclairer notre conscience de manière claire et apaisée.
Il existe certains instants dans la vie où l’intuition devient fulgurance. 
C’est comme une lumière soudaine qui éclaire brièvement une situation, une idée, ou un sentiment, tel un éclair dans la nuit.
D’aucuns appellent ce type de fulgurance des « parcelles d’éveil ». 
Chacun d’entre nous peut y avoir accès, mais peu savent les reconnaître. 
Leurs œillères les empêchent de reconnaître ces dons du Ciel.
Pour que ces fulgurances deviennent accessibles, nous avons besoin de cultiver un état de calme intérieur, en adoptant des pratiques pour « purifier notre cœur », « ouvrir notre cœur ».
Certaines personnes sont tentées d’utiliser des drogues ou de l’alcool pour tenter de se connecter à leur âme, à leur « intuition primitive ». 
Baudelaire lui-même, dans « Les Paradis artificiels », a analysé les effets de certaines drogues sur l’esprit humain. 
Il parlait de ces états modifiés de conscience comme des illusions, des échappatoires temporaires qui éloignent l’individu de la réalité et de la véritable création artistique. 
Il parlait de « tentations trompeuses ».
Ces substances, en effet, comportent des dangers importants qui troublent durablement notre équilibre énergétique. 
Cette création d’illusions spirituelles peut très facilement mener à des états de dépendance destructeurs.
Une fois de plus, des pratiques naturelles comme la méditation, le Qi Gong, la contemplation, l’écriture, la musique, et la peinture offrent des voies beaucoup plus sûres, durables et harmonieuses pour laisser parler son âme et développer une véritable intuition

ÉLOGE de la SIMPLICITÉ

par Jean Pélissier

     L’éloge de la simplicité, selon le taoïsme, est une invitation à vivre de manière authentique, en harmonie avec le monde qui nous entoure.

C’est un appel à se débarrasser des artifices et à renouer avec la sagesse qui émane de la nature, pour accéder à un bonheur qui ne dépend pas de l’avoir, mais de l’être.

      « La simplicité est l’accomplissement suprême. Elle est une clarté qui ne renonce à aucune profondeur. Être simple, c’est être en accord avec le souffle premier, avec le rythme fondamental de la vie. » François Cheng

     Cela sous-entend que la simplicité ne se réduit pas à une absence de richesse ou de complexité, mais qu’elle représente au contraire une forme de pureté et d’harmonie profonde avec la nature et l’essence même de l’existence.

     La simplicité permet de prendre du recul et de ne pas se perdre dans les détails inutiles ou superflus. En évitant de « voir à la loupe » chaque phénomène, elle nous aide à saisir l’essence des choses dans leur globalité.

Ce recul permet de mieux comprendre les situations, sans être submergé par des complications ou des analyses excessives.

     En effet, la simplicité offre une perspective plus large et équilibrée, permettant de voir le tableau d’ensemble plutôt que de s’enliser dans des préoccupations ou des éléments secondaires.

     Elle favorise la clarté, la lucidité et une prise de décision plus éclairée.

Comme l’affirme souvent le taoïsme «  l’adoption d’une vision simple et naturelle aide à mieux s’harmoniser avec le monde, car elle nous reconnecte à ce qui est fondamental et essentiel ».

     Quand on applique la simplicité dans la vie quotidienne, on ne doit pas la concevoir donc comme un appauvrissement, mais un enrichissement.

Elle clarifie, libère et permet de vivre plus sereinement, tout en étant plus connecté à ses véritables aspirations.

     Comment arriver à cet état de simplicité, l’antichambre d’un état permanent de calme intérieur ?

     Avant tout, il est essentiel de prendre le temps de réfléchir à ce qui compte vraiment pour nous.

En identifiant nos valeurs fondamentales – telles que la famille, le travail, le développement personnel ou la reconnexion avec la nature – nous pouvons plus facilement organiser notre vie autour de ces priorités. Cela permet de concentrer notre énergie sur l’essentiel et d’éliminer les distractions inutiles.

    Il est également important de faire régulièrement le tri dans nos affaires, de simplifier notre espace de vie et de privilégier la qualité plutôt que la quantité.

Avez-vous remarqué la sensation de liberté d’esprit que vous ressentez après avoir réorganisé votre espace de travail ou votre lieu de vie ?

     Se créer des routines quotidiennes est tout aussi crucial.

Par exemple, planifier nos repas pour la semaine à l’avance, ou établir un rituel matinal et nocturne pour commencer et terminer la journée de façon sereine.

    Cela peut être comparé au tic-tac d’une horloge, à la régularité inlassable de son mouvement.

