ÉLOGE DU SOURIRE

par Jean Pélissier

ELOGE DU SOURIRE

     Le sourire, « un art subtil, qui ne révèle jamais tout et laisse deviner l’essentiel », est une expression aux multiples facettes.

     Il ne s’agit pas ici du sourire narquois hypocrite, qui vous rend mal à l’aise. 

     Ni du « fou rire » qui, quelques fois, dénote des faiblesses internes.

Ce dernier, marqué par une énergie du Cœur incontrôlée et une batterie des Reins trop faible.

     Deux autres types de sourire méritent une attention particulière :

     Le sourire relationnel :

Ce sourire raccourcit la distance avec l’autre, il efface les frontières de l’ego pour s’ouvrir à l’autre.

Le plus beau de ces sourires est celui du nourrisson qui regarde sa maman.

Dans cet échange pur et innocent, le sourire devient un pont de connexion, une expression de confiance et de pureté qui lie profondément les êtres.

     Le plus important reste sans doute le « sourire du Cœur », le « sourire de Boudda » ou des grands sages de ce monde.

Lu Xun disait : « Le pouvoir d’un sourire bienveillant qui réchauffe un cœur froid. »

     Ce sourire émane de la bienveillance et de la compassion.

Il est capable de réchauffer et de réconforter, transcendant les simples expressions faciales pour toucher l’âme.

     Ce sourire du Cœur est une manifestation de l’harmonie intérieure, un reflet de l’amour et de la sagesse.

Il ne se contente pas de dévoiler une émotion superficielle, mais révèle la profondeur de notre humanité et notre capacité à aimer et à être aimés.

     Le Sourire stimule le flux de l’énergie vitale, ou Qi, à travers les méridiens, ces canaux invisibles qui parcourent notre corps.

Un sourire authentique libère le Qi stagnant, favorise une circulation fluide et aide à prévenir les blocages énergétiques responsables de nombreux déséquilibres et maladies.

     En souriant, nous activons également certains points d’acupuncture situés autour de la bouche et sur le visage.

Ces points, lorsqu’ils sont stimulés naturellement par le sourire, favorisent la relaxation et améliorent le fonctionnement des organes internes.

Le sourire influence aussi notre état émotionnel.

En médecine chinoise, chaque organe est lié à une émotion spécifique.

     Le foie, par exemple, est associé à la colère, tandis que les reins sont liés à la peur.

Sourire aide à équilibrer ces émotions, réduisant ainsi l’impact négatif qu’elles peuvent avoir sur notre santé.

En cultivant un sourire intérieur, nous nourrissons la paix et la sérénité, créant un terrain fertile pour la guérison et la longévité.

     Les bienfaits du sourire ne s’arrêtent pas là.

Des études contemporaines confirment ce que la médecine chinoise savait depuis des siècles :

sourire libère des endorphines, les hormones du bonheur, qui agissent comme des analgésiques naturels.

Ces endorphines réduisent le stress, améliorent l’humeur et renforcent le système immunitaire.

En d’autres termes, sourire est une forme de thérapie préventive, accessible et gratuite, qui favorise une santé optimale.

Dans un premier temps, il est fondamental de réapprendre à sourire.

Pourquoi ne pas prendre une glace comme témoin et

travailler au quotidien le « sourire du bouddha » ou des saints.

Petit à petit, ce sourire fera partie de votre personnalité.

D’externe, ce sourire s’intériorisera. On l’appellera alors « le sourire intérieur ».

En MTC, on nomme cet état « le Cœur ouvert ».

C’est notre capacité à sourire en permanence, à admirer le bon côté du monde qui nous entoure, à adopter une attitude positive envers toutes choses,

à se satisfaire de tout, à ne jamais se plaindre.

Un point commun à de très nombreux centenaires,

c’est de voir se dessiner sur leurs visages les « rides du sourire ».

Avoir une telle attitude permet de calmer le feu des émotions, de « nourrir le Cœur », de débloquer la circulation de sang et d’énergie.

     Réhabilitons donc à chaque instant le « sourire salvateur ». 

     Dans une société où les interactions humaines sont rompues par une exacerbation du Moi et de l’Ego via une technologie de plus en plus invasive,

et où, à certains moments, le port d’un masque nous a coupé de l’autre,

sourire encore et encore, sourire toujours recrée du lien social.

Il améliore la coopération et le contact mutuel, créant un véritable « égrégore d’amour ».

MUDRAS 2

Apana

L’Apana est un des cinq souffles vitaux

Il est une ressource de base pour vous aider à vous connecter avec les énergies de la terre lorsque vous vous sentez fragile ou déséquilibré.

Pouce, majeur et annulaire sont joints. Index et auriculaire sont étendus. 

MUDRAS

Les «Mudras» («signes » ou «sceaux » en sanskrit)

sont des positions symboliques des mains exprimant une conception spirituelle chez les hindous et les bouddhistes. 

En Inde, ils font traditionnellement partie de tout acte spirituel, en particulier la méditation.

Des visualisations, des affirmations et des mantras les accompagnent généralement.

Les positions des doigts peuvent être les mêmes pour les deux mains ou au contraire différentes.

Certains Mudras ne diffèrent que d’une position de doigt.

Représentations physiques de concepts spirituels, les Mudras ont aussi des actions remarquables sur le plan de la santé physique.

À pratiquer pendant 15 minutes, en portant sa conscience sur le mudra, sa signification, et en y associant une affirmation positive et si possible une visualisation.

Je vous propose de découvrir quelques mudras classiques.

Je vous en présenterai un nouveau tous les quinze jours.

Bonne découverte !

Pushan 

Pushan est le dieu de la route, du chemin

Il symbolise la compréhension que l’énergie vitale est sans cesse en mouvement de flux et reflux

Main droite : Pouce, index et majeur sont joints, annulaire et auriculaire sont étendus .

Main gauche : Pouce, majeur et annulaire sont joints. Index et auriculaire sont étendus.