Chaque seconde est marquée par un simple « tic », suivi d’un « tac ».

     Cette simplicité rappelle que le temps avance de manière linéaire, de seconde en seconde, sans se presser ni ralentir. Il ne s’agit pas de se précipiter, mais de respecter un rythme naturel, fluide et constant. 

    Ce son régulier nous reconnecte à l’essence du temps, nous invitant à nous concentrer sur l’instant présent plutôt que de nous perdre dans la complexité des choses.

     Le tic-tac de l’horloge symbolise ainsi l’idée que la simplicité peut être trouvée dans la constance et la régularité, sans excès ni agitation. 

     Il reflète l’harmonie et la stabilité dans un monde souvent marqué par le changement et l’agitation, nous rappelant que parfois, la beauté réside dans la simplicité des cycles et du mouvement.

     Apprenons à simplifier nos pensées.

Dans nos réflexions et décisions, essayons de ne pas trop complexifier les choses.

Évitons de trop analyser les situations ou de nous perdre dans des hypothèses sans fin. 

     Faisons confiance à notre intuition, prenons des décisions basées sur les faits et lâchons prise sur ce que nous ne pouvons pas contrôler.

     Un autre moyen d’accéder à la simplicité :

mettre en place des rituels de gratitude, de prière.

     Chaque jour, prenons quelques minutes pour exprimer notre gratitude pour les choses simples de la vie.

Cela nous aide à recentrer notre attention sur l’essentiel et à cultiver une attitude positive, en nous rappelant que les petites choses suffisent souvent à apporter du bonheur.

     Tout comme l’eau, la simplicité permet d’avancer avec légèreté, en se libérant des charges superflues.

Il s’agit de laisser couler, de ne pas s’enliser dans les complexités de la vie, mais de se concentrer sur l’essentiel, avec clarté et sérénité.         

La fluidité de l’eau incarne l’idée que la vie simple est celle qui s’écoule sans effort, en harmonie avec le monde qui l’entoure.

     Et quelle meilleure conclusion à cet éloge que ce proverbe de Zhuang Zi :

« Celui qui est simple dans ses désirs est riche dans son cœur ».

ELOGE DE LA SOLITUDE

par Jean Pélissier

   La solitude est souvent perçue négativement dans nos sociétés modernes hyper connectées.     
Et c’est pourtant un élément essentiel
pour s’extraire des « dix mille » distractions et des préoccupations éphémères.     
La solitude nous offre un espace pour se reconnecter
avec la véritable nature de notre l’Esprit et avec le Tao, la Voie.   
 Il est dit : « le sage se retire et c’est ainsi qu’il progresse ».     
Le concept de Wu Wei, « le non-agir » est central dans le taoïsme.
Wu Wei ne signifie pas l’inaction totale,
mais plutôt une action en accord avec le flux naturel des choses.     
Nous devons accepter les moments de solitude
comme une partie naturelle de l’existence.     
En pratiquant le « non-agir »,
nous apprenons à être en paix avec nous-mêmes,
à apprécier le silence et à trouver la sérénité dans l’absence d’activité.     
Lao-Tseu explique :
« le Tao ne fait rien, mais rien n’est laissé de côté ».     
En se retirant dans la solitude,
on peut observer les rythmes naturels de la vie,
sans interférence, apprenant ainsi à agir en harmonie avec eux.     
Ces périodes de solitude nous permettent
de nous détacher des ambitions et des désirs artificiels
en cultivant une présence sereine et consciente.    
 
La nature est un modèle
et un compagnon précieux dans la pratique de la solitude.     
En se retirant dans la nature,
nous pouvons ressentir directement la grandeur et la simplicité du Tao.     
Les montagnes, les rivières et les forêts
deviennent des lieux de méditation et de contemplation
ou la solitude nous permet de nous reconnecter aux forces naturelles.     
La solitude nous permet de retrouver et cultiver ce calme intérieur,
cette ouverture du Cœur
qui sont autant d’éléments essentiels
pour un bon rééquilibrage de nos énergies.     
En effet, en étant  seul face à nous-mêmes,
nous pouvons méditer, contempler et trouver la paix intérieure,
loin des distractions et des influences extérieures.     
La solitude nous permet de « suivre notre propre nature ».
Elle nous permet de sonder nos désirs, nos peurs et nos motivations profondes.     
C’est un espace de liberté personnelle
où nous pouvons être authentiques et véritables.     
Lorsque nous nous retrouvons seuls, face à nous-mêmes,
sans information extérieure, sans portable ni écouteur,
nous nous mettons à « l’écoute de notre âme »,
cette parcelle de Dieu qui nous habite.     
Le Ciel aura tôt fait alors de nous envoyer « des perches de Vie »,
des « intuitions de Vie » qui nous permettront d’avancer sur le Chemin.     
Marcher seul en plein air,
se laisser imprégner par les sons et les lumières,
nous permet d’atteindre un état de « zénitude »,
qui est sans doute l’un des meilleurs remèdes offert par la nature.      
Soyez à l’aise avec vous-même quand vous êtes seul.       