La Légèreté de l’Âme

par Jean Pélissier

 Il existe des émotions qui élèvent,
telles que la joie, le sourire du Cœur, le contentement, l’allégresse et le bonheur. 
À l’opposé, certaines peuvent être qualifiées d’« émotions lourdes ».
Parmi elles se trouvent la tristesse, l’inquiétude, la réminiscence, le souvenir, la peur, le stress et l’angoisse. 
N’est-ce pas là ce qu’on appelle souvent le « poids des soucis » ?
À l’image du Penseur de Rodin, une personne dépressive a tendance à adopter une posture voûtée et à diriger son regard vers le bas.
Cela donne l’impression que la terre elle-même cherche à la rappeler à elle.
Et si nous utilisions les enseignements du taoïsme pour nous extraire des « sables mouvants » des émotions « basses » ?
Nous sommes de simples voyageurs sur cette terre.
À quoi bon porter un sac à dos de plusieurs dizaines de kilos qui ralentit notre progression ?
Il suffit de s’en défaire pour se sentir instantanément plus léger.
Je citerais François Cheng de l’Académie française :
« Il y a une légèreté dans l’âme qui vient de la certitude que rien n’est tout et que tout est temporaire. »
Imprégnons-nous de cette image :
l’âme s’envole vers les cieux tandis que le corps retourne à la terre.
Quelques pistes pour éviter d’alourdir cette âme,
pour se trouver le plus possible « bien ici et maintenant », pour se sentir « léger ».
En premier lieu,
apprendre à gérer ses émotions est une condition essentielle pour éviter de s’enfermer dans la « prison de l’ego ». 
Cesser d’être cette mouche qui se heurte sans cesse à la paroi d’une vitre,
sans réaliser que, juste à côté, une fenêtre ouverte offre la liberté du mental.
Apprendre à lâcher prise
Les Chinois appellent cela le Wu Wei, le « non agir » ou tout au moins « agir sans effort ». 
Quand nous œuvrons ainsi, s’installe au plus profond de notre âme une sorte de légèreté. 
Point de contrainte, point de résistance et de perte de force inutile.
Apprendre à vivre simplement, en se contentant de peu, être authentique, sans masque ni prétention. 
Être soi nous libère de la pression du paraître autrement que l’on est.
On évite ainsi des complications qui alourdissent l’âme.
Apprendre à vivre en harmonie avec la nature, à s’aligner sur les rythmes naturels et les cycles de la vie.
Là aussi les tensions internes, les résistances diminuent. Notre âme flotte librement au gré de la voie du Tao.
Apprendre à accepter le changement
et les épreuves de la vie comme des composantes inévitables de la dualité
est essentiel. 
Reconnaître que rien n’est permanent
et que la vie est un flux constant de transformation est un facteur crucial pour alléger son esprit.
Apprendre la ‘non-pensée’
en intégrant de multiples moments de lâcher-prise tout au long de la journée
est essentiel.
Des pratiques telles que la méditation,
la relaxation,
le Qi Gong
et la marche consciente
nous aident à nous libérer du poids des émotions et des ‘dix mille pensées’ qui nous accablent. 
Ceci évite la lourdeur et l’engluement du mental,
favorisant une plus grande clarté d’esprit, une « légèreté de l’Âme »
ZhuangZi disait : « je laisse mon Cœur vagabonder dans la simplicité ».
En pratiquant ces principes, l’âme reste « légère et flexible »,
capable de naviguer même en eaux troubles. 
Cette approche nous offre un refuge contre le tumulte du monde matériel
et nous permet également de nous connecter au Ciel
et de comprendre notre place dans l’univers.
À la fin de notre existence, à l’instar d’un ballon gonflé à l’hélium,
l’âme rompra ses amarres
et s’élèvera légèrement vers de nouveaux cieux. 

ANNÉE DU DRAGON DE BOIS

À l’aube de 2024, lastrologie chinoise se prépare à accueillir (le 10 février) l’année du Dragon de Bois (traditionnellement l’an 4722), une période chargée de symbolisme et de prédictions. 

Tous les douze ans, le cycle zodiacal chinois revient au Dragon, un signe associé à la force, à la fortune et à l’autorité. Cette fois il est associé au bois. Qu’implique spécifiquement l’année du Dragon de Bois qui durera jusqu’au soir du 28 janvier 2025 ?

Le contexte du Dragon de Bois:

Dans l’astrologie chinoise, le Dragon est le seul animal mythique parmi les douze signes du zodiaque. 

Associé à la royauté, à la puissance et à l’ambition, le Dragon est un symbole de succès et de prospérité. Lorsqu’il est combiné avec l’élément Bois, ces caractéristiques prennent une dimension de croissance, de créativité et de renouveau.

Prédictions et caractéristiques

  • Période de croissance et d’innovation : les experts suggèrent que l’année du Dragon de Bois sera marquée par une vague d’innovation et de créativité. Cela peut se manifester dans les progrès technologiques, les percées artistiques et un renouveau dans les approches de la résolution des problèmes mondiaux.
  • Développement personnel et créativité : Cette année est vue comme idéale pour l’auto-amélioration et l’exploration de nouveaux horizons. Que ce soit dans l’éducation, la carrière ou les loisirs personnels, l’année encourage l’expansion des compétences et la poursuite dans de nouveaux centres d’intérêt.
  • Transformation et opportunités : Le Dragon de Bois est considéré comme un catalyseur de changements majeurs. Les individus et les sociétés pourraient être confrontés à des décisions cruciales qui pourraient transformer leur avenir.
  • Prospérité et abondance : Traditionnellement, le Dragon est un signe de bonne fortune. L’année 2024 est donc considérée comme propice à la croissance financière et à la prospérité.
  • Défis et résilience : Malgré les opportunités, l’année du Dragon de Bois n’est pas sans défis. Elle demandera de la résilience et de la détermination pour surmonter les obstacles.
  • Relations et communication : Le Bois est également associé à la croissance et la connexion. Cela peut signifier que l’année du Dragon de Bois est un bon moment pour renforcer les relations personnelles et professionnelles et pour améliorer la communication.

L’année du Dragon de Bois revêt une importance particulière dans de nombreuses cultures asiatiques. Les festivités du Nouvel An lunaire, par exemple, prendront une tournure spéciale, avec des thèmes de renouveau et de force.

Bonne Année du Dragon de Bois à vous !

SHIBASHI 3

Commencez en position Wuji –

tenez-vous debout, les pieds écartés à la largeur des épaules, les bras pendants, les paumes tournées vers les cuisses, rentrez légèrement le menton, détendez tout le corps, les genoux légèrement fléchis, l’esprit clair et restez dans cette posture pendant environ une minute.

  1. S’étirer vers le ciel – Nettoie et régule les méridiens et les os.
  2. Ouvrir la poitrine – Renforce le cœur et les poumons.
  3. Se balancer vers la gauche et la droite – Pour l’estomac et la rate.
  4. Eclosion de la fleur de lotus– Pour des articulations saines.
  5. Contempler le soleil couchant – Augmente l’énergie vitale et nourrit les reins.
  6. Pointer l’aiguille vers le fond de la mer – Pour le foie et la vésicule biliaire.
  7. Ouvrir le ciel et la terre – Renforce et dynamise le système nerveux.
  8. Pousser le poing sur le côté ,laisser la force intérieure se déployer – accélère le flux de l’énergie vitale.
  9. Avec les paumes mains jointes, balancer les hanches à gauche et à droite – pour réguler la colonne vertébrale.
  10. Ouvrir les ailes pour voler – Stimule et dynamise les épaules et le dos.
  11. Caresser la crinière du cheval sauvage – régule le diabète
  12. Pousser  les paumes vers l’avant – Redresse le dos et la taille.
  13. Masser le Dantian – Soutient et restaure l’estomac et les intestins.
  14. Absorber le Qi positif et chasser le Qi négatif.
  15. Drainer les méridiens – Éliminez la base de la maladie. Prendre l’énergie et l’amener le long de la jambe.
  16. Diriger l’énergie Qi pour renforcer le corps et le coeur. Prendre l’énergie et la faire circuler à droite puis à gauche du corps.
  17. Ressentir le bonheur, ouvrir la hanche, petits pas, petit saut – Bénéfice au sommeil
  18. Mouvement de fermeture : Calmer le Qi  avec gratitude.

Terminer en vous tenant debout, les pieds écartés à la largeur des épaules, les paumes sur le Dantian, détendez tout le corps, rentrez légèrement le menton, pliez les deux genoux, restez dans cette position pendant environ 5 minutes.