ÉLOGE DE LA DIFFÉRENCE

par J Pélissier

Selon le taoïsme, la différence est à la base même de la manifestation.
Le Tao, « la Voie de la nature » embrasse et célèbre la diversité sous toutes ses formes.      
La diversité n’est pas quelque chose qui doit être corrigé,
mais une richesse à célébrer et entretenir.     
Le Yin Yang, ces deux forces opposées,
mais complémentaires illustrent parfaitement cette notion.
D’un côté nous avons le Yin
qui se caractérise par la douceur, la réceptivité, l’obscurité et l’immobilité
qui contraste, mais en même temps complète le Yang
avec sa force, sa lumière, son activité et son expansion.     
De même, la diversité des êtres et des choses crée une harmonie dynamique qui enrichit notre monde.
Dans la nature, il n’existe aucune uniformité.
Aucun minéral, aucune plante, aucun être vivant ne ressemble à l’autre. 
Chaque partie de la création est unique.   
 
Les bouddhistes ont depuis longtemps expliqué que l’uniformité,
qui s’oppose à la diversité,
tend vers une sorte de rigidité, de cristallisation qui s’oppose au dynamisme du Tao.     
Au premier degré, dans notre vie quotidienne,
nous pourrions dire que la différence peut être une source de conflit et d’incompréhension.
Mais, le Tao nous enseigne à prendre du recul,
à élargir notre perspective, à aller au-delà des apparences superficielles. 
Chaque individu, dans chaque culture, chaque forme de vie à sa place entre ciel et terre.
Et, il possède un rôle unique dans le grand schéma de l’existence.     
La peur de l’autre est souvent enracinée dans l’inconnu et le méconnu.
Nous avons tendance à craindre ce que nous ne comprenons pas ou ce qui nous semble étranger.
Cette peur peut mener à des préjugés, des stéréotypes et,
dans les cas extrêmes, à la discrimination et à l’exclusion.     
En acceptant la diversité,
nous faisons un pas vers la compréhension et l’empathie, réduisant ainsi cette peur.     

La dualité est à l’origine de notre temps terrestre.
Une succession d’avant et d’après.
Tout est impermanence, dans le flux perpétuel de la voie du Tao.
Cette fluidité naturelle nous enseigne à être flexibles,
à apprécier les variations et à trouver la beauté dans le changement. 
   
C’est Zhuang Zhi qui disait :
« Le sage ne se préoccupe pas de l’unité ou de la multiplicité, de la similitude ou de la différence.
Il se contente de contempler l’harmonie naturelle des choses. »     
La véritable sagesse réside dans l’acceptation des choses telles qu’elles sont.
Accepter l’autre est une composante essentielle de l’harmonie.
Mais s’accepter soi même, accepter sa propre différence,
les multiples facettes qui composent le Moi
a aussi son importance dans ce flux de l’équilibre.   
 
Lao Tzu lui-même disait :
« Connaître les autres, c’est être intelligent.
Se connaître soi-même, c’est être éclairé.
Vaincre les autres, demande de la force.
Se vaincre soi-même demande du courage. »
   
 
Notre monde moderne a tendance à voir la diversité comme une complexité inutile.
Elle essaye de la contraindre dans une uniformité qui nous fait sortir des lois de la nature.      
En réalité, la diversité révèle la profondeur et la richesse de la vie.      
La méditation nous permettra de changer notre perception des choses,
d’adopter une attitude plus ouverte. 
La différence n’est pas une barrière, mais une incroyable opportunité d’apprentissage et de croissance.     
Ne pas voir l’autre comme son propre miroir.
Ne pas tenter de le modeler à notre propre image.
Apprendre de l’autre pour s’enrichir.
Transmuter le jugement négatif en amour inconditionnel.     
Célébrer la différence, c’est reconnaître la valeur intrinsèque de chaque élément de l’univers.
C’est comprendre que la différence contribue à l’équilibre et à l’harmonie du tout. 
   
C’est cela vivre en accord avec le Tao.
Embrasser la diversité avec respect, amour et gratitude.     
La diversité est l’expression vivante du Tao
et la respecter nous rapproche un peu plus de l’harmonie universelle
qui est au cœur du taoïsme,
nous rapproche un peu plus du Ciel, du Créateur.