ÉLOGE DE LA RESPIRATION  

par Jean Pélissier professeur en MTC

  Comment ne peut-on pas faire l’éloge de la respiration, cet acte involontaire et constant qui est le fil invisible qui nous relie au Ciel, à l’Univers !      
Notre vie commence par une première inspiration, acte Yin et se terminera par notre dernière expiration, acte Yang.  C’est le soufflet de la respiration, cette inspire-expire permanent qui nous maintient en vie.     
Mais cette respiration peut se conscientiser. C’est l’énergie du mental qui entre alors en jeu.      
À chaque inspiration, l’air vient réchauffer notre corps, vient entretenir cette braise qui se situe au niveau de l’énergie de nos Reins. Elle attise cette petite flamme, cette petite veilleuse de notre « lampe à huile », réchauffant tout notre corps.    
  À chaque expiration, ce sont les déchets de nos métabolismes qui sont évacués.     
La respiration peut devenir objet de méditation, de visualisation et même de suggestion hypnotique.    
 À l’inspiration, lors d’une relaxation, je murmure « j’ai confiance en moi », à l’expiration « je suis heureux de vivre ».
On reprogramme ainsi le subconscient le plus profond grâce à la respiration.
C’est un moyen de reconnecter notre énergie des Reins avec le Cœur.
Cette augmentation de la « confiance en soi » grâce à la respiration permet fondamentalement, en boostant notre énergie des Reins,  d’ouvrir notre Cœur et de nous rendre heureux.     
La respiration est aussi un rappel à la présence, à la reconnexion à l’instant présent.
Chaque inspiration nous invite à accueillir la vie en nous.
Chaque expiration relâche toutes nos tensions, nos craintes, nos soucis.     
Certes, la respiration est un des grands moyens que nous a donné le Ciel pour recharger nos accus, et ce en toute gratuité.
Mais en dehors de cet acte physique si on peut dire, c’est aussi un acte à dimension spirituelle.      
Dans les trois trésors de la MTC, Jing-Qi-Shen, « l’Essence, le Souffle, l’Esprit », cette énergie céleste est une interface entre le Corps et l’Esprit.
Respirer consciemment nous permet de pratiquer l’attention, de cultiver cet espace intérieur où tout est calme et silence.
C’est aussi une preuve que nous sommes vivants, que nous sommes dans l’ici et maintenant.     
Vénérons cette respiration comme un cadeau du Ciel.
Défions-nous de tous ces espace-temps de « non respiration » qui découlent de nos états de stress, d’inquiétudes, de blocages intérieurs. 
Ce mantra, « est-ce que je respire ici et maintenant ? » devrait devenir une compétence inconsciente.       
La respiration est aussi ce lien merveilleux qui nous relie aux autres. L’air dont nous nous nourrissons a déjà été recyclé, inspiré et expiré par « 10 000 poumons » qui nous entourent. Nous nous nourrissons en quelque sorte de l’essence de l’autre.     
Émerveillons-nous donc de ce souffle qui nous anime, qui nous relie à tout ce qui existe.     
La respiration, c’est le retour à l’unicité, le retour en quelque sorte à l’essentiel à savoir être toujours présent dans l’instant, à chaque instant.        

Carotte

 

LA CAROTTE, Hu Luo Bo   par  Jean Pélissier professeur en MTC

La Carotte, Hu Luo Bo, est connue pour ses vertus médicinales depuis des millénaires en Chine.

A l’heure actuelle, c’est le légume dont la culture est la plus répandue sur terre, 35% de la production mondiale venant de Chine.

Au départ, elle était blanchâtre, très ligneuse et uniquement réservée à la médecine.

Ensuite, à force de croisements, elle a pris la couleur orange que l’on connaît et est devenue un légume courant.

Bien qu’il existe tout un panel de couleurs, je vais m’intéresser, dans cette étude, à la carotte orange que l’on connaît tous.

Que dit la médecine chinoise ?

La carotte crue  est de saveur très légèrement amère et  piquante, Xin. Beaucoup moins cependant que le navet.

Ce goût disparaît d’ailleurs totalement à la cuisson. Elle devient alors douce. Nous savons que la saveur douce, sucrée, a comme propriété de favoriser la production de sang et d’énergie, de même que les liquides organiques.

 Elle humidifie l’organisme et agit comme fortifiant général.

Sa nature est  modérée, neutre. Cependant, en tant qu’alicament, elle est considérée comme très légèrement rafraîchissante et lubrifiante.

C’est un légume qui sera donc bon à consommer pour les personnes qui sont en état Xu, de faiblesse.

Les vertus thérapeutiques de Hu Lui Bo vont aller prioritairement vers les méridiens et les organes :

                        Poumon,

                      Foie et

                        Rate.

*Une de ses principales propriétés est de « décontracter et de dégager le diaphragme en favorisant le travail de la digestion de l’intestin et de l’estomac. »

Il est dit « que la carotte élargit le milieu, fait baisser le Qi et dissipe les stagnations perverses au niveau de l’estomac ».

Ceci est dû au fait que la carotte tonifie la rate qui est le chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire. C’est donc un légume très utile en cas d’indigestion, de ballonnement, de distension abdominale.

La carotte est très précieuse chez les enfants dénutris, anémiques et qui n’ont pas d’appétit. Une très bonne recette dans ce profil de déséquilibre :

« Couper en lamelle dans le sens de la longueur  une belle carotte bio. La faire revenir dans une poêle  ou un wok avec de l’huile de sésame en y rajoutant de de la ciboule et du gingembre frais coupé en petit morceaux »

*Une autre propriété très intéressante est celle d’humidifier  les intestins, de lutter contre la sécheresse du gros intestin.

N’oublions pas que Poumon et Gros Intestin sont directement liés en M.T.C.  et donc l’action de tonifier le Poumon a un effet direct sur les problèmes de constipation, de selles sèches.

La carotte est donc considérée comme un laxatif doux.

Par exemple, le fait de boire en 4 ou 5 fois par jour 40cc (un petit verre) de jus de carotte fraîchement extrait, permet de lutter contre la constipation commune. L’action peut être augmentée quand on prend du jus de carotte avec du miel.

 *Une autre action. Nous avons vu qu’un des « logiciels-organes » cible de la carotte était le Foie. Or, nous savons que les yeux, en M.T.C. sont l’ouverture du Foie.

Par cette action de nourrir le Foie, les textes anciens disent que « la carotte « éclaircit » les yeux ».

En effet, ce légume pris régulièrement a pour action de lutter contre la baisse de l’acuité visuelle, ce que l’on appelle l’héméralopie. Elle permet aussi de lutter contre la sécheresse des yeux.

Une recette traditionnelle en cas de fatigue visuelle :

«  On coupe en lamelles dans le sens de la longueur une carotte bio. On la fait sauter dans de l’huile de sésame. On y ajoute 30 gr de céleri branche coupé en morceaux et 30 gr d’algue laminaire réhydratée. Ce plat se consomme avec du riz et l’idéal est de rajouter du foie de volaille ou d’agneau ».

*Elle agit aussi directement sur  l’énergie du poumon. Non seulement, elle favorise la lubrification, l’humidification de cet organe, mais surtout elle augmente ou rétablit l’action fondamentale du poumon qui est de faire descendre l’énergie vers le bas.

Toutes ces actions permettent donc à ce légume d’être un très bon antitussif et de lutter contre les inflammations chroniques du poumon.

Traditionnellement, les chinois savaient qu’il fallait consommer beaucoup de ce produit, lorsqu’un enfant présentait une coqueluche avec une toux très sèche.

Une recette traditionnelle consiste à :

« Cuire à feu doux 250 gr de carottes et 1 douzaine de jujubes préalablement ouvertes dans un litre d’eau. Une fois que la décoction est réduite à 1/3, on la boit en plusieurs fois ».

Une autre recette très intéressante est de :

« Prendre du jus de carotte coupé avec de l’eau chaude dans lequel on rajoute un peu de miel dans le cas de toux sèche ».

*N’oublions pas que peau et poumon font partie du même logiciel en M.T.C.

En Chine, la carotte est réputée pour donner une belle peau. Les Chinois recommandent de consommer ce légume quand on a la peau sèche ou rugueuse. Mais aussi en cas de démangeaison du cuir chevelu ou de pellicules.

Le jus de carotte pris par petites cures de 9 jours à raison de 3-4 petits verres de 40cc peut avoir effectivement un effet de rajeunissement des tissus.

*Aussi bien dans la médecine chinoise, que dans la médecine traditionnelle africaine, la carotte a une action fondamentale au moment de la rougeole.

Les médecins chinois disent que c’est une maladie nécessaire qui a toujours existée et qui permet, dès le plus jeune âge, à l’enfant de se débarrasser des toxines, présentes dans le sang, qu’il a héritées du sang maternel.

Le but du jeu est donc de favoriser au maximum l’irruption des boutons qui ne sont que l’extériorisation de ces toxines.

La carotte joue ce rôle fondamental.

Elle permet aussi, en agissant sur le poumon, de prévenir  les risques de complication pulmonaire ou tout au moins de les atténuer. Pour augmenter  cet effet, on rajoute dans l’utilisation de la carotte, sous forme de jus ou cuite,  de la coriandre.

*Enfin, dans le Yi Lin Zuan Yao, il est dit que « la carotte humecte les Reins, tonifie le Yang originel, le Yuan Yang, réchauffe le foyer inférieur et enfin élimine le froid et l’humidité ».

C’est pour cela que ce légume est plus ou moins contre-indiqué quand on est en excès important de Yang.

Que disent les recherches modernes, quant aux effets de la carotte ?

Toutes ces recherches ne font que conforter les dires de la tradition.

Voyons quelques effets.

*Un dicton populaire dit que la carotte « rend aimable et donne les fesses roses ».  Amabilité est, entre autres, à mettre en relation avec un bon fonctionnement du Foie.  Les fesses roses, c’est le poumon….

*Elle présente un pouvoir hématopoïétique, à savoir qu’elle stimule la formation des globules rouges (Rate en M.T.C). Elle possède donc d’importantes propriétés antianémiques.

*Elle favorise la sécrétion lactée.

*Elle renforce la résistance de l’épiderme à l’agression des rayons ultraviolets.

*Elle a comme particularité d’avoir une très haute teneur en carotène, précurseur de la vit A, essentielle pour la constitution de la rétine et de la cornée, et donc aussi pour la vision nocturne.

Cette vitamine permet aussi de favoriser la croissance, la cicatrisation, la reconstitution des muqueuses.

En usage externe, la carotte possède des pouvoirs cicatrisants et désinfectants. Il faut alors déposer de la pulpe de carotte crue sur des plaies ou des brûlures.

*D’autre part, le carotène contenu dans la carotte est un très puissant antioxydant qui permet d’éliminer les radicaux libres (Tan en M.T.C.), cause de vieillissement précoce,  de maladies cardiovasculaires et de cancers.

Modes d’utilisation

On peut consommer la carotte crue, sautée, bouillie, en jus, à la vapeur, en purée, en soupe.

Il est évident que pour que ces propriétés soient optimales, il convient de se tourner vers les légumes de culture biologique.

Ensuite, il convient de consommer des carottes jeunes et surtout éviter qu’elles soient flétries, ternes et ramollies car elles deviennent alors indigestes.

La peau peut être consommée car elle est très intéressante en tant qu’alicament, à condition que le légume soit bio et surtout bien lavé.

Quelle est la fréquence de consommation ?

Hormis quelques cas spécifiques, dont je vous ai parlé plus haut et où il est possible de faire des cures de neuf jours, s’arrêter une semaine et reprendre ensuite, il convient de ne pas prendre en permanence de ce légume.

Ce n’est pas parce que l’on va en prendre tous les jours pendant un an que l’on va rajeunir de 20 ans.

N’oubliez pas la règle des « neuf jours » :

« On ne devrait pas consommer le même légume, le même fruit, la même protéine (c’est différent pour les céréales) pendant neuf jours d’affilée. Comme il y a 18 repas en 9 jours, cela sous-entend que manger deux fois de la carotte en 9 jours est largement suffisant ».

N’oubliez qu’il y a bien d’autres légumes. Toujours avoir en ligne de mire  cette règle : « Consommer les légumes de saison et de région, et être le plus varié possible ».